Au cœur de la République démocratique du Congo (RDC) se trouve le parc national de Virunga, site du patrimoine naturel de l'UNESCO, qui s'enorgueillit du titre de plus ancien parc naturel africain. Sur une surface de 7 800 km2, il abrite la plus grande diversité naturelle de l'Afrique et est un refuge pour les gorilles des montagnes, en danger d'extinction.

Le parc a grandement souffert de la guerre dans l'est du pays, mais son importance a conduit récemment le gouvernement congolais à suspendre l'exploitation pétrolière à l'intérieur du parc.

À la surprise générale, la société londonienne SOCO International, avait reçu l'autorisation des ministères de l'Environnement et des Hydrocarbures de la RDC pour exploiter le pétrole à l'intérieur du parc. Alors que SOCO a prétendu avoir obtenu l'autorisation pour procéder une prospection aérienne, son permis indique qu'elle est autorisée à mener également une prospection sismique.

Des histoires similaires abondent dans toute l'Afrique, y compris une histoire récente concernant la Zambie, dont la ressource naturelle principale est le cuivre. L'industrie du cuivre est depuis toujours une source importante de revenus fiscaux, crée de nombreux emplois et stimule la croissance des industries concernées.

Néanmoins, malgré les effets positifs de l'industrie minière sur le développement économique de la Zambie, il existe, tout comme en RDC, des questions environnementales cruciales. Contrairement aux engagements rhétoriques de l'administration Banda (2008-2011) de protéger les parcs nationaux de l'exploitation minière, la compagnie minière australienne Zambezi Resources a obtenu l'an dernier l'autorisation d'ouvrir une mine de cuivre à Kangaluwi, dans le parc national du Bas-Zambèze.

Pour les pays en développement comme la RDC et la Zambie, le développement économique fait partie des priorités. Au même moment, le monde est de plus en plus conscient des effets du développement économique sur l'environnement. Alors, comment des pays comme la RDC ou la Zambie peuvent amorcer un développement durable ?

Une partie des inquiétudes concernent non seulement les pays en question, mais également les pays en partenariat étroit avec eux. De plus en plus, la Chine joue un rôle important parmi les pays africains, et dans le monde en général. Les politiques environnementales chinoises laissent pourtant à désirer.

Au cours des 20 dernières années, la Chine a réalisé une croissance économique sans précédent. L'industrie manufacturière a pollué l'atmosphère de nombreuses villes, mais il y a également des problèmes concernant la déforestation et la qualité de l'eau potable.

Depuis 2007, la Chine a accru ses efforts pour renverser les dommages causés par une telle croissance économique et prévenir les catastrophes futures. Pourtant, des organisations internationales de protection de l'environnement estiment que ce n'est pas assez. Mais on néglige souvent de rappeler le rôle que les États-Unis, et l'Occident de manière générale, jouent dans cette dégradation de l'environnement. L'air des villes chinoises devient de plus en plus pollué en raison des efforts du pays pour répondre à la demande mondiale de biens de consommation.

Les pays doivent se rappeler que le développement économique et la protection de l'environnement ne sont pas exclusifs l'un de l'autre. En réalité, si l'on regarde à long terme, le développement d'un pays dépend de la protection de ses ressourcesenvironnementales.

Il y a un grand potentiel dans les relations entre la Chine et les pays africains, en termes de développement économique mutuel, mais il relève de la responsabilité du gouvernement et de l'industrie de garantir que ce développement protège et même améliore l'environnement.

En Chine, cela s'applique en majeure partie à la production industrielle. L'Afrique représente un marché avec un potentiel de croissance énorme pour les produits manufacturés chinois. Reste qu'il est évident que la demande globale de biens de consommation provoque une pollution critique.

Quand les entrepreneurs manquent à leur devoir de protection de l'environnement, le gouvernement doit combler le vide et mettre en place des réglementations plus sévères sur la production et l'industrie de manière générale.

Les gouvernements africains doivent également assurer que le développement économique ne cause pas de dégâts environnementaux. En Afrique, le plus souvent, l'accent est mis sur l'extraction des ressources, comme dans les exemples de la RDC et de la Zambie. Mais la fabrication joue également un rôle dans les centres urbains.

Le défi principal pour les gouvernements africains est que de nombreux entrepreneurs et investisseurs sont étrangers. Il est difficile pour des gouvernements relativement faibles d'attirer l'investissement et de renforcer les règlementations, surtout lorsque l'environnement est en jeu.

C'est pourquoi les investisseurs internationaux, y compris chinois, doivent prendre des décisions pour protéger les ressources naturelles des pays dans lesquels ils investissent. Au niveau mondial nous devons mettre l'accent non seulement sur la satisfaction immédiate de projets de développement comme les mines ou l'extraction pétrolière, mais aussi sur des initiatives à long terme qui prennent en compte l'équilibre délicat entre l'environnement et les citoyens du monde entier.