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UN BIEN PRÉCIEUX:Chaque goutte d'eau compte dans l'Afrique orientale frappée par la sécheresse |
Les pays d'Afrique sont parmi les moins responsables du réchauffement de la planète et pourtant, parmi ceux qui souffrent davantage des changements climatiques. Sécheresse, famine et désertification sont des problèmes déjà visibles. Comme l'agriculture est le secteur économique le plus important dans plusieurs pays d'Afrique, les ramifications des changements climatiques sont fondamentales dans la survie du continent et de sa population.
La conférence 2011 des Nations unies se tiendra à Durban, en Afrique du Sud, en novembre. Dans le cadre de cet événement, CHINAFRIQUE a demandé à quatre jeunes Africains d'exprimer leur pensée sur la façon dont les changements climatiques affectent non seulement la vie des gens autour d'eux mais leur avenir aussi.
Voici en résumé leurs opinions.
Juliette Zelime, Seychelles
Fonctionnaire de recherche au musée d'Histoire naturelle des Seychelles, ministère de la Culture.
Aux Seychelles, les changements climatiques nous affectent depuis un certain temps déjà, du blanchissement des coraux à l'érosion des côtes qui ont commencé à toucher les plus petits êtres vivants. Le humains n'ont pas vraiment ressenti l'impact jusqu'à récemment. Nous commençons à connaitre de plus longues saisons sèches, qui ont une influence sur le taux de précipitations, et nous connaissons aussi de plus longues périodes de sécheresse. Dans les années passées, nous pouvions nous maintenir et nous adapter à la sécheresse, mais ce n'est plus le cas. C'est frustrant pour la population, car comme notre pays se développe sans cesse, il a besoin de davantage de nourriture et d'eau. C'est une situation alarmante.
Un des buts principaux de notre pays est de protéger notre environnement. Les Seychelles ont le plus haut pourcentage du monde de terre en réserves naturelles. Avec la pêche et le tourisme comme piliers économiques, il est très important de garder notre environnement en santé. Nous nous sommes unis à des pays plus grands pour faire entendre nos voix dans le combat contre le réchauffement de la planète. Il faut prendre des mesures, il faut faire davantage si nous voulons maintenir notre planète en vie.
En tant que jeune artiste, je crains que l'avenir des artistes seychellois ne se limite plus qu'à illustrer la beauté de notre pays par la peinture. C'est triste de penser que les jeunes générations pourraient ne pas avoir la chance de voir et d'apprécier, de sentir et d'être inspirées par la nature de nos iles.
Latoye Idowu, Nigéria
Étudiant en ingénierie de l'information électronique à l'université Beihang.
Les changements climatiques sont devenus une nouvelle réalité pour plusieurs Nigé-rians. Le cycle des saisons, les écosystèmes, l'agriculture, les besoins d'eau, la production et la distribution alimentaire sont diversement affectés. Les conséquences pour les Nigérians sont vastes et vont de la désertification dans le nord à l'érosion côtière dans le sud. Dans le nord, par exemple, la pratique continue du pâturage exagéré et l'abus du bois comme combustible, combinés à des pluies de plus en plus irrégulières, font que le Sahara avance rapidement d'environ 600 mètres par année. Si cela continue, plus de 55 millions de personnes dans les dix états du nord du pays pourraient en subir les conséquences.
Autant que je sache, ce n'est que récemment que le gouvernement a commencé à prendre au sérieux les problèmes de changement climatique. Actuellement, le gouvernement, par des projets comme la « campagne de sensibilisation au crédit d'émission de carbone », tente d'éveiller la population en général et vise à renseigner sur les effets, les bienfaits et l'adaptation possible aux changements climatiques.
Je ne sais pas quel effet auront les changements climatiques sur mon avenir. La réalité est que nous devons prendre des mesures en faveur de l'environnement. Nos gouvernements et les gens autour de nous aujourd'hui jouent un rôle majeur en déterminant comment les changements climatiques affecteront notre avenir et celui du monde.
Ana Margarida Carvalho, Cap Vert
Étudiante diplômée se perfectionnant en éducation spécialisée à l'université normale de Beijing.
Les changements climatiques affectent de plusieurs façons la vie des gens, soit par la diminution des précipitations, la réduction de l'eau, la désertification, l'augmentation de l'eau de mauvaise qualité, les vagues de chaleur et les maladies prolongées.
Quant à la réduction des précipitations, la « solution » à laquelle ma famille est parvenue est loin d'être idéale. On achète de l'eau des camions-citernes, qui dans bien des cas est mêlée à de l'eau de mer salée. Cette eau affai-blit le sol jusqu'à l'endommager complètement (et le désertifier), et joue sur les cultures. Ce phénomène pousse inévitablement les gens à se déplacer.
Les gouvernements ne font pas suffisamment, bien que certains soient mieux que d'autres. Dans mon pays, un barrage de construction chinoise a été érigé sur une de nos quatre iles ; j'ai entendu dire qu'on était en train d'en construire d'autres ailleurs.
Ce déplacement, accru par des précipitations irrégulières ou réduites, aura une influence sur les emplois, le cout des loyers, le prix des biens de consommation, etc. Ces problèmes concernant les pluies affecteront l'agriculture en particulier, qui est le moyen de subsistance de la plupart des familles que je connais.
Saye Vah, Libéria
Étudiant diplômé, se perfectionnant en relations internationales à l'université des Affaires étrangères de Chine.
Au Libéria, la saison des pluies commence tard et dure peu. Cela crée un manque d'eau durant la saison sèche surtout dans les régions agricoles comme Lofa, et Nimba où vit ma famille. De plus, le Libéria est en train de perdre sa terre côtière à cause du réchauffement de la planète et du développement des marais pour des fins économiques.
L'avenir est incertain et parfois difficile à prévoir. La sécheresse constante, l'inondation et d'autres problèmes environnementaux feront du tort à l'agriculture, ce qui aura pour conséquence un manque de nourriture et d'eau, des maladies, la famine et d'autres. Les changements climatiques requièrent un effort collectif pour que la terre devienne un endroit où il fait bon vivre. Les gouvernements devraient investir davantage de ressources pour combattre le changement au bénéfice autant des générations présentes que futures. |