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  2017-12-22
 

Penser la refonte de l'élevage

par François Essomba | VOL. 9 DÉCEMBRE 2017  ·   2017-12-22
Mots-clés: modernisation; élevage
Les troupeaux de bœufs de l’Extrême-Nord Cameroun.
 

La jeunesse du continent était au cœur des discussions lors de la 24 Assemblée générale de l'APESS (Association pour la promotion de l'élevage au Sahel et en Savane), qui s'est tenue dans le Palais des congrès de Yaoundé, dans la capitale camerounaise, du 28 octobre au 3 novembre 2017.

Avec pour thème « Les jeunes et la transformation de l'exploitation familiale : Nos responsabilités en tant qu'éleveurs liés à la tradition », ce conclave avait pour objectif principal de préciser les orientations et les engagements de l'APESS à l'égard de l'avenir de la filière de l'élevage traditionnel sur le continent.

La réunion a été l'occasion pour les différents experts de porter un regard sur la contribution des jeunes dans ce secteur. Sans surprise, tous les intervenants sont tombés d'accord sur un point : l'avenir de l'élevage traditionnel passe inévitablement par une passation de flambeau réussie à la jeunesse.

« La question de la jeunesse pose des défis très aigus qui inquiètent tous les acteurs, parce que personne n'a encore trouvé les réponses satisfaisantes pour y faire face. Force est de faire ce constat », a dit dans son discours le secrétaire général de l'APESS, Dr Ibrahima Aliou.

Créée en 1989, l'APESS est une association panafricaine du secteur de l'élevage traditionnel comptant 7 millions d'éleveurs répartis dans 13 pays d'Afrique. L'APESS offre ses services aux éleveurs et agriculteurs, mais aussi aux responsables et acteurs de différents projets de développement rural, avec pour but la promotion d'un système agropastoral plus productif et profitable.

Comme de coutume, cette Assemblée générale de l'APESS a été l'occasion de regrouper dans une série d'ateliers l'ensemble du Conseil d'administration et des représentants des branches nationales issus d'horizons très divers allant de la Mauritanie au Tchad en passant par le Sénégal, le Mali, la Gambie, la Guinée-Bissau, le Nigéria et le Cameroun.

L'événement a été présidé par le Dr Taïga, ministre camerounais de l'Élevage, de la Pêche et des Industries animales, en présence d'un impressionnant gratin gouvernemental camerounais accompagné de partenaires techniques et financiers. Cette forte présence de hautes personnalités témoigne de l'importance de cette rencontre, qui a permis de mettre en relief les acquis ainsi que les défis à relever pour le futur.

 

Le Dr Taïga, ministre camerounais de l’Élevage, de la Pêche et des Industries animales.

 

L'élevage sahélien a connu des difficultés et des évolutions majeures ces dernières décennies, notamment dues aux périodes répétées et prolongées de sécheresse et à la croissance démographique qui a augmenté la pression sur l'espace et sur les ressources naturelles dont dépend l'élevage. Malgré ces contraintes, les éleveurs traditionnels ont réussi malgré tout à accroître la production animale ces quarante dernières années.

Impliquer davantage la jeunesse

Dans l'agriculture des savanes, l'élevage contribue à la production alimentaire avec un taux de croissance bien plus rapide que celui des céréales, ont dit les experts. Les systèmes d'exploitation mixte agriculture-élevage qui se développent en Afrique de l'Ouest et centrale, offrent déjà de nombreux avantages par rapport aux systèmes fondés exclusivement sur les cultures. Cependant, des inquiétudes sur la capacité des jeunes éleveurs à assurer la relève ont été abondamment débattues.

« Beaucoup de nos enfants s'éloignent de l'élevage et se marginalisent dans la société. On accuse les éleveurs de contribuer à l'insécurité. Le mode de vie de l'éleveur lié à la tradition est même suspecté. Si nous ne reprenons pas nos responsabilités en tant qu'éleveur responsable pour faire face à cette vie, nous risquons simplement de disparaître », a dit le Dr Aliou.

Pour résoudre ce problème, les experts ont proposé de porter une plus grande attention à la jeunesse pour qu'elle découvre un sens à sa vie dans les exploitations familiales, les sociétés et les économies d'élevage et s'engage dans le développement durable du secteur. Il est aussi nécessaire de faire évoluer les exploitations familiales pour augmenter leur contribution déjà notable au développement économique, social et environnemental des pays membres de l'APESS.

Surtout, l'APESS incite ses membres à transformer leur exploitation familiale et les faire évoluer vers plus de performances, mais surtout vers plus d'épanouissements des exploitants et de leurs familles notamment des jeunes pour qu'ils demeurent dans l'exploitation familiale. Pour ce faire, il faudra que les membres agissent à tous les niveaux afin de réussir la transition vers un élevage moderne.

 

Les participants de l’Assemblée générale de l’APESS.

 

De grands défis à relever

Dans les pays du Sahel, l'élevage occupe une place prépondérante autant pour le revenu que cette activité procure aux différentes familles d'éleveurs, que pour la place occupée par ce secteur dans les économies nationales des pays concernés. Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'importance de l'élevage va en s'accentuant du fait de l'urbanisation et de la croissance progressive du pouvoir d'achat des populations, particulièrement dans les grandes métropoles.

Par ailleurs, la production laitière et de viande représente un apport nécessaire à l'alimentation de la famille. Sur le plan de l'économie familiale, la croissance naturelle du troupeau et l'acquisition d'animaux à titre d'épargne ou de placement constituent un facteur indispensable à la stabilisation du budget et à la sécurisation du capital familial. De plus, l'élevage assure une intégration économique des femmes au sein des sociétés rurales, du fait de leur place dans la transformation et la commercialisation du lait. Cependant, l'élevage ne bénéficie pas d'un appui significatif de la part des gouvernements et des partenaires au développement.

Ces cinq jours de travail de l'APESS ont clairement identifié des pistes de solution afin assurer l'avenir de la production animale, dans une zone en proie à une fragilité écologique évidente.

 

 

(Reportage du Cameroun)

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