Le Gabon a entamé début 2012 la réforme de son système éducatif et souhaite établir des partenariats à travers le monde, pour la formation de ses étudiants. Dans ce cadre, M. Séraphin Moundounga, Ministre de l'Éducation Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique, de l'Innovation et de la Culture du Gabon s'est rendu en Chine fin décembre 2012, et a accepté de s'entretenir avec CHINAFRIQUE.
Quelle est l'historique de la coopération entre le Gabon et la Chine en matière d'éducation ?
Les relations entre les deux pays remontent à 1974, date à laquelle le président Omar Bongo et le président Mao Zedong ont scellé les liens d'amitié et de partenariat entre les deux pays et les deux peuples. Cela a donné lieu à la formation en Chine de beaucoup de Gabonais et Gabonaises, notamment en médecine et en génie civil, mais également dans le domaine des arts. Des infrastructures scolaires ont par ailleurs été construites au Gabon par des équipes chinoises, et dans le cadre du plan d'action 2009-2012 du Forum de coopération Chine Afrique deux importants projets seront menés.
Quelles sont les raisons de cette visite en Chine et quelles sont vos attentes en matière de coopération ?
Nous venons en Chine dans le cadre d'un long voyage de prospection de partenariats à travers le monde pour la mise en œuvre du plan stratégique « Gabon émergeant », dont le volet éducation donne actuellement lieu à une réforme du système éducatif. Le président Ali Bongo a une vision, celle de faire du Gabon un pays émergent à l'horizon 2025. A ce titre le système éducatif doit y contribuer, en formant des personnes capables de mettre en œuvre les trois piliers du processus d'émergence que sont « le Gabon vert, le Gabon industriel et le Gabon des services ».
Dans cette perspective une nouvelle orientation du système éducatif de formation et de recherche a été décidée au début de l'année 2012, et nécessite pour sa mise en œuvre efficace et rapide un ensemble de partenariats à travers le monde avec les amis du Gabon dont fait partie la Chine.
Notre séjour d'une semaine vise à explorer les possibilités de partenariat avec les universités, les centres de formation professionnels et de recherche, et les autorités politiques chinoises pour renforcer le taux de présence des étudiants Gabonais en Chine à travers l'attribution de bourses de coopération et de bourses du gouvernement Gabonais. Nous avons sollicité des autorités chinoises la possibilité d'augmenter les places réservées aux étudiants et aux experts gabonais en formation en Chine. Par ailleurs, nous souhaitons que des experts chinois puissent venir au Gabon former des experts gabonais dans le cadre du transfert de connaissances et de compétences. Il est envisagé de proposer au Gabon des formations d'universités chinoises pour la délivrance de certifications au même titre que celles obtenues par les étudiants partis en Chine.
Quelle est la situation de l'enseignement du chinois au Gabon ?
Le chinois est actuellement une langue à option à partir de la classe de 4ème, la première langue étrangère étant l'anglais. Dans le cadre de la réforme du système éducatif le chinois deviendra une deuxième langue étrangère enseignée dès la première année de collège, pour permettre aux étudiants d'avoir des bases suffisantes avant
de poursuivre éventuellement leurs études en Chine, et d'avoir des sinisants au Gabon pour faciliter l'interaction avec les opérateurs économiques chinois, intervenants entre autres dans l'exploitation et la transformation du bois, du manganèse et du pétrole. Un centre de recherche en langues est par ailleurs en projet dans l'Université Omar Bongo et devrait accueillir un institut Confucius. |