
La découverte de pétrole par le Ghana, juste au bord de sa frontière avec la Côte d'Ivoire, remet en question la relation stable qui s'était installée depuis longtemps entre les deux nations.
Cette longue dispute à propos du pétrole a abouti au dévoilement par le Directeur général des hydrocarbures et pétrole de la Côte d'Ivoire d'une nouvelle bordure maritime avec le Ghana en novembre 2011, octroyant à son pays plusieurs des grosses mines de pétrole de la région ouest, les champs de pétrole de Jubilee au Ghana, révélait récemment Upstream, une publication sur les gaz et pétrole.
Un problème pour le Ghana
Cette nouvelle frontière constitue un défi public pour la superficie maritime du Ghana qui, selon Tullow Oil au Ghana, comprend des réserves inexploitées équivalant à près d'un million de barils de pétrole. Tullow Oil a expliqué qu'il leur a été demandé en avril 2010 de signer un accord avec le Directeur général des hydrocarbures et pétrole de la Côte d'Ivoire, sous peine d'être empêchés de conduire les opérations, ce qui a été confirmé par le ministre de l'Information du Ghana Okudzeto Abrokwa. L'annonce de la nouvelle frontière a engendré des protestations concernant, entre autres, les découvertes de Tullow Oil à Jubilee, Tweneboa, Enyenra et Owo, mais aussi celles du West Tano-1X et plusieurs autres sites de prospection.
En mars 2010, le président du Ghana John Evans Atta Mills a mis en place le projet de loi pour la Commission des frontières ghanéennes, afin d'établir une commission apte à négocier les justes frontières territoriales et maritimes du Ghana avec les pays limitrophes. Ce projet est intervenu après les premières inquiétudes publiques de la Côte d'ivoire concernant l'empiètement du Ghana sur ses eaux territoriales.
Le ministre de l'Energie du Ghana Joe Oteng Adjei a déclaré qu'il y avait grand besoin d'une commission qui conduirait les négociations concernant les frontières maritimes et territoriales du pays. « Il existe des lois internationales et des conventions des Nations unies qui doivent être respectées. » Le ministre a également ajouté qu'on ne pouvait prétendre avoir des droits sur des zones simplement avec des revendications, mais qu'il fallait des négociations. Il a conclu : « Dès lors que nous avons mis en place notre commission, nous avons toute latitude de discuter avec nos homologues à propos de nos frontières en mer. »
La Commission des frontières
La Commission des frontières du Ghana, comprenant 14 membres et présidée par le ministre des Ressources naturelles Collins Dauda, a été créé par le gouvernement peu après la découverte de grosses quantités de pétrole dans les eaux profondes du puits Dzata-1 au Cap des Trois-Pointes, à l'ouest du pays, que la Côte d'Ivoire revendique comme étant à l'intérieur de son territoire.
Le journal Upstream a rapporté que cette controverse sur les frontières était intéressante, car il n'existe pas de frontière maritime formellement établie entre la Côte d'Ivoire et le Ghana. Ils ont toujours utilisé une ligne médiane partant de la position du point côtier de leur frontière terrestre. Ce dernier a été défini en 1893 par un accord anglo-français, basé sur la position d'un bâtiment occupé par les officiels britanniques dans les années 1880. Après leur indépendance, les deux pays s'étaient mis d'accord pour créer conjointement une commission chargée de redéfinir leurs frontières communes, mais rien n'a été effectivement fait en ce sens.
Upstream a également écrit que la découverte de pétrole au Ghana démontrait bien l'inadéquation d'une simple ligne médiane comme limite. Depuis, la Côte d'Ivoire a affirmé qu'une frontière maritime précise devait être délimitée, et que la frontière qui serait éventuellement construite se rapporterait à la zone qui engendre ses revendications actuelles
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