« L’oiseau qui se lève tôt est le premier à attraper le ver », lance joyeusement Hosam. Il est 7h45 du matin, et le conseiller de la rédaction entame sa journée de travail au sein du pôle arabe de China.org. cn, site d’information géré par le CIPG. Et pour cause, l’Égyptien de 38 ans a reçu le Prix d’Amitié du gouvernement chinois, la plus haute distinction accordée aux experts étrangers en Chine. Mais cette amitié ne date effectivement pas d’hier… 

C’est un beau roman, c’est une belle histoire 

Il y a quatorze ans de cela, Hosam rencontre sa femme lors d’une fête au Caire, en Égypte. Le coup de foudre est immédiat et le couple se marie à peine un an plus tard. Ils vivent pendant trois ans en Égypte avant de mettre le cap sur la capitale chinoise. Une décision importante, motivée par l’amour : « Je ne voulais pas que ma femme reste loin de sa famille trop longtemps. Mes frères s’occupent de nos parents, c’était donc mon tour de la suivre en Chine. » 

En 2005, le couple arrive donc à Beijing et marque le début d’un nouveau chapitre. Contre toute attente, Hosam n’est pas dépaysé. « Les cultures égyptienne et chinoise ont de nombreux points communs. Nous attachons, par exemple, une importance particulière à la famille. Je n’ai donc pas connu de réel choc culturel », raconte-t-il à CHINAFRIQUE dans un mandarin parfait. Sa femme, qui l’initie à la langue, joue évidemment un grand rôle dans son apprentissage et son intégration à ce moment-là. 

Hosam Elmaghrabi recevant le Prix de l’Amitié du gouvernement chinois.

Marié depuis treize ans et papa d’une fille de douze ans, l’Égyptien est aujourd’hui comblé, au sein d’une ville qu’il considère désormais comme la sienne. « Que ce soit pour le shopping, les déplacements ou la vie quotidienne, tout est pratique. À tel point d’ailleurs que j’ai peur de ne plus pouvoir m’adapter à la vie ailleurs ! », s’amuse-t-il. 

Petit à petit, l’oiseau fait son nid 

Avant de venir en Chine, Hosam enseignait l’arabe aux personnes âgées analphabètes au Caire. À son arrivée à Beijing, il intègre ainsi l’Institut islamique, où il continue d’enseigner pendant près de cinq ans. Mais en 2010, il est recruté comme conseiller de la rédaction de China. org.cn, au sein du département arabe. Un moyen pour lui d’être au contact direct de l’information et d’approfondir sa connaissance du pays. 

« Il est extrêmement assidu à son travail, avec un haut sens des responsabilités. Il ne se plaint jamais et est toujours prêt à rendre service », explique Yang Shaomin, sa collègue. « Il s’attache au moindre détail, il vérifie tout et ne laisse jamais de place au doute », poursuit celle qui appelle Hosam son « frère ». 

Au-delà de son travail quotidien d’éditeur, il est également envoyé sur le terrain pour faire le point sur les grands événements, à l’instar du sommet du G20 à Hangzhou ou du Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopération internationale. Durant ces occasions, Hosam a rencontré de nombreux hommes politiques arabes. Rencontres desquelles ont d’ailleurs découlédes interviews de haut vol avec le Président égyptien, le ministre égyptien des Affaires étrangères ou le ministre soudanais des Affaires intérieures, pour ne citer qu’eux. 

En 2016, il a ainsi participé à la composition de plus de vingt dossiers pour China.org.cn, comprenant des interviews politiques, mais aussi des sujets culturels ou sociétaux. 

à la rencontre d’Adel Al Jubei, ministre saoudien des Affaires étrangères.

Intégration made in China 

Pour avoir une idée plus précise de la Chine, Hosam profite de son temps libre pour parcourir le pays et découvrir les us et coutumes des différentes régions, avec un coup de coeur pour le Xinjiang. Là, les minorités et les Han vivent en bonne harmonie, et les installations modernes l’impressionnent beaucoup. Touche-à-tout, il s’essaye également à la vidéo dans le cadre de ses fonctions. Un moyen de communication efficace pour partager ses vues et son expérience sur la Chine. Au cours de l’été, il a monté, avec l’aide de ses collègues, une émission en ligne bilingue destinée à amener les spectateurs arabophones à découvrir le pays. 

Des efforts qui ne sont pas passés inaperçus puisque Hosam figure parmi les meilleurs travailleurs  étrangers de China.org.cn chaque année depuis cinq ans. Et fin septembre dernier – comme une apothéose–le Prix d’Amitié du gouvernement chinois lui a été attribué pour ses contributions remarquables. Un honneur qui, s’il le touche beaucoup, lui fait d’abord penser à ce qu’il appelle ses « deux familles » : la sienne et ses collègues chinois. « Sans eux, je ne serais pas celui que je suis aujourd’hui », confie-t-il avec émotion. « Je suis vraiment content de voir mes efforts reconnus et récompensés. Cela démontre que la Chine garantit aux étrangers une égalité dans les chances de réussir. » 

Et lorsque l’on évoque ses projets futurs, Hosam Farouk Elmaghrabi rappelle, modestement, son envie de poursuivre sa carrière dans les médias, persuadé qu’avec les connaissances et l’expérience qu’il a accumulées, il sera toujours plus à même de présenter une autre lecture de la Chine au monde arabe. 

Profiter de la vie à Beijing.