L'accord signé par l'alliance rebelle Seleka et le président de la République centrafricaine (RCA), François Bozizé, a atténué les conflits récents et ramené un calme relatif dans la ville de Bangui.

L'accord de cessez-le-feu, proposé par le bloc régional, demande à Bozizé de dissoudre le gouvernement actuel pour former un gouvernement d'union de transition, tout en lui permettant de rester en poste jusqu'à la fin de son mandat en 2016. Il ne sera toutefois pas autorisé à se présenter à la prochaine élection présidentielle. Le pays espère retrouver une stabilité après des années de tourmente. Malgré la signature de l'accord entre le président et les rebelles, les tensions restent élevées. M. Bozizé a été accusé de ne pas avoir respecté un accord similaire signé en 2008.

M. Bozizé, ancien général, avait pris le pouvoir en RCA par un coup d'État en 2003. Quatre ans plus tard, il avait proposé aux rebelles de rendre les armes en échange d'emplois dans l'armée. Mais les rebelles ont perdu patience fin décembre de l'année dernière voyant que Bozizé ne tenait pas sa part du marché.

Les rebelles ont formé l'alliance Seleka, composée de quelque 1 000 combattants, et veulent renverser Bozizé pour ne pas avoir tenu parole. Les différentes factions de l'alliance comprennent de nombreuses idéologies, et il reste à voir si tous s'accommoderont du gouvernement d'union nationale en cours de formation. L'accord prévoit la nomination par l'opposition politique d'un premier ministre à la tête du gouvernement de transition jusqu'à la tenue d'élections législatives et la formation d'une nouvelle assemblée nationale.

En Afrique centrale, les rébellions sont relativement fréquentes en raison de la vaste réserve de ressources naturelles; diamants, or, uranium et bois. Les diamants représentent 40 % des exportations de la région, et le bois 16 %. Cependant, ces revenus sont mal redistribués et la population demande que cesse la corruption pour commercer dans la sécurité et construire une vie meilleure. La Banque mondiale a établi en 2011 que l'espérance de vie des Centrafricains n'était que de 48 ans.