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MAINTENIR LE DIALOGUE : L'onu continue d'oeuvrer pour la paix entre les deux Soudans |
La guerre qui menace entre le Soudan et le Soudan du Sud rend le monde entier nerveux. L'Union africaine (UA), l'Autorité intergouvernementale pour le développement, le Conseil de sécurité des Nations unies, la Ligue arabe et même l'Union européenne ont appelé les deux pays à discuter de leurs différents et à ne pas déclencher de guerre.
En tête des sujets de conflit figurent le pétrole et le partage des revenus gigantesques que génère cette ressource cruciale et lucrative. Sans compter le problème de la délimitation de la frontière.
Les voisins du Soudan du Sud, en particulier le Kenya et l'Ouganda, dont des centaines de citoyens vivent dans la république nouvellement indépendante, ne voient pas d'un bon œil une guerre éventuelle. La dernière, qui s'est achevée en 2005 par la signature de l'Accord de paix global, a engendré des milliers de réfugiés et créé un cauchemar sécuritaire dans les pays qui les ont accueillis.
De la brouille au conflit
Ce qui avait débuté au début de l'année comme une querelle politique à propos du partage de la rente pétrolière a rapidement dégénéré en conflit armé, où les deux pays ont non seulement mobilisé leurs armées, mais également des groupes armés opérant dans certaines régions des deux pays.
Les égos des deux dirigeants Salva Kiir au Soudan du Sud et Omar el-Béchir au Soudan sont également en jeu, de même que les sentiments nationalistes de leurs peuples respectifs.
L'explosion de violence à propos de la frontière revendiquée par les deux pays, et riche en pétrole, le bombardement du Soudan du Sud par son voisin, et le raidissement militaire du Soudan du Sud quand il s'est emparé du puits de pétrole de Heglig au Soudan sont autant d'évènements qui menacent de dégénérer dans une guerre totale.
D'un côté, Juba (la capitale du Sud-Soudan) est en train de recruter des soldats, alors que Khartoum (la capitale du Soudan) menace d'entrer en guerre, se déclarant prêt à chasser la « vermine » de Juba.
Juba avait décidé qu'à moins que ne soit garanti un accès sûr de son pétrole au marché, à travers les oléoducs soudanais, il était prêt à attendre pour emprunter une route alternative à travers le Kenya, qui devrait entrer en service dans deux ans. Le 10 février, un mémorandum pour l'arrêt des hostilités était mis de côté avant même que l'encre ait eu le temps de sécher.
« Le niveau d'animosité, de colère et de méfiance n'a jamais été aussi élevé des deux côtés », s'alarme un rapport du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, daté du 24 avril, que nous avons pu lire.
Le 2 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité l'imposition de sanctions non-militaires si des négociations de paix n'étaient pas engagées. La Russie et la Chine se sont rangées de manière inhabituelle du côté des États-Unis pour appeler à prendre des sanctions. C'était la plus forte mise en garde. L'UA sera chargée de superviser les négociations.
La Chine est un investisseur important dans les infrastructures des deux pays et également un des principaux acheteurs du pétrole des deux pays.
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