
Manifestations sur la place Tahrir au Caire
Deux ans après la révolution du Printemps arabe en Afrique du nord, la Libye, la Tunisie et l'Égypte font face à une transition difficile dans un contexte socio-politique certes plus libre mais grevé par des réalités économiques très dures. Ces trois pays doivent désormais compter sur leurs propres efforts pour mettre en place une nouvelle direction à leur tête et rétablir l'ordre, malmené par des perspectives incertaines.
Une Égypte qui progresse
Les Égyptiens se sont révoltés le 25 janvier 2011. Après 18 jours de manifestation, des citoyens déterminés s'en sont pris aux forces de l'ordre et ont formé un gigantesque sit-in sur la place Tahrir au Caire, qui a conduit à la destitution de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trente ans.
Mais le président Mohammed Morsi a déçu les attentes massives de la nouvelle Égypte, et doit maintenant combattre les opposants qui le soupçonnent de vouloir installer les Islamistes et leur idéologie au gouvernement.
Quand Morsi a déclaré que ses décisions ne pourraient pas être contestées par la justice, le peuple a protesté. Il ne comprenait pourquoi leur nouveau dirigeant voulait gouverner par décret. Les citoyens sont retournés sur la Place Tahrir et ont combattu les partisans de Morsi. Finalement, ils se sont lassés et ont accepté la Constitution, adoptée à une mince majorité.
D'après Rami Khouri, le directeur de l'Institut Issam Fares de politiques publiques et d'affaires internationales à l'Université américaine de Beyrouth, au Liban, l'adoption de la Constitution par référendum est l'« événement particulier le plus important de la transformation politique de l'Égypte ces deux dernières années ».
La Constitution a été approuvée par 57 % du corps électoral. Mais Khouri souligne qu'elle présente des défauts, et le référendum aussi a été entaché d'irrégularités. Selon lui, la lutte se poursuivra.
Les Égyptiens vont désormais affiner lentement et par voie démocratique le consensus national sur des questions qui demeurent floues au regard de l'actuel projet de Constitution, notamment celles liées aux libertés individuelles, au rôle de la religion et à la place de l'armée dans les affaires de l'État, à la protection des minorités et aux autres sujets importants, explique Khouri sur le portail en ligne de la Cairo Review of Global Affairs.
|