
Le 31 janvier 2012, le 18ème sommet des dirigeants de l'Union Africaine s'est clos à Addis-Abeba, en Éthiopie. Le sujet dont les dirigeants ont discuté est la promotion du commerce intra-africain et l'accélération de l'intégration économique de l'Afrique. Au cours de ce sommet de deux jours, les participants ont fait passer trois documents importants concernant le développement de l'économie africaine, à savoir la stratégie de construction de l'intégration économique pour le commerce africain, le plan d'action pour le renforcement du commerce intra-africain et le mécanisme d'évaluation et de surveillance des résultats. Les dirigeants africains ont lancé conjointement un plan pour établir une zone internationale de libre échange avant 2017, avec pour objectif de promouvoir le développement durable et l'essor de l'économie africaine.
Moment opportun
Réaliser l'intégration africaine par des efforts conjoints est peut-être la volonté de la majorité des pays africains depuis leur indépendance. À cause de la structure économique similaire de la plupart des pays africains, ils ne peuvent que faire appel à une organisation d'intégration économique supranationale pour élargir significativement le marché africain.
En fait, au cours de la dernière décennie, face à la mondialisation économique, l'écart entre l'économie africaine et les autres régions du monde entier augmente sans cesse. Ainsi, de nombreux pays sont confrontés au risque de «marginalisation». Par exemple, la part du commerce que l'Afrique a représentée dans le marché mondial est tombée à 2% contre 6% en 1980. La population des pays africains représente 12% de la population totale du monde, mais l'Afrique absorbe seulement 2% de l'investissement direct étranger, et se situe au dernier rang mondial. Dans ce cas-là, pour relever les défis mondiaux et se développer dans un contexte économique international troublé, les pays africains ne peuvent que s'unir et réaliser leur renaissance par des efforts conjoints. Comme l'ancien président de la Commission de l'UA Alpha Oumar Konaré l'a souligné: « Si nous ne mettons pas en œuvre une approche intégrée, l'Afrique n'a pas d'avenir. »
Au cours de la dernière décennie, grâce à l'investissement en Afrique des économies émergentes d'Asie telles que la Chine et l'Inde, l'économie africaine est entrée progressivement dans une phase de stabilité. Selon Jean Ping, président de la Commission de l'UA, en 2011, la croissance économique moyenne en Afrique est de 5,5% à 6%. Pour sept pays prometteurs, ce chiffre atteint même 7 à 11%. Selon le magazine anglais The Economist, au cours des dix dernières années, parmi les dix économies du monde ayant la croissance la plus rapide, six se trouvent en l'Afrique.
Bien que dans l'ensemble, le résultat soit encourageant, de nombreux problèmes de l'économie africaine sont incontournables: dans les exportations, les produits primaires occupent une place dominante, cette structure du commerce rend les économies des pays africains vulnérables à l'impact du commerce intercontinental et entrave ainsi le développement durable des pays. Pour le moment, l'économie mondiale n'est pas encore sortie totalement de la crise. Pire, la crise de l'euro s'aggravant, les pays africains ne peuvent plus dépendre principalement, comme par le passé, des pays occidentaux. Au contraire, ils doivent réaliser la renaissance de l'Afrique par leur propre force.
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