| La tenue successivement à Hangzhou, chef-lieu de la province du Zhejiang en Chine, de deux importants rendez-vous des relations sino-africaines, exprime encore la profondeur des liens de plus en plus fermés entre les deux parties, la Chine et l'Afrique. La huitième réunion des hauts fonctionnaires du Forum sur la coopération Chine-Afrique du 26 au 27 octobre 2011 a été aussitôt suivie de l'ouverture, dans l'après-midi de ce même 27 octobre, du premier forum des think tanks sino-africains. Je tiens à préciser que la coopération de la République populaire de Chine reste, au cours de ces trente dernières années, la mieux appréciée sur l'ensemble du continent africain. Le déplacement massif de hauts fonctionnaires et d'intellectuels africains et la présence d'une délégation de 25 journalistes de 19 pays francophones d'Afrique pour mieux relayer les deux évènements dans leurs pays respectifs ont été des signes forts de cette coopération vielle d'une cinquantaine d'années, depuis la décolonisation progressive du continent.
Certes, la Chine est le plus vaste et plus peuplé des pays en voie de développement mais aussi l'Afrique est le continent qui compte le plus grand nombre de pays moins avancés de la planète et que seule la coopération prônée par la Chine, obéissant aux « Cinq principes de la coexistence pacifique » : respecte de la souveraineté, intégrité territoriale, non-agression, non-ingérence dans les affaires intérieures, égalité et réciprocité des avantages, demeure la voie salutaire de la réussite des deux parties qui se soutiennent mutuellement. L'avancée de l'une, en matière de développement, et la potentialité de ressources de développement pour l'autre promettent des résultats viables de la coopération gagnant-gagnant sino-africaine.
J'ai constaté, d'un voyage à un autre, que la Chine a de quoi à émerveiller et épater tout visiteur. Ce pays conservateur d'une civilisation traditionnelle de plus de 5 000 ans et qui réussit à intégrer sans mal le modernisme, se développe sur tous les plans en dépit du contraste entre son Est, très développé, et son Ouest, par contre, en retard.
Mes deux missions de travail à quelques deux années d'intervalle, en 2008 et 2011, m'ont permis de mesurer avec intérêt la qualité de développement de la Chine, s'appuyant de sa politique d'ouverture amorcée au cours des trente dernières années.
Le développement des infrastructures, notamment routières et ferroviaires, de l'immobilier, des technologies et des télécommunications donne à ce grand pays en développement des allures d'un pays développé. C'est ainsi que le Forum sur la coopération sino-africaine est considéré, depuis son institution à l'issue du sommet de Beijing en 2006, comme une plate-forme importante pour un dialogue collectif et un mécanisme efficace à une coopération sincère entre la Chine et les pays amis africains. Et pour raffermir cette coopération les deux parties, la Chine et l'Afrique, inaugurent une autre sphère de dialogue entre leurs milieux académiques, le forum des think tanks.
Devant la délégation de la presse francophone africaine, en mission en Chine du 22 au 29 octobre 2011, le directeur général du département d'Afrique au ministère des Affaires étrangères, Lu Shaye a démontré que la Chine mène actuellement 113 projets sur le continent, y accorde 13 dons en espèces, apporte 137 lots d'assistance et 66 projets techniques pour illustrer le niveau de cette coopération. La Chine assiste également les pays du continent, victimes de la sécheresse, et a formé plus d'une douzaine de milliers de cadres africains dans des domaines variés.
Au volet des relations économiques et commerciales sino-africaines, la situation évolue sur quatre niveaux, a déclaré la directrice générale adjointe du département Afrique au ministère du Commerce, Madame Xie Yajing. Le commerce se développe à une vitesse de 30% chaque année, les investissements augmentent rapidement par la multiplication d'entreprises chinoises investissant davantage en Afrique, l'aide au continent s'améliore progressivement et beaucoup de lignes de crédits sont débloquées pour soutenir les pays africains à réaliser leurs infrastructures. Concrètement, l'apport de la Chine représente les 2/3 des financements des infrastructures en Afrique.
Autre aspect de la coopération sino-africaine démontrant la sincérité des autorités de Beijing à soutenir le continent, et dont son peuple reste très reconnaissant, est la mesure de « tarif douanier zéro » accordée à 95 % de produits d'Afrique entrant sur le vaste marché chinois. Tout cela sans perdre de vue que la préoccupation de l'aide chinoise se focalise essentiellement sur les domaines socio-économiques, à savoir la santé, l'éducation et l'agriculture.
L'auteur est rédacteur en chef adjoint responsable au Quotidien Al-watwan, Union |
