La CCK du Kenya estime que le pays compte 22 millions d'abonnés. La Commission de la communication du Nigeria affiche une base nationale d'abonnés de 70 millions. L'Autorité nationale de communication du Ghana dispose quant à elle de 17,4 millions d'abonnés. Selon M.Mugendi, les autorités ne disposent pas des ressources gigantesques nécessaires à un tel projet.
« Cela coûterait au gouvernement plus d'argent qu'il n'en dispose pour embau-cher et former du personnel ainsi que pour acheter, entretenir et utiliser la technologie nécessaire », a déclaré M. Mugendi, prenant la défense de la directive.
Pour lui, le simple fait que l'enregistrement de la carte SIM est sy-nonyme de régimes oppressifs ne doit pas empêcher les Kenyans de saisir l'opportunité de lutter contre la crimina-lité téléphonique.
Il fait partie des attributions d'un gouvernement d'essayer de réglementer l'industrie pour réduire les crimes. Ces solutions ne peuvent pas être sans faute, mais cela ne signifie pas que nous devons croiser les bras et ne rien faire au sujet de ce problème », ajoute-t-il.
Position des fournisseurs de service
Les opérateurs de téléphonie mobile coopèrent avec le gouvernement en inscrivant leurs clients.
La plupart sont susceptibles de communiquer les renseignements confidentiels des clients, si les autorités le leur demandent.
Safaricom, le principal fournisseur de service mobile du Kenya, qui compte plus de 15 millions d'abonnés, a salué l'initiative et a demandé aux Kenyans de s'inscrire à ses points de vente dans tout le pays. La société dispose de 31 bureaux de vente au détail dans les principales villes du pays et s'appuie sur ses 2 500 concessionnaires et agents M-Pesa (service de transfert d'argent pour téléphone portable).
Airtel Kenya, le deuxième prestataire de services, a également envoyé des agents pour enregistrer ses abonnés. Safaricom et Airtel ont envoyé des messages à leurs abonnés pour les informer de la nécessité de s'enregistrer. L'inscription à ce jour est un processus continu, même si elle reste volontaire. Il n'y a pas eu d'enquête montrant comment les Kenyans ont répondu à la directive du gouvernement, mais la CCK s'est montré parfaitement confiante et estime que de nombreux Kenyans ont répondu à l'appel du gouvernement et fait enregistrer leurs coordonnées.
Au Kenya, tant qu'il s'agit d'une décision du gouvernement, il n'y a pas de loi pour faire marche arrière. Donc, l'enregistrement reste volontaire. Cela a permis aux colporteurs qui vendent les cartes SIM de continuer à gagner leur pain quotidien dans les rues de Nairobi. Fait intéressant, le nombre d'enlèvements a diminué depuis le début de cette initiative. Le rapport criminel de 2010, publié par la police du Kenya, montre que le nombre d'enlèvements est passé de 84 en 2009 à 65 en 2010. Le gros de cette réduction s'est produit après l'introduction de l'enregistrement obligatoire de la carte SIM, mais il est difficile de dire si ces résultats sont directement liés à l'enregistrement de la carte SIM plutôt qu'à vigilance accrue de la police.
Au Nigeria, au Ghana, en Afrique du Sud et en Égypte, l'inscription est obligatoire. On peut présenter son passeport, son permis de conduire ou toute autre pièce d'identité pour faire vérifier les renseignements personnels tels que les noms et adresses.
Mais tandis que les gouvernements réfléchissent à la manière d'appliquer cette décision, la population espère seulement que celle-ci se traduira par moins d'enlèvements, moins de criminalité, et par un coup de pouce à la prestation de services dans l'industrie des services de téléphonie mobile. |