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  2018-03-02
 

De l'eau pour les villes

par Li Xiaoyu | vol. 10 / mars 2018  ·   2018-03-02
Mots-clés: pénuries d'eau

Une partie du réservoir de Miyun. Le niveau de l'eau contenue dans le résevoir a augmenté au cours des dernières années.

 

100 m d'eau par an et par personne contre 1 000 m, pour le seuil d'alerte au niveau mondial… Ces dernières années, plus de 21 millions d'habitants de Beijing ont été confrontés, dans une certaine mesure, à la pénurie d'eau.

Une situation qui ne concerne pas uniquement la capitale. Selon les statistiques du ministère chinois des Ressources en eau, plus de la motié des villes du pays sont confrontées à un approvisionnement insuffisant en eau.

Cependant, à l'approche de la 26Journée mondiale de l'eau, Pan Kemin, responsable du réservoir de Miyun, est plutôt soulagé. Construit en 1960, le réservoir est la principale source d'eau de surface de Beijing. Depuis 1999, plusieurs années de sécheresse se sont enchaînées, si bien qu'en novembre 2014, le volume d'eau du réservoir n'était plus que de 880 millions de m, contre une capacité prévue de 4,3 milliards de m. Mais à la fin de l'année passée, Pan Kemin a pu constater que l'eau stockée dans le réservoir de Miyun avait atteint 2 milliards de m, battant un record vieux de 17 ans. La raison ? Des mesures au long cours mises en place par le gouvernement chinois.

Acheminer l'eau, un enjeu vital

La répartition géographique de l'eau en Chine est extrêmement déséquilibrée : la plaine de Huang-Huai-Hai (c'est-à-dire la vaste plaine alluviale des fleuves Jaune, Huaihe et Haihe) regroupe 35 % de la population du pays pour seulement 7 % de ses ressources en eau. La région est toutefois stratégique, car c'est ici que se trouve la capitale, mais aussi Tianjin, grand foyer industriel et port maritime. Des travaux ont donc été entrepris pour dériver les eaux du Yangtsé, au sud, vers le nord, menacé par la sécheresse.

En septembre 2017, la conduite centrale du « projet d'adduction d'eau du Sud vers le Nord » avait permis d'acheminer 9,6 milliards de md'eau depuis sa mise en service fin 2014, bénéficiant à plus de 50 millions de personnes. Aujourd'hui, environ 70 % de l'approvisionnement en eau de la capitale provient du projet.

Dans le même temps, le gouvernement a mis l'accent sur la restauration écologique. « La sécheresse qui sévit depuis longtemps dans le nord de la Chine, a causé un tel déficit écologique que les écosystèmes sont devenus extrêmement fragiles », explique Xu Xinyi, doyen de la Faculté des sciences de l'eau de l'Université normale de Beijing. Les ressources en eaux souterraines, par exemple, sont confrontées à la surexploitation et à la dégradation de leur qualité. 7 milliards de m d'eau en trop sont ainsi prélevés chaque année dans le nord du pays, entraînant une baisse généralisée du niveau des principales nappes phréatiques de la région.

Mais la mise en service du projet peut réduire de manière efficace la surexploitation des eaux souterraines, et rembourser progressivement la dette écologique cumulée pendant des années. Selon les données du Bureau municipal des ressources en eau de Beijing, depuis fin 2014, les usines de traitement ont commencé à utiliser « l'eau du sud » pour remplacer celle du réservoir de Miyun, permettant d'économiser plus de 500 millions de m d'eau issue du réservoir chaque année. En parallèle, le niveau des nappes phréatiques de la capitale a atteint 25 mètres de profondeur en août 2017, soit une hausse de 0,24 mètre sur un an.

 

Une section de la conduite centrale d’acheminement de l’eau Sud-Nord dans la province du Henan.

 

Économiser le précieux liquide

Si les ressources en eau par habitant sont passées de 100 à 150 m à Beijing, grâce à l'eau acheminée depuis le sud, la pénurie reste une préoccupation majeure pour la ville, écologiquement très endettée et menacée par le changement climatique.

E Jingping, qui est en charge des travaux d'adduction de l'eau du Sud vers le Nord, a fait savoir qu'économiser l'eau jouait un rôle décisif dans le succès du projet. « Si les zones bénéficiaires n'arrivent pas à exploiter localement le potentiel de leurs ressources en eau, ni à contrôler leur consommation excessive, le projet ne remédiera jamais à leurs problèmes. »

Dans cette optique, la Chine cherche à promouvoir une utilisation responsable et optimisée des ressources en eau dans toute la société, à travers des technologies, des équipements et des installations économes. À Beijing, en 2016, plus de 90 % des lieux publics et des ménages étaient ainsi équipés d'économiseurs d'eau. Sur la période 2012-2017, la capitale a par ailleurs économisé en moyenne 100 millions de m d'eau par an.

Grâce aux mesures déployées, la consommation annuelle d'eau de la capitale n'a finalement augmenté que de 0,6 % entre 2010 et 2016, alors que son PIB a affiché une croissance moyenne annuelle de 10,5 % et que sa population a connu une hausse annuelle de 1,5 % durant la même période.

Cycle naturel

En 2013, déjà, le Président chinois Xi Jinping avait évoqué le fait de « s'adapter à la nature et restaurer le cycle naturel de l'eau ». Une démarche qui coïncide avec le thème choisi pour la Journée mondiale de l'eau 2018 (voir encadré), qui préconise des solutions naturelles pour résoudre la crise de l'eau. Il avait ainsi été proposé de lancer la construction de « villes-éponges » (voir encadré), dotées d'espaces verts, de revêtements absorbants pour les sols, ou encore de zones humides. En Chine, l'un des objectifs de la construction de « villes-éponges » consiste à profiter des eaux de pluie pour alimenter les nappes souterraines urbaines, mais aussi à promouvoir le recyclage des ressources pour restaurer les écosystèmes.

À ce titre, Beijing a été l'une des premières villes chinoises à recycler les eaux pluviales. Depuis 2016, plus de 70 projets de drainage ont été achevés dans la zone de Beijing, avec une capacité de rétention de 500 000 m.

Plus de 2 milliards de personnes dans le monde sont touchées par les pénuries d'eau. La communauté internationale est de plus en plus consciente du rôle de la protection et de la restauration des écosystèmes dans ce domaine. En 2012, au cours de la réunion Rio +20 des Nations unies, les dirigeants du monde entier s'étaient retrouvés au Brésil pour prendre des engagements sur le développement durable. Dans les conclusions de la conférence, il avait été ainsi stipulé que « compte tenu du rôle-clé de la nature dans l'approvisionnement en eau et le maintien de la qualité de l'eau, nous nous engageons à soutenir la protection et la gestion soutenue des écosystèmes. »

 

La « villes-éponges » de Fuzhou, dans la province du Fujian.

 

Les villes-éponges de la Chine

En 2015, le gouvernement chinois a imaginé la construction de « villes-éponges », axées sur l'absorption des eaux pluviales, servant un double objectif. D'ici 2030, tout d'abord, 80 % des zones urbaines en Chine devront donc réutiliser au moins 70 % de leurs eaux pluviales. Par ailleurs, des systèmes de drainage sont actuellement à l'étude dans seize villes pilotes, pour mieux évacuer les eaux de crue. L'enjeu de ce programme est autant de renforcer la résilience des villes face aux inondations, que de développer le recyclage des eaux collectées par ces nouvelles infrastructures. Ces eaux pluviales peuvent ainsi être utilisées pour recharger des réserves d'eau souterraines, pour l'arrosage d'espaces verts, voire même remplacer l'eau potable pour certains usages ménagers.

 

Qu'est-ce que la Journée mondiale de l'eau ?

Le 22 mars est la Journée mondiale de l'eau. Destinée à attirer l'attention sur l'importance de l'eau, la Journée porte sur une thématique différente chaque année. En 2018, il s'agit de la « Nature pour l'eau », permettant ainsi d'engager une réflexion sur la meilleure façon d'utiliser la nature pour relever les défis de l'eau du XXI siècle.

Aujourd'hui, près de 2,1 milliards de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, faisant peser des risques graves sur leur santé, leur éducation et leurs moyens de subsistance. Les solutions basées sur la nature ont le potentiel de résoudre nombre des problèmes liés à l'eau. La plantation de forêts, la reconnexion des rivières aux plaines inondables et la restauration des zones humides doivent permettre de rééquilibrer le cycle de l'eau et d'améliorer les conditions de vie de l'être humain.

 

Économies d'eau : sept gestes simples

Favorisez les douches plutôt que les bains ! Une baignoire contient en moyenne 150 à 200 litres d'eau, tandis que seuls 30 à 100 litres sont nécessaires pour une douche.

Lorsque vous vous brossez les dents ou que vous vous lavez les mains, pensez à fermer le robinet.

L'eau aussi se recycle ! Vous pouvez par exemple utiliser l'eau de nettoyage des légumes pour arroser vos plantes.

Arrosez toujours vos plantes et votre potager le soir : les pertes dues à l'évaporation seront réduites de 5 à 10 %.

Lavez votre voiture dans une station de lavage plutôt qu'avec le tuyau du jardin, vous économiserez environ 150 litres d'eau.

Réparez les fuites, même petites ! À raison d'une goutte par seconde, vous gaspillerez 200 à 500 litres d'eau en seulement une journée.

En isolant le chauffe-eau et les canalisations, l'eau chaude arrive plus rapidement ; vous consommez donc moins d'eau avant d'atteindre la température désirée.

 

Faits et chiffres de la consommation d'eau

30 % de la population mondiale, soit près de 2,1 milliards de personnes, n'ont toujours pas accès à l'eau potable.

D'ici 2050, la population mondiale augmentera d'environ deux milliards d'individus. La demande mondiale en eau pourrait alors être jusqu'à 30 % plus importante qu'aujourd'hui.

1,8 milliard de personnes dans le monde utilisent une source d'eau potable contaminée (matières fécales, etc.).

1,8 milliard de personnes aujourd'hui sont touchées par la dégradation des terres et la désertification, et au moins 65 % des terres boisées sont dégradées.

Entre 64 et 71 % des zones humides naturelles du monde ont été perdues depuis 1900 en raison des activités humaines.

 

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