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  2021-09-29
 

Préserver le monde naturel

Hu Fan  ·   2021-09-29
Mots-clés: COP15; biodiversité; environnement; Chine

Antilope tibétaine en quête de nourriture à Hoh Xil, au Qinghai, le 19 mai 2015 (Photo : Xinhua)

Le 11 septembre, une cérémonie s’est tenue à Kunming, chef-lieu du Yunnan, pour lancer le compte à rebours avant la COP15 prévue le 11 octobre. L’événement s’inscrivait dans le cadre d’une série d’activités organisées par la province pour soutenir la réunion qui se tiendra en deux phases cette année et l’année prochaine dans la ville.

Ayant pour thème « La civilisation écologique : construire un avenir partagé pour toute vie sur Terre », la COP15 examinera le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 afin d’élaborer un plan de conservation de la biodiversité pour l’avenir. Étant l’une des parties à la convention depuis son entrée en vigueur en 1993, la Chine a aligné son développement national sur ses initiatives.

Le Yunnan est une province chinoise connue comme le « royaume des plantes et des animaux ». La conservation de la biodiversité est une priorité absolue de l’agenda local et la province est à l’origine de nombreuses réalisations du pays dans ce domaine.

Les hérons préfèrent la cime des arbres pour se percher dans la zone humide de Haizhu, à Guangzhou, le 27 avril. (Photo : Xinhua)

Une province exemplaire

Le sud du Yunnan avait récemment attiré l’attention mondiale sur sa biodiversité, lors de la transhumance nord-sud d’un troupeau d’éléphants d’Asie à Xishuangbanna. Une équipe spéciale avait été formée pour surveiller et guider le troupeau, le nourrir et le canaliser en le tenant à l’écart de la population locale. Le 13 septembre, le troupeau est arrivé à bon port dans son habitat d’origine, sans causer aucun dommage. Cette aventure est largement considérée comme une démonstration du succès de la Chine dans la sauvegarde de cette espèce menacée.

Les éléphants d’Asie en Chine, que l’on trouve principalement au Yunnan, font l’objet du plus haut niveau de protection de l’État. Aujourd’hui, la population d’éléphants sauvages du Yunnan est passée de 193 dans les années 1980 à environ 300. La province a créé 11 réserves naturelles de niveau national ou régional pour accueillir les pachydermes.

Ce mammifère fait partie de la centaine d’espèces menacées que la province a protégées avec plus de 120 programmes de conservation au cours des dernières années. Parmi les autres animaux qui en ont bénéficié figurent les singes à nez retroussé du Yunnan, dont le nombre est passé de plus de 1 000 à plus de 3 300.

En 2005, la province a introduit le concept de population extrêmement réduite dans sa pratique de préservation de la biodiversité. Les animaux et les plantes en voie de disparition ont ainsi pu être identifiés et sauvés. En 2010, un plan de sauvetage et de protection de ces espèces a été publié, concernant 62 plantes et 50 animaux.

L’initiative a été élevée au rang de politique nationale en 2012, lorsque le Bureau national des forêts et la Commission nationale du développement et de la réforme ont publié des lignes directrices pour le sauvetage et la protection des plantes sauvages en voie de disparition en Chine (2011-15), identifiant 120 catégories de plantes.

Dans un cas particulièrement extrême, l’Acer yangbiense, érable unique du district de Yangbi, a été déclaré en danger critique d’extinction en 2002, avec seulement cinq exemplaires de son espèce existant à l’état sauvage. Isolés les uns des autres, la pollinisation n’était pas efficace.

Des scientifiques sont intervenus dans le processus, en faisant pousser des semis en laboratoire avec les graines et en replantant les semis dans la nature dans les zones où ils avaient été trouvés à l’origine ainsi que dans d’autres endroits pour favoriser leur multiplication. Aujourd’hui, on compte des milliers de ces arbres dans la nature et les laboratoires prévoient de continuer à stimuler leur reproduction.

Un Acer yangbiense à l’état sauvage dans la province du Yunnan

Une priorité nationale

La Chine est l’un des 12 pays au monde dont la biodiversité est la plus riche. Son vaste territoire se distingue par différents types d’écosystèmes permettant l’existence de ressources animales et végétales très variées. Cependant, le pays fait également partie de ceux où la biodiversité est la plus menacée.

La cause principale se révèle être la détérioration ou perte des habitats sauvages, directement liée aux activités humaines et à la pollution. Parmi les autres facteurs, citons le changement climatique et les pratiques de monoculture dans tout le pays, qui ont entraîné la disparition de nombreuses espèces végétales traditionnelles. L’invasion de plus de 500 espèces étrangères a également causé d’énormes pertes environnementales et économiques.

Pour inverser cette tendance, la Chine a pris des engagements actifs envers la CDB et les a respectés. En 2010, l’Assemblée générale de l’ONU a déclaré la période 2011-2020 « Décennie des Nations unies pour la biodiversité ». La Chine a mis en place un comité impliquant 25 départements gouvernementaux, devenu par la suite le Comité national chinois pour la conservation de la biodiversité, afin de coordonner les actions de conservation de la biodiversité au niveau national.

La même année, le comité a examiné et adopté le plan d’action chinois de l’Année internationale de la biodiversité (2010), ainsi que la stratégie et le plan d’action chinois pour la conservation de la biodiversité (2011-30), qui définissent les objectifs généraux, les tâches stratégiques et les actions prioritaires en matière de conservation de la biodiversité dans le pays pour les deux décennies à venir.

Chaque année, le comité planifie les tâches du pays pour l’année ou les années à venir afin de se rapprocher des objectifs fixés. Outre le sauvetage des espèces menacées, les mesures prises par le pays comprennent la création d’un plus grand nombre de réserves naturelles et d’autres zones de protection, telles que parcs forestiers et parcs de zones humides, la promotion de l’utilisation durable des ressources biologiques, par exemple en définissant des périodes de pâturage et de pêche, et la protection et la récupération des habitats, comme la reconversion de terres cultivées en forêt et de pâturages en prairie.

Campement sur place pour la patrouille de la réserve naturelle nationale de Gaoligongshan, au Yunnan, le 23 décembre 2020 (Photo : Xinhua)

Une progression constante

« Grâce aux efforts de préservation et de conservation, la biodiversité ne se détériore plus systématiquement en Chine comme c’était le cas auparavant », a déclaré Huang Runqiu, ministre de l’Écologie et de l’Environnement, lors d’un forum organisé à Beijing le 8 septembre.

Selon lui, le pays a vu sa couverture forestière augmenter pendant 30 années consécutives et le nombre de zones naturelles protégées a atteint plus de 118 000, couvrant 18 % du territoire chinois, ce qui est supérieur à l’objectif de 17 % d’ici 2020, conformément aux objectifs d’Aichi pour la biodiversité de la CDB. Concernant la protection des principaux animaux et des plantes sauvages, 251 bases de sauvetage et d’élevage d’animaux ont été construites au niveau national, et plus de 300 espèces animales et végétales menacées se sont rétablies et développées.

En juillet, le panda géant est passé du statut d’espèce en danger à celui d’espèce vulnérable en termes de risque d’extinction mondiale, selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Depuis de nombreuses années, des rencontres inopinées avec des pandas à l’état sauvage sont signalées de temps à autre.

Le pays a intégré la conservation de la biodiversité dans ses plans de développement éco-environnemental et de développement de haute qualité, deux concepts clés pour le développement actuel du pays. Cela exige des gouvernements locaux qu’ils placent la biodiversité dans une position tout aussi importante, voire supérieure, par rapport à l’économie en développement.

Un cas typique est la récupération de la zone humide de Haizhu dans le centre-ville de Guangzhou, mégapole du sud de la Chine. Auparavant terre de vergers pour les agriculteurs locaux, la zone humide de 1 100 hectares avait été abandonnée en tant que terre agricole puis occupée et polluée par diverses usines au cours du processus d’urbanisation, ce qui a presque conduit à sa disparition totale.

Les efforts de récupération ont commencé en 2012, lorsque le Conseil des affaires d’État a nommé cette zone terre permanente de conservation écologique et y a interdit toute utilisation commerciale, à l’exception d’une surface de 10 % destinée à la population locale. Aujourd’hui reconnue comme « cœur vert » de Guangzhou, cette zone constitue le centre écologique urbain le plus grand et le mieux préservé de Chine.

En conséquence, la biodiversité s’est considérablement améliorée. Selon le dernier rapport du parc de cette année, la zone humide compte désormais 835 espèces de plantes vasculaires, soit environ trois fois le nombre enregistré en 2012. On y trouve quelque 180 espèces d’oiseaux et 539 espèces d’insectes, contre respectivement 72 et 66 en 2012.

Des scientifiques en plein désherbage manuel dans un centre de reproduction de plantes en voie de disparition à Yichang, au Hubei, le 6 août 2020 (Photo : Xinhua)

Une plus grande implication

Consciente de l’importance de la participation de la population à la protection de la biodiversité, la Chine a fait de la publicité un élément essentiel de ses plans d’action. Les efforts déployés ont porté leurs fruits : l’importance de la biodiversité est maintenant mieux comprise et intégrée dans les habitudes de chacun.

Preuve de cette sensibilisation accrue, les patrouilles initialement destinées à surveiller la faune et la flore ont généralement changé de mission pour se consacrer à la collecte de données, puisque les cas de braconnage ou d’abattage illégal d’arbres se font désormais très rares.

Plus important encore, la pratique de la conservation de la biodiversité dans le pays a montré à la population une approche durable du développement dans laquelle elle peut en tirer davantage à long terme en renonçant aux revenus à court terme issus d’une utilisation non gérée des ressources biologiques.

Dans le village de Baihualing, situé dans les montagnes de la réserve naturelle nationale de Gaoligongshan au Yunnan, où la première association d’agriculteurs pour la conservation de la biodiversité en Chine a été créée en 1995, les habitants dépendaient autrefois de la chasse, de l’abattage des arbres et de la collecte d’autres matériaux dans les montagnes pour subvenir à leurs besoins.

Lorsque le développement local s’est orienté vers l’économie verte (développement de vergers et tourisme), les retombées positives leur fait comprendre l’importance de préserver le trésor naturel qui les entoure. L’association compte de plus en plus de membres : plus de 150 membres à l’heure actuelle contre 65 lors de sa création.

Au niveau international, une large participation est également essentielle. Selon une évaluation de l’UICN réalisée en 2020, 41 % des espèces d’amphibiens, 26 % des espèces de mammifères et 14 % des espèces d’oiseaux sont encore menacées dans le monde.

La décennie des Nations unies pour la biodiversité s’étant achevée en 2020, le monde a besoin d’un nouveau plan général pour les années à venir. La COP15 s’avère donc être essentielle à l’échelle de la planète et la Chine s’est engagée à jouer un rôle actif, selon M. Huang.

« À l’approche de la COP15, la Chine travaillera avec la communauté internationale pour définir un consensus et contribuer à freiner l’effondrement des écosystèmes et à promouvoir la coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature », a-t-il dévoilé.

 

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