
Influence mondiale
Martin Masinde, économiste en chef à la commission du budget de l'Assemblée nationale kenyane, partage l'avis de The Economist concernant les menaces pesées par les problèmes économiques mondiaux. « Le gouffre budgétaire américain, au même titre que la croissance tardive de la zone Euro, aura des répercussions sur le continent africain, notamment en termes de baisse de la demande des exportations. Ces régions sont en effet les principaux partenaires commerciaux de l'Afrique ainsi que les principales sources d'IDE et de paiements », explique-t-il à CHINAFRAIQUE.
« Un ralentissement de ces économies est donc en soi un risque de baisse significative des perspectives économiques en Afrique sub-saharienne. Non seulement ces économies sont susceptibles de réduire leur demande à l'égard des exportations africaines, mais elles risquent aussi de se concentrer sur leur propre rétablissement, au détriment des IDE », poursuit-il.
Cela signifie que le continent devrait envisager de regarder vers la Chine, le plus grand marché asiatique et dans une certaine mesure vers l'Amérique du Sud. Améliorer les liens commerciaux au sein du continent aidera également à résister à la tempête, même si l'Europe et l'Amérique devaient échouer.
Masinde explique qu'il est également intéressant de noter que la plupart des exportations de l'Afrique vers le reste du monde sont des produits agricoles. Avec ce scénario bien établi, le niveau de l'emploi dans le secteur agricole, qui est le pivot de nombreuses économies africaines, sera considérablement touché. Cela conduira à de faibles revenus et à une augmentation des niveaux de pauvreté, a-t-il dit.
Le FMI reste optimiste. Les économies du continent ont, depuis l'effondrement des oligarchies financières occidentales, prouvé qu'elles pouvaient résister à des contretemps économiques. C'est, dit le FMI, un terrain fertile pour les investisseurs.
« La résilience des économies de la région, conjuguée à la recherche de rendement dans un contexte de faibles taux d'intérêt mondiaux, est à l'origine d'un intérêt croissant dans la région auprès des investisseurs », note le FMI dans son rapport.
Est-ce que 2013 sera l'année où l'investissement trouvera son chemin dans les économies du continent? Les 12 prochains mois nous le diront.
L'Afrique est riche des deux tiers des terres arables non exploitées du globe, un potentiel considérable pour l'agriculture
(Reportage réalisé au Kenya) |