Le traitement des déchets est un problème colossal en Afrique. De faibles habitudes dans le traitement des déchets, liées au manque d'infrastructure, à la pratique généralisée de déverser les déchets dans les plans d'eau et dans des décharges sauvages favorisée par une urbanisation croissante, contribuent à aggraver le problème.
D'après l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (U.S. Environmental Protection Agency ou USEPA), les déchets solides produits à Accra en 2000 étaient estimés à 765 000 mètres cubes et les déchets liquides à 75 000 mètres cubes. La quantité totale de déchets solides collectés la même année à Accra était de 669 000 mètres cubes, ce qui signifie qu'environ 96 000 mètres cubes de déchets étaient introuvables. Les statistiques fournies par l'USEPA la même année montrent que l'Assemblée métropolitaine d'Accra (AMA), en charge de l'évacuation des déchets dans la capitale, ne pouvait collecter qu'environ 55 % des déchets solides générés à l'intérieur de la ville. Ces statistiques indiquent clairement que le problème de la gestion des déchets au Ghana est crucial. Alors que le gouvernement a mis au point des mécanismes pour s'occuper de ce problème, les résultats ne sont pas encore encourageants.
Le Ghana fait désormais appel à la Chine pour obtenir de l'aide à cet égard. Zoomlion Chine et Zoomlion Ghana ont établi un partenariat pour construire une centrale de recyclage à Accra. Cette usine, déjà en fonctionnement, traite 300 tonnes métriques de déchets par jour, en utilisant la technologie chinoise. Des centrales de ce modèle doivent être construites dans chacune des dix régions du Ghana. Le gouvernement du Ghana travaille étroitement avec Zoomlion Ghana pour faire avancer ce projet.
D'après Asia-Pacific Business Technology Report, un magazine en ligne sur les questions technologiques dans la région Asie-Pacifique, la Chine est le premier producteur de déchets ménagers au monde. Le magazine souligne également que la Chine a produit 190 000 000 de tonnes de déchets ménagers par an au cours de la première phase de son développement économique, et on estime que ce chiffre passera à 480 000 000 de tonnes en 2030. Pour s'attaquer à ce problème, le gouvernement chinois utilise des technologies de traitement des déchets, notamment le recyclage, des techniques de récupération des déchets et des installations de valorisation énergétique des déchets. Grâce à ces technologies, la Chine serait capable de gagner chaque année 40 milliards de dollars, alors qu'elle perd actuellement 5 milliards de dollars par an, d'après Asia-Pacific Business Technology Report. Les récents progrès technologiques ont permis de traiter plus de 1 000 tonnes de déchets ménagers par jour, contre 800 tonnes précédemment, d'après le même site.
Le président du Comité du gouvernement local au Parlement ghanéen, Dominic Azumah, était en Chine en 2011 pour se familiariser avec la technologie. Le Ghana a depuis investi 3,27 millions de dollars dans un projet de recyclage au Ghana. Ding Zhiqiang, l'ingénieur du projet de Zoomlion Chine de centrales de traitement des déchets au Ghana, était heureux de partager la technologie avec le Ghana. « Pendant des décennies, la Chine a développé cette technologie dans des villes comme Beijing et Shanghai, et nous sommes heureux de la partager avec le Ghana », confie Ding.
George Kwesi Rockson, coordinateur du projet de Zoomlion, a révélé que la centrale de recyclage, occupant une surface de 56 hectares, fournira du travail à des centaines de diplômés de l'université et des instituts polytechniques qui seront formés aux méthodes et à la technologie de traitement des déchets. Outre ces emplois, une meilleure gestion des déchets permettra de résoudre les problèmes sanitaires et environnementaux liés aux déchets au Ghana.
Les environnementalistes ont classé les déchets selon les risques qu'ils représentent pour la santé humaine et l'environnement. Cette liste comporte les déchets généraux, qui ne représente pas une menace immédiate pour les personnes ou l'environnement, comme les déchets ménagers ou du jardin, les gravats de construction ou les déchets des entreprises. Néanmoins, sous l'effet de la décomposition et de l'infiltration des eaux de pluie, ces déchets produisent du lixiviat, ce qui est inacceptable.
La catégorie suivante comprend les déchets dangereux, contaminés par des substances toxiques, des produits chimiques et des agents corrosifs, et représente un risque pour les personnes et l'environnement. Viennent ensuite les déchets d'activités de soins à risque infectieux (DASRI) générés par les hôpitaux, les cliniques, les laboratoires et les instituts de recherches, et enfin les déchets miniers/métallurgiques et les déchets issus de la production d'énergie, tels que minerais, débris de roche et boues.
Les risques sanitaires liés aux déchets non traités sont en train de tuer les Africains. Le traitement des déchets et l'amélioration de l'hygiène sont fondamentaux pour la santé, et leur manque contribue à la propagation des maladies liées à l'environnement comme le choléra, la diarrhée ou la malaria. D'après le programme national ghanéen de surveillance de la malaria, cette maladie est responsable d'environ 3 millions d'affections par an, et on a enregistré 3 000 décès en 2010. Ces problèmes de santé ont des conséquences économiques sur le Ghana.
« Les ordures au Ghana et en particulier dans la capitale sont une véritable pollution visuelle. Le problème est de plus en plus criant puisque le gouvernement et les organismes privés semblent rencontrer peu de succès dans leurs tentatives pour gérer la détérioration de notre environnement », explique Eric Aziebu, un habitant d'Accra. Il explique qu'il considère que l'usine de recyclage de Zoomlion China est une initiative heureuse et il espère qu'elle pourra être reproduite dans tout le pays. |