Le défunt Secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, estimait que « La connaissance est le pouvoir. L’information est libératrice. L’éducation est la prémisse du progrès, dans chaque société, dans chaque famille. »  

En Chine, ce sentiment est un fait. La société et les familles attachent une grande importance à l’éducation. En effet, le pays a déployé des efforts considérables pour améliorer l’éducation des enfants des régions rurales et montagneuses reculées, généralement frappées par la pauvreté. La scolarisation est largement reconnue comme le meilleur moyen de responsabiliser les jeunes, considérant qu’ils sont l’espoir pour leur famille de sortir un jour de la pauvreté. 

Pour atteindre cet objectif, il y a 30 ans, la Fondation pour le développement de la jeunesse de Chine (FDJC), une fondation publique enregistrée auprès du ministère des Affaires civiles, a annoncé le lancement du projet Hope. Son objectif est de collecter des fonds indispensables à l’amélioration des conditions d’éducation dans les régions pauvres de Chine et de promouvoir le développement de sa jeunesse. 

En 2018, le projet Hope a collecté plus de 15 milliards de yuans (2,14 milliards de dollars), aidé plus de 5,9 millions d’élèves ruraux aux prises avec des difficultés financières (comprenant des élèves d’écoles primaires, des collégiens et des lycéens), construit 20 110 écoles primaires Hope, 31 109 mini bibliothèques Hope et 6 236 cuisines Hope.  

Un sondage du Social Survey Center du China Youth Daily révèle que 93,9 % des citadins chinois  âgés de 16 ans et plus connaissent le projet Hope et que 63,5 % d’entre eux ont pris part au projet de différentes manières. 

En tant que l’un des programmes philanthropiques parmi les plus vastes et les plus influents de Chine, le projet a connu deux étapes majeures de développement au cours des 30 dernières années. 

Avant la création du projet par la fondation, le nombre d’abandons scolaires dans le pays était en  net augmentation.  

Les statistiques officielles de l’époque montraient que plus de 7,5 millions d’élèves ont abandonné leurs études en 1988, soit une augmentation de 34,5 % par rapport à l’année précédente. Entre 1980 et 1988, 37 millions d’élèves ont quitté l’école, dont un quart  à cause de la pauvreté. 

Face à ces chiffres inquiétants, la fondation a mené plusieurs enquêtes et a décidé en octobre 1989 de mettre en place le premier programme du pays visant à fournir une aide financière aux étudiants pauvres afin de leur permettre de retourner aux études. 

Au commencement, le moteur du projet consistait à faire en sorte que chaque enfant ait la possibilité d’aller à l’école. En moyenne, chaque jour au cours des 30 dernières années, 500 enfants de familles démunies ont reçu une aide financière. « Cela donne espoir aux enfants des familles pauvres pour leur futur », a déclaré Li Ning, ancien secrétaire général adjoint de la FDJC. 

2006 a été un tournant important pour le projet Hope et la réforme de l’éducation en Chine. À partir de cette année, le pays a imposé l’enseignement obligatoire sur neuf ans pour les enfants (école primaire et collège), puis a mis en oeuvre la mesure d’« exemption des élèves pauvres de frais de scolarité et des manuels scolaires ». Depuis lors, le taux de décrochage scolaire, bien que toujours préoccupant, a été largement réduit. 

La mission du projet Hope est maintenant de veiller à ce que les élèves aillent à l’école et d’aider  les habitants des zones rurales à recevoir la même éducation de haute qualité que ceux des villes. En cette période critique de réduction de la pauvreté pour la Chine, l’importance des talents dans la revitalisation future des zones rurales est à souligner. « Une éducation globale de grande qualité permet de sortir de la pauvreté et de s’attaquer aux difficultés », a ajouté M. Li. Pour mener à bien cette nouvelle mission, le projet Hope a formé 114 306 instituteurs ruraux et fourni des terrains de jeu « Happy Sports », des salles de classe « Happy Music » et « Happy Art », des laboratoires informatiques ainsi que des équipements de projection de films, afin de promouvoir le développement global de l’éducation dans les zones touchées par la pauvreté.