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  2018-02-01
 

Quand les différences culturelles rapprochent

Par Madeleine Thiam | vol. 10 / Janvier 2018  ·   2018-02-01
Mots-clés: Vivre en Chine

 

Je vois d’ici dès l’aperçu du titre les lecteurs se dire : mais quel est le rapport entre du thé concocté dans un pays à l’ouest du continent africain, situé au sud de la Mauritanie et à l’ouest du Mali et des nouilles originaires de la province du Gansu en Chine ? Rassurez-vous ! C’est une question qui ne tardera pas à être élucidée ! 

Allons droit au but avec une petite anecdote qui rapproche Dakar et Lanzhou précisément. En mars dernier, j’ai entamé un périple de 5 jours dans la province chinoise du Gansu. Dès notre arrivée, nos hôtes nous ont conviés à un déjeuner où figuraient au menu les fameuses nouilles typiques de la ville, les lamian. 

Jusque-là, rien d’étrange ! Mon calvaire a débuté au moment de manger, quand j’ai eu l’impression de me trouver au cœur d’une symphonie-cacophonie ! Quel oxymore, me direz-vous ! Hélas, les slurppp slurppp résonnaient fort à mes oreilles. Les lanzhounais faisaient du bruit de la bouche en mangeant dans leur bol, car cela est une manière de montrer son appréciation positive de la nourriture. Ma voisine d’à côté me murmurait qu’il fallait que je me prête au jeu, afin de ne pas paraitre impolie ! Impolie ? C’est ce dont mes parents au Sénégal m’auraient traitée si jamais l’idée m’avait traversé l’esprit de me transformer en cantatrice avec notre thiébou djeun (plat national sénégalais à base de riz et poisson). 

Soudainement, je me suis mise à transpirer, prise par la peur de ne pas être à la hauteur d’un « slurp » bien réussi ! Baguettes à la main, lamian enroulés, un gros souffle pris, je tentais ainsi de ravir collègues et invités et de me joindre à la « chorale ». 

Tout est bien qui finit bien, la tentative a été couronnée de succès, sous les encouragements et applaudissements de tous. Ah, si seulement mon père m’avait entendue ce jour-là, son regard perçant aurait foudroyé ma frêle silhouette !  

Mais il convient de rappeler que faire du bruit en mangeant des nouilles ou en buvant de la soupe n’est pas seulement propre à la Chine. Dans d’autres pays asiatiques comme le Japon, les règles de bienséance à table veulent que les gens s’y adonnent. Au Maghreb ou en Afrique subsaharienne, l’on n’est pas étonné de voir les gens manger par exemple avec les mains. Ce qui pourrait choquer en Occident.  

Au Sénégal, siroter bruyamment sa tasse de thé offerte (ataya dans la langue wolof) après un succulent repas de midi est aussi une façon de montrer à celui qui l’a préparé avec tant d’amour et de générosité que c’était délicieux. Plus le bruit est énorme, plus le ataya était exquis en effet. Par conséquent, cela ne devait pas être une surprise d’entendre les lamian jouer du zouk à l’entame avec la bouche. Mais j’ai omis un détail : je suis misophone ! Autrement dit, allergique au bruit !  

Hélas, du thé sénégalais au lamian chinois, à ce moment, l’harmonie entre les deux cultures battaient au même son de tambour !  

  

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