Les syndicats menacent de fermer la production pétrolière du Nigeria, ce qui aurait un impact important sur l'économie et sur les prix mondiaux du pétrole.
Le gouverneur de la Banque centrale, Lamido Sanusi, a déclare à Reuters que les grèves menées par les syndicats coûtaient plus de 600 millions de dollars par jour au pays, alors que des négociations sont en cours à haut niveau.
La Chambre des représentants du pays a appelé le gouvernement à rétablir la subvention, mais les économistes estiment qu'elle est la source de corruption et de gâchis et que des milliards de dollars en liquide finissent dans les poches de riches importateurs de carburant. Alors que la Chambre des représentants n'arrive pas à se faire entendre, l'opposition au président Goodluck Jonathan est de plus en plus forte.
Des experts économiques, entre autres le gouverneur de la Banque centrale, Lamido Sanusi, le ministre des Finances, Ngozi Okonji–Iweala, le ministre des Ressources pétrolières, Mme Deziani Allison-Madueke, ont pris fait et cause pour la subvention lors d'un récent débat télévisé avec les représentants de la Civil Liberty Organization.
Pas de marche arrière
Le directeur général de la Nigerian Liquefied Natural Gas, l'ingénieur Chime Ibenechie, a déclaré lors de la quatrième conférence annuelle de l'Association nigériane de l'économie de l'énergie que le torchage du gaz s'arrêterait en 2012. Il a ajouté que les sommes considérables dépensées dans les subventions pour le carburant étaient regrettables et qu'elles seraient mieux utilisées pour fournir des infrastructures et des projets gaziers.
Labaran Maku, le ministre de l'Information, a dit que le gouvernement ne reviendrait pas sur sa décision de supprimer la subvention. Pour aider les Nigérians à faire face à l'augmentation des coûts des transports, le gouvernement a pris des « mesures palliatives », comme de mettre en circulation de nouveaux bus.
« Le gouvernement a donné l'ordre de mettre en circulation un nombre important de bus diesel pour résoudre le problème du transport. Dans les deux prochaines semaines, le trafic de bus sera suffisant. Nous recevrons ces bus d'un instant à l'autre », a expliqué Maku début janvier.
Il a ajouté que le Conseil exécutif fédéral ne voulait pas punir les Nigérians.
« Notre pays est dans une situation difficile et nous appelons les citoyens à comprendre cette difficulté. Avec les mesures prises, nous sommes persuadés que nous rétabliront le déficit de l'économie », explique Maku.
D'après Olusegun Aganga, ministre du Commerce, près de 1 600 bus diesel seront disponibles début janvier dans tout le pays.
« Pour la première fois nous voulons mettre sur pied un programme de transport de masse solide pour réduire les difficultés rencontrées par les Nigérians », a expliqué Aganga. Les bénéfices du plan de transport urbain de masse devraient rembourser le prix de cette initiative sous forme de prêt à cinq ans.
Le gouvernement estime qu'il économisera 6,2 milliards de dollars cette année en supprimant la subvention.
(Reportage réalisé au Nigeria)
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