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  2017-12-12
 

S'allier pour espérer

VOL. 9 DÉCEMBRE 2017  ·   2017-12-12
Mots-clés: contre le VIH
Amakobe Caroline Sande
 

Selon Amakobe Caroline Sande, représentante de l'ONUSIDA en Chine, l'expérience du pays en matière de lutte et de prévention contre le VIH, peut être partagée avec d'autres pays, en particulier les pays africains. La Kenyane a travaillé pour l'organisation dans de nombreux pays africains comme le Malawi et l'Ouganda, avant de se rendre en Chine. Elle a pris le temps d'évoquer la situation sur place et la coopération entre la Chine et l'Afrique dans ce domaine, avec notre journaliste Ge Lijun.

CHINAFRIQUE : Comment résumeriez-vous la campagne mondiale contre le VIH au cours des trente dernières années ?

Amakobe Caroline Sande : Il y a eu énormément de progrès depuis trente ans, mais il reste encore beaucoup de choses à faire. 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, mais la découverte des antirétroviraux a été un énorme succès. Je viens d'Afrique, où je me souviens que chaque week-end, nous devions assister à des funérailles. Ce n'est plus le cas, en grande partie grâce aux médicaments antirétroviraux.

Mais de toutes les personnes vivant avec le VIH à l'échelle mondiale, seulement 19,5 millions ont l'accès au traitement, soit un peu plus de la moitié seulement.

Bien qu'il y a eu d'énormes progrès scientifiques et d'énormes sommes d'argent investies, que de nombreux partenariats aient vu le jour, et que de nombreuses institutions comme la mienne aient été créées spécifiquement pour y faire face, la question est de savoir pourquoi des gens ne sont toujours pas en mesure d'avoir accès aux soins en 2017. Pourquoi y a-t-il encore des gens qui meurent du sida ? La réponse réside dans la stigmatisation, dans la honte, dans la discrimination et dans l'exclusion.

De votre point de vue, que reste-t-il encore à faire ?

Nous avons encore d'énormes communautés de malades que nous ne voyons pas. Il nous est donc difficile de réaliser un contrôle épidémique. Nous avons encore beaucoup de choses à faire pour atteindre chaque personne vivant avec le VIH et faire en sorte qu'elles puissent avoir accès à des médicaments tout au long de leur vie. Être sous traitement est important, mais ce que les gens ignorent souvent, c'est qu'avec le traitement approprié, les chances de transmission du VIH à un partenaire sexuel diminuent de 96 %.

C'est la raison pour laquelle l'ONUSIDA a établi l'objectif 90-90-90, ce qui signifie que nous devons nous assurer tout d'abord que 90 % des personnes vivant avec le VIH soient dépistées. Une fois qu'elles connaissent leur situation, nous voulons qu'au moins 90 % d'entre elles puissent recevoir un traitement, et que 90 % des personnes traitées vivent une vie normale dans le cadre des soins. Nous voulons atteindre cet objectif du triple 90 en 2020.

À propos d'un éventuel vaccin, permettez-moi de dire que nous aimerions vraiment fermer l'ONUSIDA parce qu'un remède aurait été trouvé. Nous ne voulons pas exister indéfiniment. Mais pendant que nous attendons, ne nous laissons pas distancer par la maladie et continuons à progresser. Nous avons tous les outils dont nous avons besoin aujourd'hui pour contrôler l'épidémie. Nous devons juste être sur le terrain et le faire. Parce que, comme je l'ai dit, je pense que la stigmatisation et la discrimination sont nos défis les plus importants.

Comment la Chine a-t-elle fait le point sur la question du VIH/sida au cours des dernières années ?

Compte tenu de la taille de sa population, la Chine a fait un travail impressionnant pour mettre rapidement l'épidémie sous contrôle. Cela peut s'expliquer par trois choses. Tout d'abord, le dépistage est massif, de même que les tests précoces. Il s'agit du point d'entrée pour tout le reste. L'ampleur des tests qui ont été menés en Chine est unique au monde. Le pays a également atteint l'objectif de traiter 90 % des personnes infectées. Les efforts réalisés par le gouvernement chinois sur cette question sont vraiment phénoménaux.

Je suis également enthousiasmé par le fait que la Chine a créé un fonds public destiné à subventionner les ONG dans la lutte contre le VIH. J'ai vu que l'Afrique du Sud commençait tout juste à le faire. Cela reste très important parce que dans de nombreux pays, il existe une relation antagoniste entre les ONG et le gouvernement. Mais en Chine, le gouvernement compte sur elles pour atteindre les communautés et les populations les moins détectables. C'est quelque chose que nous voulons montrer au reste du monde.

Comment atteindre les personnes les plus exposées aux risques d'infection, comme les jeunes par exemple ?

Nous disposons aujourd'hui de données suffisantes pour déterminer avec précision où les prochaines 100 infections vont arriver. Nos approches doivent donc être plus ciblées qu'elles ne l'étaient par le passé, à travers un repérage au niveau national.

De plus, le message et les méthodes doivent être adaptés aux groupes les plus à risque. Ce qui est efficace pour un groupe en particulier dans une communauté rurale ne fonctionnera pas forcément pour un autre groupe urbain.

C'est pourquoi nous reconnectons constamment nos moyens de communication. Nous sommes, par exemple, en partenariat avec des organisations comme Blued, qui est le plus grand réseau de rencontre pour les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Et parce que les jeunes prêtent attention à la musique, nous comptons sur le soutien de musiciens et de stars dans de nombreux pays.

Quelle peut être la contribution des Nouvelles Routes de la soie dans cette optique ?

L'ONUSIDA s'intéresse de près à l'initiative des Nouvelles Routes de la soie, en particulier la Route de la soie de la Santé, parce que nous croyons qu'elle offre un potentiel énorme et qu'elle peut être utilisée comme une plateforme pour mettre fin au sida. C'est même devenu une priorité dans notre travail.

L'Afrique, par exemple, est un continent à grand potentiel, mais il fait face à de nombreux défis. Alors que l'économie croît, les infrastructures sont encore faibles. Seulement 3 % de la médecine africaine est produite sur le continent. Donc, dans le cadre des Nouvelles Routes de la soie, nous pourrions imaginer travailler avec les gouvernements pour soutenir la production locale. L'Afrique disposerait alors d'une médecine, espérons-le, à un prix abordable.

Je suis très heureuse de pouvoir dire que nous avons commencé à aborder cette question et que nous avons fait beaucoup de progrès. L'Éthiopie a signé un accord à la suite de la collaboration avec l'ONUSIDA. Une discussion est en cours avec le Kenya et l'Ouganda, et nous voulons étendre ce travail encore plus loin. Du côté de la Chine, nous travaillons avec l'ONG Medicines Patent Pool, car nous voulons nous assurer que les médicaments produits en Chine peuvent être certifiés pour la vente en Afrique et dans d'autres pays à faible revenu.

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