
1 km sous terre: Un tunnel au fond de la mine
Le Maroc diversifie ses sources d'approvisionnement en minerais
Le royaume du Maroc a consenti des moyens colossaux pour l'exploitation des minerais dont regorge la petite localité de Draa Sfar. Ces gros investissements évalués en plusieurs centaines de millions d'euros, avaient pour objectif principal le développement, la production et la valorisation de certains minerais tels que: le cuivre, le zinc et le plomb, des métaux enfouies dans le sous-sol de la région de Draa Sfar. Cette fortune minière est la propriété de l'État marocain, et sa gestion est assurée par le puissant groupe Managem, un consortium étatique spécialisé dans les activités minières depuis 1928.
Celui-ci emploie 5 000 personnes dans ses nombreux chantiers miniers disséminés sur toute l'étendue du territoire marocain et le reste du monde. Autrefois appelé ONA et par la suite Managem, ce holding marocain regroupe six compagnies d'exploitations minières, des filiales de recherche et de valorisation. Parmi ses clients, l'on compte des industries sidérurgiques, aéronautiques, des entreprises du secteur de l'énergie, de l'outillage, de la chimie et de l'informatique. La mine de Draa Sfar emploie 600 personnes constituées du staff administratif et des mineurs. L'activité dominante est l'extraction du zinc et du cuivre à plus d'un kilomètre sous terre.
La mine de Draas Far est la dernière réalisation de Managem sur le plan local. Celle-ci a été créée en 2004 pour suppléer la mine de Guemmassa, qui présentait déjà des signes d'épuisement. Sa capacité d'extraction est évaluée à 18 ans, une tendance relativement dérisoire, qui risque ne pas refléter au demeurant le statut international que le royaume du Maroc a réussi à octroyer à son groupe minier. D'où le recours à la diversification, dont le but essentiel est non seulement d'augmenter son capital de production, mais également d'avoir des zones d'approvisionnement en matière première.
Une stratégie florissante qui a trouvé un écho favorable auprès des dirigeants du sud de l'Afrique où le consortium marocain a réussi à obtenir 22 permis dans plusieurs pays africains tels que: le Burkina-Faso, la Guinée-Bissau, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Niger, la Mauritanie pour l'Afrique de l'Ouest, la République du Congo, la République Démocratique du Congo et le Gabon en Afrique centrale. Le gouvernement de ce dernier a scellé en 2010 un important accord d'exploitation d'un bassin d'or avec le groupe Managem qui devra débourser pas moins de 18 millions de dollars pour l'exploitation du gisement aurifère.
Le Soudan et l'Ethiopie en Afrique de l'Est ainsi que la Tunisie au Maghreb s'inscrivent dans la même lignée. Le groupe va certainement étendre ses tentacules dans le futur vers d'autres pays africains pour des lendemains plus productif, ce qui fait dire à Abdellaziz ABARRO, PDG du Groupe Managem que : « Le groupe Managem est l'un des acteurs de référence au Maroc, spécialisé dans la production et la valorisation des métaux de base, des métaux précieux et du cobalt. Dans chacune de ses branches d'activités, Managem déploie ses compétences pointues, ses équipements de haute technologie et ses fortes capacités en recherche et développement pour être toujours à même de satisfaire au mieux les besoins de ses clients opérant dans des secteurs d'activités aussi variées que la sidérurgie, l'aéronautique, l'énergie, les outillages, la chimie, l'électronique et la joaillerie.
Pour les perspectives de Managem, Abdellaziz Abrro, le patron du géant minier marocain n'a pas omis de faire savoir que : « Managem souhaite devenir un opérateur régional de taille opérant au Maroc et à l'international, créateur de valeur et pouvant réaliser des opérations de croissance externe. Nous allons focaliser notre développement dans les années à venir sur les métaux précieux, le cobalt et le cuivre. Notre objectif est d'atteindre la taille critique dans chaque branche pour stimuler notre croissance. Nous espérons doubler voire tripler notre stratégie à l'international, notre objectif à moyen terme consiste à ce que nos activités hors du Maroc représentent 50% de notre chiffre d'affaires total », a-t-il conclu.
|