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Vol.2 septembre 2012
Un bel avenir
Les investissements chinois au Cameroun
par Francois Essomba

 

 

 Le Palais des congrès de Yaoundé, symbole marquant du transfert des technologies de la Chine au Cameroun

 

Les constructions chinoises connaissent une croissance spectaculaire au Cameroun. À ce jour, plusieurs chantiers herculéens en cours d'exécution au Cameroun sont assurés par des entreprises chinoises, qui continuent de fasciner les populations locales par le label architectural de la Chine. 

Depuis l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Cameroun en 1971, le partenariat entre les deux nations ne cesse de gagner en intensité. Cette longue relation d'amitié bilatérale entre ces deux pays amis, s'est renforcée davantage par la visite du Président de Chine Hu Jintao au Cameroun en 2007. Mais bien avant, Paul Biya, Président du Cameroun, s'était déjà rendu plusieurs fois en Chine et sa dernière visite remonte à 2011. À cette occasion, le gouvernement chinois a accordé des dons et des prêts concessionnels au Cameroun pour financer plusieurs grandes infrastructures de développement telles que : hôpitaux, écoles, routes, stades. De nos jours, la Chine figure en première position des bailleurs de fonds du Cameroun. À cet effet, elle ne ménage aucun effort pour apporter sa pierre à l'édification du Cameroun moderne. Depuis deux ans environ, le gouvernement de Yaoundé (capitale du Cameroun) a amorcé de vastes chantiers. De ce fait, la Chine n'a pas lésiné sur ses moyens pour aider le Cameroun à concrétiser ses projets ambitieux, en lui accordant non seulement des crédits mais également sa technologie.

 

Constructions majeures aux enjeux économiques décisifs

C'est dans les années 1970 et 1980 que la Chine effectue une entrée rutilante au Cameroun en termes de construction, lorsqu'elle érige sur les hauteurs de Yaoundé le somptueux Palais des Congrès, conçu pour abriter les conférences et autres événements importants du pays. Outre cet édifice attrayant, l'Empire du milieu a enchaîné d'autres constructions aussi captivantes que la première. Parmi celles-ci l'on dénombre des hôpitaux de districts de Mbalmayo et de Guider, le centre de gynécologie-obstétrique de Yaoundé, le barrage hydroélectrique de Lagdo, la construction de plusieurs routes à Douala (capitale économique du Cameroun) et bien d'autres. Le début du 21ème siècle est considéré comme l'âge d'or des constructions chinoises au Cameroun, au regard des gros moyens consentis par la Chine pour doter le Cameroun d'infrastructures modernes, déterminantes pour son développement futur. Cette nouvelle époque a débuté avec l'édification à Yaoundé du tout premier gymnase du Cameroun, une infrastructure ultra mo-derne d'une capacité de 6 000 places assises dont le coût d'investissement est de 28 millions de dollars US. Ce complexe sportif a été inauguré en 2008, faisant le bonheur des autres disciplines sportives moins cotées que le football au Cameroun.

Après cette infrastructure sportive, la Chine s'est engagée à financer de nouveaux projets de grande portée au Cameroun. Ainsi, elle a déboursé pas moins de 350 millions de dollars US pour la construction du port en eau profonde de Kribi, petite ville située sur la cote sud atlantique du Cameroun. Ce port en cours d'exécution, est déjà considéré comme le futur hub maritime le plus porteur d'Afrique centrale. C'est un édifice qui revêt d'une importance économique capitale, tant pour le Cameroun que pour certains pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC), singulièrement le Tchad et la République centrafricaine qui ne disposent pas de côte maritime. Dans la même lignée, figure en bonne place la toute première autoroute du Cameroun, dont les travaux de constructions seront assurés par la Chine à travers la société « China first highway engineering ». Ladite autoroute, devra relier les deux plus grandes métropoles du Cameroun que sont Yaoundé et Douala dont la distance actuelle est d'environ 300 km. Le financement de ce grand projet s'est matérialisé le 27 juin dernier à Yaoundé et va absorber un montant évalué à près de 500 millions de dollars US, un crédit accordé au Cameroun par Exim Bank China.

La Chine est également engagée dans la construction de nouveaux barrages hydroélectriques en cours d'exécution à travers le pays. Ainsi en août 2009, le gouvernement camerounais a attribué à la société chinoise SinoHydro un contrat de 302 millions de dollars US pour la construction de la centrale hydroélectrique de Memve'ele dans la région du sud. En janvier 2010, la Chine a signé un prêt préférentiel de 49 millions de dollars US pour la construction de la centrale hydroélectrique de Mékin toujours dans la région du sud. En novembre 2009, Exim Bank China a contribué au financement pour plus de 180 millions de dollars US de plusieurs projets, y compris la deuxième phase d'un projet d'adduction d'eau à Douala. Un autre projet similaire sera également financé par la Chine dans la ville de Yaoundé, le coût de l'opération est d'environ 650 millions de dollars US. Ces gros investissements en énergie électrique et en approvisionnement d'eau potable, vont permettre de résorber d'une part le problème énergétique qui fait énormément défaut à l'industrie camerounaise et aux ménages, qui subissent régulièrement les affres des délestages intempestifs et d'autre part la pénurie d'eau potable qui favorise la résurgence des maladies endémiques à l'instar du choléra dans les grandes villes du Cameroun.

 

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