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Nouvelle ère:les Libyens célèbrent le nouveau régime |
L'événement majeur pour l'Afrique en 2011 a été le référendum au Sud-Soudan, qui a débouché sur la naissance d'un nouveau pays, la République du Sud-Soudan, qui rejoint les rangs des pays en développement.
Le dernier pays indépendant d'Afrique est habité par l'espoir de la prospérité, inquiet d'un éventuel conflit, obstinément corrompu, pauvre et affamé, mais malgré tout indépendant.
Le temps filant et les semaines passant, l'attention mondiale s'est portée sur le nord du continent, où l'auto-immolation d'un vendeur de rue désespéré dans une petite ville de Tunisie mi-décembre 2010 a abouti au renversement de trois dictateurs dans trois pays et à la mort violente et sanglante d'un de ces trois « hommes forts ». Les deux autres se sont retrouvés, l'un en prison, et l'autre contraint à quitter son pays pour rejoindre un exil européen.
En Tunisie, où a débuté ce qu'on a appelé le « printemps arabe », un gouvernement d'intérim est en train de poser les bases d'un futur État démocratique. Des élections ont été organisées en octobre pour choisir une assemblée constituante qui écrira la constitution du pays, portant un espoir de prospérité.
L'Egypte est elle aussi destinée à suivre ce modèle de réformes et à assurer la démocratie. Mais avant cela, elle doit publier le jugement du procès de Hosni Moubarak, emprisonné pour abus de pouvoir et corruption. Le procès public en cours d'une personnalité autrefois puissante servira d'avertissement à ceux qui sont sur le point de prendre les rênes du pays et leur rappellera qu'ils ont le devoir de servir le peuple.
De l'autre côté de la frontière se trouve la Libye. Le renversement du régime long de 42 ans de Mouammar Kadhafi a été suivi par son exécution scandaleuse et sanglante, qui a fait la une des journaux sur tout le continent.
Ce n'était pas seulement à cause de la réputation mondiale de Kadhafi en tant que despote, mais c'était également à cause de la manière dont les gouvernements américain, français et britannique ont contribué à le chasser grâce une campagne de bombardement de l'OTAN qui a duré des mois.
Kadhafi s'était autoproclamé « Roi des Rois » en Afrique et travaillait avec les autorités traditionnelles du continent pour concrétiser son rêve fou de devenir le président des États-Unis d'Afrique. Il avait beaucoup d'influence dans l'Union africaine, le conglomérat politique qui rassemble tous les pays africains. Mais tout cela appartient au passé.
Au contraire de l'Egypte et de la Tunisie, la question des réformes n'est pas la plus urgente en Libye.
Le pays en ruine doit être reconstruit ; les armes utilisées par les rebelles doivent être recensées pour éviter un nouveau cycle de violence ; les fidèles de Kadhafi doit être convaincus que la vie sera meilleure et Abdel Rahim al-Kib, choisi par le conseil de transition Libyen pour former un gouvernement doit ménager le difficile passage de la guerre civile à la démocratie.
Une année d'élection
Les changements de régimes ne se sont pas limités aux révoltes populaires d'Afrique du Nord. L'année 2011 a été le témoin de nombreuses élections en Afrique.
Mwangi S Kimenyi, un chercheur kenyan résidant aux États-Unis, a remarqué dans un article intitulé « Élections africaines 2011 », publié plus tôt cette année, que 27 pays africains ont tenu des élections présidentielles, législatives et locales cette année.
« Le résultat des élections, qu'elles soient considérées comme justes ou non, que leurs résultats soient acceptés ou contestés, sources ou non de violence, auront un impact sur les perspectives de développement du continent », rappelle-t-il.
Ces pays où avaient lieu des élections cette année compre-naient le Nigéria, le Niger, l'Ouganda, le Cameroun, le Libéria, la Zambie, le Bénin, le Cap Vert, la République Centrafricaine, la République démocratique du Congo, Sao Tome & Principe, et les Seychelles.
Des pays comme le Zimbabwe et Madagascar ont repoussé leurs élections à l'année prochaine pour des raisons logistiques.
Alors que dans certains pays les dirigeants en exercice gardent le pouvoir, au Cap Vert et en Zambie l'opposition goûte à la victoire et il a eu un changement de régime.
Le changement de gouvernants en Côte d'Ivoire à l'issue d'une période de conflit politique post-électoral est également un signe encourageant pour la marche démocratique du continent.
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