
LA CHOSE ÉCRITE : Les Africians aujourd'hui ne lisent tout simplement pas assez
La culture de la lecture s'exprime de différentes manières dans les sociétés africaines, mais ce qu'on retient généralement des Africains est qu'ils ne sont pas connus pour lire fréquemment des livres, des magazines, des journaux ou d'autres matériaux littéraires, même durant leur temps libre.
Ce phénomène est résumé dans un adage populaire qui dit que quand vous voulez cacher quelque chose à un Africain, il suffit de l'écrire dans un livre.
Mais cette impression est-elle vraie ? Les Africains manquent-ils réellement d'une culture de la lecture ?
Pas de culture du livre
D'aucuns estiment que ce problème vient du fait que la société africaine croit en la superstition et repose sur la tradition orale. « Dans notre enfance, nous ne savions pas ce qu'était ce qu'ils appelaient un livre ou un magazine. La seule manière d'apprendre était de nous réunir autour des anciens et d'écouter les histoires et l'Histoire de notre société. C'était tout ce que nous savions », explique Sando Lavala, un homme de 76 ans, chef suprême de la région centrale de Bong au Libéria. Il admet que la plupart des personnes au Libéria et dans l'ensemble de l'Afrique lisent peu car l'éducation au sens large dépend des pratiques et des croyances traditionnelles.
Kenneth Best, patron d'un journal libérien et journaliste depuis plus de 30 ans, a sa propre perception sur la question du manque de lecture. En tant que journaliste de presse écrite qui suit la tendance quotidienne de son lectorat, Best estime que les Libériens n'ont pas de solide culture de la lecture.
« La plupart des Libériens ne lisent pas, et je pense que c'est à cause du taux élevé d'illettrisme dans notre pays. Nos dirigeants politiques ne cherchent pas à développer la pensée des gens en leur apprenant à lire ou en créant les conditions ou l'environnement les encourageant à lire, et donc nous n'avons pas de culture de la lecture au sein du peuple », explique-t-il.
Le professeur Michael S.Seator, qui enseigne les sciences sociales à l'université du Libéria fait écho aux sentiments de M.Best. M. Seator dit que la lecture parmi les Africains est lamentable et que de nombreuses personnes n'accordent pas d'importance à l'éducation et ne prennent pas le temps de lire.
« À mon sens, le facteur principal de l'éducation est de savoir lire, mais au Libéria et en Afrique en général, nous n'aimons tout simplement pas lire. » M. Seator déclare que c'est plus une question d'intérêt que de manque de technologie.
Roland Abban, un comptable ghanéen habitant à Accra, pense également que les Ghanéens ont une pauvre culture de la lecture. « Je ne pense pas que notre culture du livre soit développée. Je suis d'accord avec l'idée que pour cacher quelque chose à un Africain, il suffit de l'écrire. Nous n'aimons pas tellement lire. »
M. Abban croit que la plupart des Ghanéens prennent le temps de lire seulement lorsqu'il s'agit d'une annonce générale ou de quelque chose qui les touche personnellement.
Tendances régionales
Boima Sesay, un instituteur de Freetown, au Sierra Leone, voit la situation différemment dans son pays. Il pense que ses compatriotes prennent la lecture au sérieux.
Sesay affirme que dans l'Ouest du pays, où habite la classe éduquée, beaucoup considèrent la lecture comme une partie de leur culture, mais que dans le Nord du pays la situation est à l'opposé car beaucoup de personnes consacrent plus de temps à leur affaires ou à d'autres activités plutôt que de prendre le temps de lire.
De plus, Sesay explique que pour renforcer le programme gouvernemental pour un enseignement libre et obligatoire, pour permettre au peuple de savoir lire et écrire, le Bureau de la Bibliothèque nationale de Sierra Leone a ouvert des bibliothèques dans la plupart des régions du pays et dans différents districts, dans lesquelles les ci-toyens peuvent avoir accès aux livres, ce qui, d'après lui, est un avantage pour encourager la culture de la lecture auprès des Sierra-léonais.
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