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Vol.1 septembre 2011
Urgence humanitaire
La crise de la sécurité alimentaire qui frappe la Corne de l'Afrique est la pire que le continent ait connue depuis la famine subie par la Somalie en 1991-92
Alphonce Shuindu

 

 

Désespoir : Les Somaliens attendent une issue à la famine 

 

Lorsqu'une grave famine se superpose sur un conflit violent, on observe généralement deux choses : des gens meurent et leur mort fait les gros titres. C'est aujourd'hui la triste réalité que connaît la Corne de l'Afrique, engluée dans la sécheresse, la malnutrition et la famine.

Parler de la faim, de la famine et de la mort qui en résulte à quelqu'un qui ne s'est jamais endormi la faim au ventre doit être quelque peu abstrait.

Mais une histoire tenant en une phrase racontée par un policier kenyan déployé à la frontière nord de son pays, près de la Somalie en proie à la guerre civile, illustre la souffrance de 12,4 millions de personnes mourant de faim dans quatre différents pays, la Somalie, Djibouti, l'Éthiopie et le Kenya.

Ce policier raconte avoir trouvé deux enfants tétant les seins flasques de leur mère morte. Imaginez donc ça. Les pères qui dans des circonstances normales se battraient pour leur famille sont à genoux, faisant la queue, quémandant pour obtenir un peu de nourriture.

Tomber de Charybde en Scylla

Les réfugiés somaliens fuient la guerre et la famine se dirigent vers les camps de réfugiés de Dadaab au Kenya pour y trouver sécurité et nourriture. Bien qu'ils ne le sachent pas encore, les Somaliens se rendant à Dadaab ne font que tomber de Charybde en Scylla. Dans ces camps, l'enfer règne en maître sur des populations désespérées.

Selon CARE, une association humanitaire luttant contre la pauvreté dans le monde, depuis juillet 2011, quelque 1 300 réfugiés affluent quotidiennement dans les camps de Dadaab, la plupart en provenance de Somalie. Aujourd'hui le plus grand camp de ce type au monde, il accueille presque 400 000 personnes déplacées sur trois sites, initialement conçus pour en héberger 90 000.

L'ensemble fut au départ aménagé comme solution temporaire il y a plus de 20 ans par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (UNHCR), après l'enlisement de la Somalie dans la guerre civile. Les conditions sanitaires y sont mauvaises, les admissions lentes et les rations maigres. Dans la zone, les petits monticules de terre se succèdent, marquant la tombe de ceux n'ayant pas eu la force d'arriver jusqu'au camp.

 Bruno Le Maire, ministre français de l'Agriculture, de l'Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l'Aménagement du territoire, qui a organisé une réunion de crise à Rome le 25 juillet pour lever des fonds d'assistance aux populations affamées de la Corne de l'Afrique, a décrit la situation des camps comme « intolérable pour la conscience humaine ».

« Ce chemin de l'espoir est devenu le chemin de la mort pour des milliers et des milliers de réfugiés », a-t-il dit.

La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) Josette Sheeran a déclaré lors de la réunion de Rome que 10 000 réfugiés se lancent dans ce périlleux voyage transfrontalier chaque semaine, car rester en Somalie est pour eux synonyme d'une mort assurée. Ils ne parviennent pas à bénéficier de l'aide en raison de l'interdiction décrétée contre toute assistance humanitaire par la milice Al Chabaab, en guerre contre le gouvernement fédéral de transition somalien.

Alors que la mission de l'UA en Somalie (AMISOM) et ses forces de maintien de la paix ont réussi à faire pression sur Al Chabaab, ces milices demeurent une menace constante pour le personnel des organisations humanitaires. La bonne nouvelle est que les troupes de maintien de la paix ont réussi à ouvrir des corridors d'acheminement de l'aide d'urgence aux populations en danger.

Le président du gouvernement de transition de Somalie Sheik Sherif Ahmedin a clamé victoire lorsque les combattants d'al Chabaab ont commencé à se retirer de Mogadiscio au mois de juillet. Selon les dirigeants, il s'agit de la victoire la plus significative enregistrée depuis des années par le gouvernement de transition soutenu par l'ONU. Pour Al Chabaab, il s'agit seulement d'un changement de tactique militaire et non d'une retraite.

Mais la politique continue d'exacerber la famine. Dans le sud de la Somalie, la situation est critique, tout comme dans la capitale Mogadiscio et dans les régions Afgoye, Gedo, Dawooli, Bay, Bakooli ou encore dans la région Shabelle. Le Bureau des Nations unies pour la Coordination des affaires humanitaires (BCAH) estime que 3,7 millions de Somaliens, presque un tiers de la population totale de 9,9 millions ont besoin d'une assistance alimentaire urgente.

Si la Somalie est en proie aux ravages de la guerre, le nord du Kenya et les grandes terres du sud du Sud-Soudan souffrent d'une grave sécheresse, tandis que des régions du sud de l'Éthiopie et de Djibouti sont confrontées à une pénurie de nourriture. La famine est désormais désignée comme « la famine des enfants » et les spécialistes en nutrition ont prévenu qu'une génération entière de la Corne de l'Afrique risquait d'être perdue si l'on ne remédiait pas rapidement à la situation. Une étude citée dans l'American Journal of Clinical Nutrition, montre un lien entre malnutrition et développement du cerveau. Le cerveau d'un enfant souffrant de malnutrition ne se développe pas de la même façon, ce qui peut produire des séquelles qui se révèleront au cours de sa vie future.

Des statistiques évoquées dans le Rapport 2011 de la Banque mondiale ne sont pas plus optimistes. En Somalie, parmi les enfants de moins de cinq ans, un sur trois souffre de malnutrition. Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans y atteint 180 pour 1 000.

 

Des causes diverses et variées

Cette famine, à tous les égards une tragédie mondiale n'est pas apparue hier. Elle est le résultat d'une conjonction catastrophique de plusieurs facteurs, à savoir le manque de précipitations, la hausse des prix de l'alimentation et de l'essence, les ravages d'un conflit armé et une réponse lente et non coordonnée de l'aide internationale. Dans certains pays, comme le Kenya, le gouvernement a été pris en flagrant délit de nonchalance, tandis qu'en Somalie, il était trop occupé à combattre les rebelles pour penser à nourrir sa population.

Au cours des deux dernières années, la Corne de l'Afrique a connu des pluies très irrégulières. Sur les terres arides et semi-arides des quatre pays nécessitant une intervention d'urgence, aucune précipitation n'est tombée depuis deux ans. Ainsi, lorsque les pluies de la période octobre-décembre de l'année dernière n'ont pas eu lieu non plus, tous les éléments étaient réunis pour conduire à la catastrophe meurtrière qui sévit actuellement.

Les populations déjà affamées ont dû acheter de la nourriture, mais la hausse mondiale des prix alimentaires a empêché les personnes pauvres de profiter du peu de nourriture arrivant dans les zones frappées par la famine.

La hausse du prix du pétrole, provoquée par les troubles politiques survenus au Moyen-Orient n'a fait qu'aggraver la situation. Ainsi, même s'il y avait de la nourriture, la distribution est devenue très coûteuse en raison de l'augmentation des prix du transport.

Pour couronner cette situation déjà tragique, la milice Al Chabaab a interdit aux organisations humanitaires de distribuer de l'aide alimentaire en Somalie.

La plupart des chefs d'Al Chabaab ayant récemment été tués, le groupe en est venu à suspecter le personnel humanitaire d'espionner pour le compte des États-Unis. C'est en tout cas la raison qu'a avancé al Chabaab pour interdire l'intervention de CARE et International Medical Corps. Les agences de l'ONU sont également concernées, la milice empêchant toute distribution de nourriture portant le drapeau américain. Le PAM n'a pu procéder à la distribution d'aide durant la période de récolte, car selon Al Chabaab cela aurait affecté le profit des agriculteurs locaux.

Depuis le début de la guerre civile en Somalie en 1991, une grande majorité du territoire n'est plus sous le contrôle du gouvernement central. Le gouvernement fédéral de transition reconnu par la communauté internationale ne contrôle qu'une petite partie du pays, tandis que la milice islamiste Al Chabaab a la main mise sur une large partie du sud du pays.

 

Appels à agir

Outre le blocus d'Al Chabaab, le chaos et l'instabilité perpétuelle qui règnent en Somalie, le Réseau d'alerte précoce sur les famines (FEWS-NET) et l'Unité d'analyse de sécurité alimentaire et de nutrition, en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), l'UNICEF et d'autres agences internationales ont prévenu que la famine pourrait empirer et se prolonger jusqu'en décembre 2011, selon un document publié le 19 juillet. Cela a déclenché un appel à l'aide international et ravivé le douloureux souvenir de la famine en Éthiopie en 1984.

De son côté, l'Union africaine a appelé les États membres à mobiliser leurs ressources afin de répondre immédiatement à cet appel et sauver des vies dans la Corne de l'Afrique. Une conférence des donateurs pour la Corne de l'Afrique a été organisée en août 2011 à Addis-Abeba en Éthiopie. Elle visait à mobiliser en premier lieu les ressources du continent afin d'apporter les fonds manquants, à mettre en place une réponse d'urgence et à sensibiliser les dirigeants africains et la communauté internationale à une stratégie de sortie de crise à moyen et long terme.

Les appels à agir sont variés. Certains privilégient un énoncé des faits pur et simple teinté de menaces à peine voilées, tandis que d'autres racontent les choses comme elles sont, cherchant à susciter l'émotion de ceux qui peuvent et veulent aider.

Le Maire a adopté la première stratégie. « La faim est un scandale de notre temps ; elle ne rime pas avec des époques révolues et si nous ne prenons pas les mesures qui s'imposent aujourd'hui, ce sera le scandale de demain », a-t-il dit.

Josette Sheeran a été sur place pour évaluer la situation et a fait appel à l'émotion de la communauté internationale. « J'ai vu des dizaines d'enfants qui ne survivront pas. De nombreuses mères à qui j'ai parlé ont été obligées d'abandonner leurs enfants trop faibles sur la route afin de sauver les autres. D'autres sont morts dans leurs bras et ont fini sur le bord de la route », a-t-elle raconté le 25 juillet lors d'une réunion internationale sur la sécheresse dans la région.

Pour essayer de gérer cette situation de vie ou de mort de dimension biblique, il faut de l'argent, rapidement et en grande quantité. Les rapports de situation du BCAH 2011 sur la Somalie montrent que l'année prochaine, le pays aura besoin de 1,6 milliard de dollars. En attendant, 300 millions de dollars doivent urgemment être trouvés pour gérer la crise et acheminer de l'alimentation.

Le reste sera utilisé pour améliorer l'agriculture, gérer les effets du changement climatique et assurer la sécurité alimentaire du pays. Il faudra également lui fournir des cultures résistantes à la sécheresse et avec un cycle de récolte plus court, l'aider à mettre en place une agriculture basée sur l'irrigation, fournir des graines et engrais à ses agriculteurs, à qui il faudra aussi apprendre à gérer leurs récoltes. Il faudra en outre améliorer la santé animale en apportant des médicaments vétérinaires, des vaccins et en formant les agriculteurs et mettre en place des programmes de travail contre nourriture et des transferts d'argent liquide.  

L'aide ne doit pas non plus durer trop longtemps au risque de compromettre la production locale. Alors que l'on se tourne de plus en plus vers des solutions locales, on espère qu'il s'agit là de la dernière sécheresse que connaîtra la Corne de l'Afrique et plus largement le monde. La région ne doit pas laisser les pessimistes et les cyniques avoir une fois encore raison au siècle prochain, comme c'est le cas actuellement avec les Objectifs du millénaire pour le développement, censés avoir éradiqué la faim et la pauvreté dans le monde.

Définition de la famine

> Au moins 20 % des foyers sont confrontés à un manque total de nourriture et/ou autres besoins fondamentaux ; sous-alimentation, mort et dénuement sont les conséquences les plus évidentes. Une malnutrition aiguë touche plus de 30 % de la population. Le taux de mortalité dépasse 2 pour 10 000 par jour.

(Source : FEWSNET)

 

Somalie: Le prototype de la relation Chine-Afrique

par Ali Ali

Famine, guerre civile, fondamentalisme, piraterie et corruption sont les termes devenus synonymes de la Somalie, ce pays de l'est de l'Afrique. Les évènements survenus au cours des trente dernières années ont conduit les Nations unies à la qualifier d'« État en échec ».

Considéré à une époque comme un État démocratique modèle après son indépendance en 1960, un long conflit avec l'Éthiopie autour de la région disputée de l'Ogaden et une invasion des États-Unis ont finalement entraîné la Somalie dans la spirale de l'instabilité politique et de la guerre que les médias internationaux n'ont pas manqué de rapporter.

En dépit de ses problèmes, la Somalie possède une riche histoire que l'on peut découvrir à travers les hiéroglyphes inscrits sur les pyramides égyptiennes. Connu comme le Pays de Pount, l'ancien royaume jouissait d'une prospérité assurée grâce au commerce de l'encens. Le premier échange commercial entre deux pays dont on ait retrouvé une trace écrite est d'ailleurs intervenu entre l'Égypte et le Pount il y a 4 500 ans.

Les relations de la Somalie avec la Chine remontent plus loin que ce que l'on pourrait penser. Sous le règne du Sultanat islamique Ajuuran, le dirigeant de Mogadiscio avait envoyé des ambassadeurs en Chine afin d'établir des relations diplomatiques, créant ainsi la première communauté africaine dont on n'ait jamais eu connaissance en Chine.

En retour, l'empereur Yongle, le troisième empereur de la dynastie Ming (1368-1644) envoya l'une des plus grandes flottes de l'histoire afin de développer le commerce avec le Pount. Cette flotte, commandée par le célèbre navigateur Zheng He arriva à Mogadiscio, alors à son apogée. Outre de l'or, de l'encens et des tissus, Zheng ramena pour la première fois en Chine des spécimens de la vie sauvage africaine, dont des hippopotames, des girafes et des gazelles.

Surpris par l'intérêt manifesté par la Chine pour les marchandises de leur pays, les dirigeants somaliens poursuivirent leur commerce avec la Chine et développèrent avec elle un lien indéfectible. Alors que le commerce formel avec la Somalie s'est interrompu à la fin de la dynastie Ming, les archéologues ont trouvé des pièces de monnaie datant de la dynastie Qing (1644-1911) confirmant l'intérêt et la présence de la Chine en Somalie à cette époque.

Après des années de colonisation britannique et italienne, la Somalie fut unifiée sous un seul gouvernement. En 1969, un coup d'État militaire porta au pouvoir l'un des dirigeants somaliens ayant régné le plus longtemps, Siad Barre.

Barre, influencé par les enseignements du président Mao adopta le socialisme scientifique. Cherchant à révolutionner un pays longtemps dominé par les puissances coloniales, il envoya une délégation en Chine afin de raviver la relation commerciale autrefois si dynamique entre les deux pays. Une légende somalienne raconte que Mao donna lui-même le feu vert à la Somalie pour que celle-ci crée une écriture utilisant l'alphabet romain, donnant à cette nation un sentiment d'individualité après des décennies d'influence étrangère.

Jusqu'à ce jour, la Chine et la Somalie ont passé des accords commerciaux ayant abouti à l'installation de plusieurs milliers d'ouvriers chinois dans l'État non reconnu de Somalie. Ces ouvriers, parlant couramment le somali, sont encore présents dans le pays. En retour, la Chine a accueilli une communauté de Somaliens de plus en plus importante dans ses métropoles, notamment des entrepreneurs et des étudiants parlant couramment le chinois.Bien que faisant face à une grande adversité, la Somalie peut s'enorgueillir d'avoir été « le prototype de la relation Chine-Afrique ».

 

 

 

 

 

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