Les ménages à faibles revenus au Kenya peuvent maintenant accéder à l'éclairage grâce à une application pour téléphone mobile innovante qui utilise un service payant GSM pour obtenir de l'énergie solaire.
M-KOPA offre l'éclairage et le chargement de mobiles à un prix abordable dans les régions rurales du Kenya, en proposant le système solaire domestique « d.light », livré avec trois ampoules et un chargeur pour cellulaires, qui répond aux besoins en éclairage et en chargement de téléphones d'une famille moyenne kenyane.
Pour utiliser le système d.light, il faut verser un acompte de 2 500 KSH (29 $), après quoi le tarif journalier est de seulement de 40 KSH (0,47 $) pour un an, grâce à l'application mobile M-Pesa (argent mobile).
L'utilisateur paie ensuite selon ses besoins. Amos Simiyu utilise ce système solaire depuis l'année dernière.
« C'est un grand soulagement pour ma famille, car j'ai réduit notre consommation de kérosène et les enfants peuvent étudier le soir, sans souci de fumée », déclare ce cinquantenaire père de huit enfants, originaire de la ville de Chwele du district de Bungoma à l'ouest du Kenya.
Ce dernier a acheté l'appareil 16 900 KSH (197 $), grâce à un crédit de Safaricom, l'opérateur de téléphonie mobile qui a mis en place cette technologie.
Amos dit que même s'il doit effectuer un paiement quotidien de 40 KSH (0,47 $), il a généralement recours à un paiement forfaitaire de 400 KSH (4,7 $), pour régler la dette rapidement. Il n'a maintenant que 25 jours avant de régler le paiement intégral.
Une autre adepte de l'énergie solaire est Lilian Evayo, mère de trois enfants, qui travaille comme marchande de légumes. Elle explique qu'elle n'a plus à parcourir de longues distances pour se rendre en ville ou à payer pour recharger son téléphone portable.
« J'économise 20 centimes sur les frais quotidiens de recharge du téléphone », dit-elle.
Si le système est venu à la rescousse des familles à faibles revenus dans le pays, l'utilisation de cette technologie présente cependant un inconvénient, déclare Lilian. L'utilisateur est déconnecté s'il ne parvient pas à faire son paiement quotidien.
Le coût élevé de l'énergie solaire est l'un des défis majeurs qui rend difficile l'adoption à grande échelle de cette technologie au Kenya, reconnaît Bob Collymore, directeur général de Safaricom, fournisseur de service mobile au Kenya.
Le fait que beaucoup de ménages en Afrique ne peuvent pas se permettre d'utiliser ces produits solaires limite leur pénétration sur le continent à moins de 2 %, et M-KOPA solaire peut changer la donne.
« M-KOPA solaire a été développé pour supprimer cette barrière en rendant les systèmes solaires domestiques abordables et accessibles aux consommateurs à faibles revenus », explique M. Collymore.
Nick Hughes, président de M-KOPA, qui a également travaillé en tant que responsable mondial de M-PESA pour le groupe Vodafone, explique que ce nouveau produit est spécialement conçu pour répondre aux besoins et aux budgets des consommateurs kenyans.
« En travaillant avec Safaricom, nous pouvons diffuser ce nouveau service dans tout le pays », déclare ce dernier.
Ce fournisseur de services de téléphonie mobile compte actuellement 1 000 abonnés au service M-KOPA, lequel est disponible dans les villes d'Eldoret et de Kitale. L'idée est de proposer ce système à l'échelle nationale.
Selon Bénédicte Walter, consultante en communication chez Lighting Africa, le gouvernement kenyan travaille sur l'électrification des zones rurales, mais la population croît plus vite que le réseau, ce qui signifie que de nombreux Kenyans ne seront pas connectés au cours de leur vie. Selon Lighting Africa, le pétrole représente la principale source d'éclairage pour 68 % de la population du Kenya.
« Les systèmes d'éclairage hors réseau, tels que les lampes solaires portables, offrent une solution abordable, immédiate et transitoire pour les populations qui attendent d'être raccordées au réseau », explique Bénédicte Walter. |