中文 ANGLAIS
ACCUEIL Chine Monde Economie Culture Environnement Chinafrique Documents
  2017-12-12
 

En finir avec la discrimination

VOL. 9 DÉCEMBRE 2017  ·   2017-12-12
Mots-clés: lutter contre l'épidémie de VIH

Hao Yang

 

Les efforts de la Chine pour lutter contre l'épidémie de VIH sont payants avec une approche de prévention multicouche. Le 1décembre marque la 30 Journée mondiale contre le sida. Bien que la Chine ait fait des progrès dans la prévention et le contrôle de la maladie, les experts estiment que davantage d'efforts devraient être faits pour éliminer la discrimination à l'égard des personnes vivant avec le VIH/sida Hao Yang, vice-président de l'Association chinoise de prévention et de lutte contre le sida, a partagé ses vues avec la journaliste Li Nan sur les efforts déployés par la Chine pour lutter contre l'épidémie de VIH/sida et sur les progrès accomplis dans le traitement ces dernières années.

CHINAFRIQUE : Qu'est-ce que la Chine a fait pour prévenir la propagation du VIH/sida ces dernières années ?

Hao Yang : Le premier cas de sida a été rapporté au début des années 1980. À cette époque, le public connaissait peu l'épidémie naissante. Par conséquent, l'épidémie s'est propagée rapidement dans certaines régions pauvres du monde, notamment les pays africains. Le gouvernement chinois a pris des mesures pour prévenir et contrôler sa propagation depuis lors. Heureusement, l'épidémie de VIH/sida a été maîtrisée après plus de dix ans de campagnes extensives. Deuxièmement, des mesures de prévention et de traitement, telles que le dépistage généralisé, ont été bénéfiques. Troisièmement, des mesures ciblées de prévention et de traitement ont été prises parmi les groupes à haut risque pour freiner la maladie, comme les toxicomanes et les homosexuels. En outre, la Chine a déployé un programme pour prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

L'année 2017 marque le 15 anniversaire de la campagne nationale de thérapie antirétrovirale (ART). Les ART ont joué un rôle très important. Avant 2002, beaucoup de personnes atteintes du VIH/sida n'avaient pas accès à un traitement efficace parce que la Chine ne pouvait pas produire de médicaments antirétroviraux de qualité. Le gouvernement chinois, conscient de la menace grandissante, a encouragé plusieurs usines pharmaceutiques nationales à produire des ART. En outre, beaucoup d'argent a été investi pour acheter des antirétroviraux à l'étranger, notamment pour les provinces du Henan et de l'Anhui.

Au 30 juin, 221 628 personnes sont décédées des suites sida en Chine. Mais sans la campagne des ART, le nombre aurait été beaucoup plus élevé. Une fois qu'un patient reçoit un traitement, la possibilité de transmission du VIH du patient à d'autres diminue considérablement.

 

 

Y a-t-il eu des percées dans le développement pharmaceutique en ce qui concerne le VIH/sida en Chine ?

À ce jour, la Chine n'a créé toujours pas ses propres médicaments antirétroviraux. Toutefois, le gouvernement a alloué des fonds importants pour soutenir le développement des médicaments antirétroviraux incorporés dans la médecine traditionnelle chinoise (MTC) il y a plus de 10 ans. à l’heure actuelle, cette MTC a permis de renforcer l’immunité des patients atteints du sida. Des études comparatives montrent que l’intégration des thérapies de MTC et de médecine occidentale aide à améliorer les effets curatifs.

La transmission par voie sexuelle est la source principale de contamination. Comment la Chine s’attaque-t-elle au problème ?

En Chine, le VIH a d’abord été transmis par des toxicomanes partageant les seringues et les ventes illégales de plasma. Avec une répression accrue sur le trafic de drogue et la fin de la vente de plasma, la transmission par voie sexuelle est devenue la voie la plus courante. Selon les sources officielles, on a compté 120 000 nouveaux cas l’année dernière. Parmi eux, 90 % ont été infectés par voie sexuelle, homosexuels et hétérosexuels. 

Il existe trois voies de transmission : le sang, les contacts sexuels et la transmission de la mère à l’enfant. La transmission par le sang est contrôlable, parce qu’elle est concentrée parmi des groupes tels que les toxicomanes et des vendeurs de plasma illégaux. La transmission mère-enfant est également contrôlable. Dès qu’une femme enceinte est testée séropositive, des mesures peuvent être prises pour bloquer le virus avant qu’il ne soit transmis à l’enfant.  

Mais la transmission sexuelle implique un comportement humain. Et il est difficile de changer complètement cela. De nombreux cas de transmission sexuelle du VIH chez les homosexuels, ou parmi les travailleuses du sexe, sont bien dissimulés. Même s’ils sont exposés, ce n’est pas une tâche facile de les persuader d’avoir des rapports sexuels protégés. C’est le grand défi pour la prévention et le contrôle du VIH/sida.

Quelle est la situation chez les jeunes ?

Malheureusement, ces dernières années ont connu une croissance rapide de nouvelles infections du VIH/ sida dans les lycées et les universités. En 2011, 770 étudiants étaient confirmés séropositifs. Cinq ans plus tard, le chiffre a bondi à 2 674, soit trois fois plus. Les étudiants d’aujourd’hui sont ouverts concernant le sexe et l’homosexualité. La raison de cette augmentation réside dans des rapports sexuels non protégés fréquents. En outre, lorsque la population infectée est limitée, la maladie se transmet lentement. Lorsque la population augmente à un certain seuil, la maladie se propage rapidement. La règle est prouvée pour être vrai non seulement sur les campus, mais aussi dans toute la société.

Le gouvernement chinois et certaines ONG ont pris des mesures ciblées pour résoudre le problème. Depuis 2015, l’Association chinoise de prévention et de contrôle des MST et du sida a invité des douzaines d’ONG et de célébrités, comme Peng Liyuan, Ambassadrice de l’Organisation mondiale de la santé pour la tuberculose et le VIH, ou l’acteur Pu Cunxin, à visiter plus de 50 collèges et universités dans le cadre d’une campagne de prévention et de sensibilisation. Après deux ans, de plus en plus d’étudiants prennent conscience des risques.

Comment combattre la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH ?

En finir avec la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH est à l’ordre du jour du gouvernement chinois depuis 2000. La stigmatisation et la discrimination généralisées peuvent dissuader les personnes vivant avec le VIH d’exposer leur statut aux médecins. C’est très dangereux. Si personne ne sait qu’un patient est infecté, aucune action ne sera prise pour le guérir. Par conséquent, la Chine a fait de grands efforts pour minimiser la discrimination à leur égard.

Les personnes malades doivent être traitées équitablement. Ce n’est qu’en éradiquant la peur du public vis-à-vis du VIH que la discrimination sera éliminée. Grâce à une sensibilisation massive, les incidents diminuent. La première école chinoise pour les enfants atteints du sida, l’École du Ruban Rouge de Shanxi, a été créée en 2006. Les étudiants diplômés de l’école, avec l’aide du public, ont pu trouver un emploi ou ont été admis à l’université. Une vie normale influe forcément positivement sur leur santé.

Mais encore une fois, ce n’est pas une tâche facile d’éradiquer les craintes, en raison de la méconnaissance des gens, notamment sur les modes de transmission du VIH. Nous devons poursuivre les campagnes d’information et de sensibilisation.

Quel est votre avis sur les efforts d’ONG chinoises pour créer un environnement équitable pour les personnes vivant avec le VIH/ sida ?

C’est une initiative novatrice pour la Chine d’encourager les ONG à participer à la prévention et au contrôle de la maladie. Le gouvernement est en pointe de la lutte contre l’épidémie, mais il ne peut assumer seul toutes les responsabilités. De plus, il a un accès limité à certains groupes à risque élevé. Mais les ONG peuvent les atteindre plus facilement.

Certaines ONG assurent la liaison entre le gouvernement et les personnes vivant avec le sida, comme l’Association chinoise de prévention et de contrôle des MST et du sida, d’autres travaillent au niveau communautaire et ont été créées par des personnes séropositives. Il s’agit d’un travail d’équipe, où chacun peut partager son expérience concernant le traitement et persuader les gens de se soigner. Un patient a créé un site internet. Plusieurs milliers de personnes séropositives de la province du Yunnan et de la région autonome zhuang du Guangxi ont reçu un traitement médical grâce à cette plateforme. Je dois dire que les ONG contribuent beaucoup à la prévention et au contrôle de la maladie par leur travail de terrain. Mais le chemin est encore long et le gouvernement doit les aider en réglementant certaines de leurs opérations.

Quel est le thème de la Journée mondiale contre le sida 2017 ?

Le « droit à la santé ». Pour être spécifique, en Chine, il s’agit de prendre la responsabilité de la prévention du VIH/sida, de partager le droit à la santé et de construire une Chine saine ensemble. L’ONUSIDA invite les gouvernements, le public et les personnes vivant avec le VIH à faire équipe et à relever le défi ensemble. Par ailleurs, tout le monde, que ce soit les gens ordinaires ou les personnes séropositives, partage le même droits à une vie saine. Le but ultime étant de construire ensemble une Chine saine, une initiative soulignée dans le rapport présenté par Xi Jinping, lors du dernier Congrès national du Parti communiste chinois.

Imprimer
Lire aussi:
Liens:
Xinhuanet CCTVfr China Tibet Online Le Quotidien du Peuple Radio Chine Internationale
Ambassade de Chine en France Ambassade de France en Chine Faguowenhua French.china.org.cn
La Chine au Présent La Chine Pictorial

24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine


京ICP备08005356号 京公网安备110102005860号

PARTAGER
Facebook
Twitter
Weibo