Le Palais polyvalent des sports de Yaoundé

La Chine est également engagée dans la construction de nouveaux barrages hydroélectriques en cours d'exécution à travers le pays. Ainsi en août 2009, le gouvernement camerounais a attribué à la société chinoise SinoHydro un contrat de 302 millions de dollars US pour la construction de la centrale hydroélectrique de Memve'ele dans la région du sud. En janvier 2010, la Chine a signé un prêt préférentiel de 49 millions de dollars US pour la construction de la centrale hydroélectrique de Mékin toujours dans la région du sud. En novembre 2009, Exim Bank China a contribué au financement pour plus de 180 millions de dollars US de plusieurs projets, y compris la deuxième phase d'un projet d'adduction d'eau à Douala. Un autre projet similaire sera également financé par la Chine dans la ville de Yaoundé, le coût de l'opération est d'environ 650 millions de dollars US. Ces gros investissements en énergie électrique et en approvisionnement d'eau potable, vont permettre de résorber d'une part le problème énergétique qui fait énormément défaut à l'industrie camerounaise et aux ménages, qui subissent régulièrement les affres des délestages intempestifs et d'autre part la pénurie d'eau potable qui favorise la résurgence des maladies endémiques à l'instar du choléra dans les grandes villes du Cameroun.

Infrastructures sportives

Dans le domaine sportif, la Chine et le Cameroun ont arrêté un vaste programme devant aboutir à la construction d'infrastructures spor-tives. Pour rendre cet accord plus concret, les constructions simultanées de deux stades omnisports dans les villes de Limbé dans la région du sud-ouest et de Bafoussam dans la région de l'ouest ont débuté il y a quelques mois. D'une capacité de 20 000 places chacun, les deux stades de football vont engloutir la somme globale de 80 millions de dollars US. Selon les autorités sportives du Cameroun, l'objectif principal de cet agenda est de doter le pays des infrastructures sportives de qualité, à la faveur d'un projet baptisé : Programme national de développement des infrastructures sportives (PNDIS). Ce programme va s'étendre progressivement à toutes les capitales de provinces du Cameroun. Celles-ci se verront ainsi gratifier d'un stade omnisport de 15 000 à 20 000 places assises, d'un stade d'entraînement annexe et d'un palais des sports d'au moins 2 000 places. Toujours avec l'onction financière et technique de la Chine, l'on peut aussi citer la construction prochaine à Yaoundé, d'un stade omnisport couvert de 60 000 places assises. Rappelons que pour ce vaste planning, la Chine va progressivement décaisser les fonds en fonction des accords de crédits avec l'État du Came-roun. Son Excellence Xue Jinwei, ambassadeur de Chine arrivé au Cameroun n'a pas manqué de qualifier la coopération sino-camerounaise d'exemplaire, lors de ses adieux à l'ensemble du gratin gouvernemental camerounais en août dernier à Yaoundé. À cette occasion, le Chef de mission diplomatique chinoise au Cameroun a réitéré à ses hôtes la détermination de la Chine à poursuivre ses investissements au Cameroun : « Nous allons dans un proche avenir engager la construction de logements sociaux dans plusieurs villes du Cameroun. Ensuite nous procèderons à la construction des points d'adduction d'eau dans neuf villes du pays », a-t-il poursuivi. En guise de conclusion, Xue Jinwei a annoncé l'arrivée imminente des investisseurs chinois dans la capitale camerounaise pour d'éventuels accords de partenariat avec leurs homologues du Cameroun. Pour l'économiste et ingénieur financier camerounais, le Dr Babissakana, très connu pour ses analyses et critiques pointues dans le domaine économique au Cameroun, le partenariat avec la Chine dans les grands travaux de constructions est très évident pour le décollage économique du Cameroun : « En terme de géostratégie, la Chine réalise de bonnes affaires à travers son engagement dans la construction des infrastructures au Cameroun, en battant les concurrents occidentaux dans l'offre des fonds devant permettre à l'État camerounais d'exécuter les projets décisifs pour son développement et sa croissance économique. Ce qui n'aurait pas été facile voir même impossible avec les Européens ». Comme on le constate, l'immensité des projets structurants en cours d'exécution à travers le pays en dit long sur le caractère excellent de la coopération entre la Chine et le Cameroun, deux pays qui ont célébré l'an dernier le qua-rantenaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. La Chine est à ce jour le premier débiteur de fonds du Cameroun. Pour la période 2013-2015, elle met à la disposition du continent africain une ligne de crédit annuel de 20 milliards de dollars US. Il s'agit assurément d'un bel avenir qui au plan bilatéral, réserve une place de choix à la coopération sino-camerounaise.

                                                                                                         (Reportage réalisé au Cameroun)