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LIGNE DE VIE: Les routes sont vitales pour le développement de l'Afrique |
En ce début d'année 2012, l'Afrique fait du développement de ses infrastructures délabrées la première de ses priorités.
Les routes, l'énergie, les oléoducs, les ports et les parcs technologiques font partie de l'ensemble des infrastructures que le continent veut utiliser pour sortir sa population de la pauvreté.
En février les responsables gouvernementaux de tout le continent vont rencontrer, à Johannesburg, des experts, des financiers et autres consultants indépendants pour discuter des opportunités d'investissement et de financement dans le domaine de la construction d'infrastructures. Pendant des années, les décideurs politiques ont été lents à voir le lien entre le commerce et l'infrastructure. Les pays souhaitaient amener les produits sur le marché, mais le réseau routier ou ferroviaire ne répond pas aux normes, tandis que, là où les infrastructures adéquates existent entre les pays, il y a des barrières tarifaires prohibitives.
Ce sont ces problèmes fondamentaux qui doivent être examinés si le continent désire tourner le dos à la pauvreté et aux confits sanglants liés au contrôle des ressources.
Le secret réside dans l'investissement
Calestous Juma, professeur de pratiques de développement international, auteur de nombreux articles sur le développement de l'Afrique, confie à CHINAFRIQUE que le continent a besoin d'investissements massifs dans les infrastructures pour atteindre ses objectifs de développement.
« L'Afrique a besoin de tout le soutien possible, y compris de ses propres forces armées [pour mettre en œuvre ces projets] », explique Juma.
Maintenant, il ne s'agit plus de plaisanter. Il existe des projets de prospection pétrolière en cours en Afrique sub-saharienne, dans des pays comme le Kenya, le Sud-Soudan, le Tchad et le Gabon. Au Nigeria, il y a le projet urbain d'Eko-Atlantic City, dans lequel des milliards ont été investis. Il y a le port de la ville côtière de Lamu au Kenya, pour les navires chargés de marchandises destinées à l'Éthiopie, au Sud-Soudan et à l'Ouganda. De toute évidence, ce projet ne se limitera pas à un port, mais devra s'accompagner de routes et de chemins de fer.
Il y a aussi des dizaines d'autoroutes qui doivent être construites et prolongées, alors que les gouvernements, à travers les ensembles commerciaux régionaux comme la Communauté d'Afrique orientale (EAC), le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) et la Communauté économique des États de l'Afrique (CEDEAO), recherchent à tirer des profits économiques de l'énorme demande pour les biens et services dans les marchés régionaux.
Pour concrétiser ces projets, des milliards de dollars doivent être injectés. Puis vient la question de l'expertise, afin d'éviter que les routes, les voies ferrées et les ports ne se délitent dans les semaines qui suivent la construction. Ajoutez à cela le besoin vital d'un entretien bon marché mais de qualité, et vous comprenez pourquoi Juma martèle que le continent a besoin « de tout le soutien possible ».
Lors d'une rencontre organisée par KPMG, intitulée « Défis et opportunités des infrastructures africaines en 2011 », Piet Sebola, chef de projet pour l'agence sud-africaine du trafic ferroviaire passager, a déclaré que, parallèlement à des projets rentables, la bonne tenue financière des projets d'infrastructures était un problème majeur.
« Les projets d'infrastructures prennent longtemps pour être menés à bien, entre les études de faisabilité et l'évaluation par le marché. Entre le moment où un projet fait l'objet d'une annonce et la clôture budgétaire, il s'écoule un long moment. Nous devrons mettre au point toute une série de projets rentables si nous voulons attirer des capitaux privés », explique Sebola.
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