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  2018-02-09
 

Les déchets, une source d'énergie insoupçonnée

par Kiram Tadesse | vol. 10 / FÉVRIER 2018  ·   2018-02-09
Mots-clés: centrale à déchets
La centrale Reppie marquera un pas important vers la diversification des sources d’énergie renouvelable de l'Éthiopie
 

La décharge à déchets de Reppie, couvrant 36 hectares, a reçu le surnom de Qoshe par les Éthiopiens, ce qui signifie « saleté » dans l'argot local. Il s'agit de la plus grande décharge à ordures de l'Éthiopie depuis plus d'un

demi-siècle. Située à l'origine en périphérie d'Addis-Abeba, avec l'étalement urbain, la décharge s'est graduellement retrouvée en plein cœur des banlieues de la capitale.

Récemment, la décharge s'est vu donner une seconde vie avec l'installation de la première centrale à déchets ménagers d'Afrique, offrant à la ville une nouvelle source d'énergie propre.

Le gouvernement éthiopien a décidé de soutenir la valorisation énergétique des déchets dans le pays au prix de 100 millions de dollars, reconnaissant l'utilisation croissante de cette technologie en Europe, aux États-Unis et en Asie pour produire des énergies renouvelables propres. Ce faisant, le pays veut convertir un fardeau majeur – les déchets – en une ressource qui fait si cruellement défaut au pays, l'électricité.

Pour réaliser ce nouveau projet, Ethiopian Electric Power (EEP), une société d'État engagée dans la production, la transmission, la distribution et la vente d'énergie électrique, a dirigé la création d'un consortium formé de China National Electric Engineering Co. Ltd. (CNEEC), une société ayant une longue expérience internationale dans l'exécution de projets de centrales, et Cambridge Industries, un développeur d'énergie renouvelable se concentrant sur l'Afrique. Ce trio est assisté par un groupe d'investisseurs locaux.

Selon Niklas Helsen, un des ingénieurs du projet, la centrale de Reppie marquera une étape importante dans la progression de l'Afrique vers un développement durable, en particulier dans le domaine de la gestion des déchets. Il dit que ce n'est pas le seul projet d'énergie renouvelable sur le continent, car plusieurs projets solaires, éoliens et hydroélectriques sont déjà en exploitation. Mais l'avantage de Reppie réside dans sa fonction de gestion des déchets.

« La solution de rechange aujourd'hui est d'empiler les déchets municipaux après recyclage, ce qui est la situation qui a cours dans toutes les grandes villes d'Afrique. La centrale est donc l'un des projets environnementaux les plus passionnants aujourd'hui », dit M. Helsen.

EEP cherche depuis longtemps à faire pencher l'équilibre de la production d'électricité en Éthiopie vers les énergies renouvelables, comme en témoignent les installations hydroélectriques et éoliennes du pays.

Wondimu Tenkir, chef de projet adjoint, explique que la construction de la centrale a commencé à la fin de 2014 et que 90 % des travaux sont complétés à l'heure actuelle. « Lorsque finie, la centrale de Reppie traitera chaque jour 1 400 tonnes de déchets municipaux et pourra produire 185 millions kWh d'électricité », dit-il.

Une nouvelle source d'énergie propre

Selon le ministère éthiopien de l'Environnement, des Forêts et du Changement climatique, le projet Reppie sera un moyen de promouvoir la stratégie d'économie écologique du pays, ainsi que de mieux contrer la pollution. Debasu Bayleyegn, directeur général de la coordination de la mise en œuvre sur le changement climatique du ministère, a dit à CHINAFRIQUE que le projet aidera la gestion des déchets et aura donc des implications importantes pour la réduction de la pollution. M. Bayleyegn a déclaré que la centrale répondra à un tiers de la demande d'énergie d'Addis-Abeba.

M. Helsen a souligné que le projet mettra en œuvre des normes environnementales strictes, ainsi qu'un système de nettoyage des gaz de combustion répondant aux normes européennes d'émission.

Les sites de décharge laissés sans surveillance comportent des risques de catastrophe environnementale, notamment la lixiviation qui s'accompagne de la pollution de la nappe phréatique et le risque constant d'un incendie causé par le gaz méthane. La fumée provenant d'une décharge incontrôlée est également extrêmement toxique, explique M. Helsen. La décharge Reppie est située au milieu de la ville, ce qui la rend très dangereuse, a-t-il ajouté.

Un nouveau filon économique

En plus de la production d'énergie renouvelable propre, la centrale produira plus de 3 millions de briques à partir des cendres résiduelles chaque année. Cela créera des emplois pour la population locale, dit Ermias Alemayehu, directeur des ressources humaines chez Cambridge Industries. En outre, la centrale devrait traiter chaque année plus de 30 millions de litres d'eau de lixiviation qui pollue les eaux souterraines. L'eau traitée sera potable et la ville d'Addis-Abeba l'utilisera pour l'irrigation.

La décharge produira également 2 millions de tonnes de vapeur, selon M. Alemayehu, qui sera utilisé pour durcir le béton et dans d'autres procédés de construction.

La centrale sera aussi équipée d'un moyen unique de collecter les métaux dans la cendre résiduelle à l'aide d'un super aimant. On estime que chaque année, plus de 3,6 millions de kg de métal seront ainsi récoltés.

Un projet unique sur le continent

Dès le départ, la centrale de Reppie était destinée à être une installation unique, selon le consortium du projet. Et ce, non seulement à cause de son emplacement à 2 300 mètres au-dessus du niveau de la mer – une altitude à laquelle peu d'installations de taille similaire ont été construites, mais plus encore en raison de la valeur thermique plus faible et de la teneur en humidité plus élevée des déchets locaux.

La centrale a été conçue par une entreprise avec une vaste expérience dans la construction d'installations semblables avec des déchets similaires à ceux d'Addis-

Abeba. Le consortium a également eu recours à la China Urban Construction Design and Research Institute (CUCD), qui a réalisé des dizaines d'installations semblables à travers la Chine. La composition des déchets en Chine est d'ailleurs très similaire à celle trouvée en Afrique.

Les experts croient que le projet de la centrale Reppie marquera un pas important vers la diversification des sources d'énergie renouvelable d'EPP en Éthiopie. L'Éthiopie s'est également rendu compte que la technologie est parfaitement applicable à l'Afrique, où l'urbanisation rapide et la croissance économique produisent des volumes toujours plus grands de déchets municipaux, que les systèmes de collecte et d'élimination des déchets du continent ont du mal à traiter.

 

Reportage d'Éthiopie

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