Xi et son épouse Peng Liyuan arrivent en République du Congo

Discours de Xi Jinping au Centre international des Congrès de Nyerere

Le feuilleton chinois A Beautiful Daughter-in-Law Era fait un carton en Tanzanie, où les téléspectateurs suivent les péripéties d'une famille chinoise tout au long de ses 36 épisodes. Doublé en swahili, Doudou na Mama Wakwe Zake, ainsi qu'est traduit ce feuilleton, présente la vie quotidienne en Chine et a suscité un grand intérêt pour la préparation de la première visite du Président chinois Xi Jinping.

« Cette série permet aux Tanzaniens de comprendre les bonheurs et les malheurs vécus par le peuple chinois », a déclaré le Président Xi lors de son discours au Palais international des congrès de Nyerere, à Dar-es-Salaam, le 25 mars.

C'était la première visite de Xi en Afrique depuis son élection à la tête de la présidence chinoise à la mi-mars. Entre le 22 et le 31 mars 2013, il a effectué ses premières visites d'État à l'étranger. En dehors de la Russie, sa tournée comprenait des visites dans trois pays africains: la Tanzanie, l'Afrique du Sud et la République du Congo. Il a également participé au cinquième sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui s'est tenu à Durban, en Afrique du Sud.

Durant son séjour de sept jours en Afrique, Xi a signé plus de 40 accords de coopération, y compris certains grands projets qui permettront d'améliorer les moyens de subsistance des Africains. Il a également annoncé une série de mesures visant à soutenir l'Afrique, notamment en augmentant l'aide, la coopération financière, l'investissement et la formation professionnelle. Il a proposé d'établir une ligne de crédit de 20 milliards de dollars pour les pays africains au cours des trois prochaines années.

« Ces mesures seront appliquées sans aucune condition politique », a déclaré le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

Phyllis Johnson, directrice du Centre de recherche et de documentation d'Afrique australe, basé à Harare, a observé l'ensemble de la visite de Xi en Afrique et est optimiste quant à l'avenir des relations Chine-Afrique. « Sous la nouvelle direction chinoise, les relations Chine-Afrique iront de l'avant dans la lancée de l'essor enregistré au cours des dix dernières années », souligne-t-elle, ajoutant que la visite de Xi montre que la nouvelle direction chinoise attache une grande importance aux relations Chine-Afrique .

Premier voyage officiel

C'est la première fois qu'un président chinois visite l'Afrique lors de son premier voyage à l'étranger. Les observateurs estiment que la visite réussie de Xi en Afrique et sa participation au sommet des BRICS ont consolidé les liens de la Chine avec les pays africains et les autres économies émergentes.

« Le Président Xi a posé le pied sur le sol africain lors de sa première visite d'État, indiquant que la Chine apprécie la relation traditionnelle sino-africaine et espère développer l'amitié bilatérale », a commenté Wang. « Sa visite poursuit et développe l'amitié traditionnelle entre la Chine et les pays africains. »

Mais Liu Guijin, ancien envoyé spécial du gouvernement chinois pour les affaires africaines, voit la visite d'un autre oeil. « Le Président Xi a choisi de s'arrêter dans trois pays africains pour sa première visite. Je pense que c'est comme une visite à des proches », a déclaré Liu, qui est actuellement le doyen de l'École internationale de commerce de l'Université normale du Zhejiang. « La Chine et les pays africains sont des amis proches, et la visite de Xi montre que la Chine a à cœur de poursuivre cette amitié. Vous pouvez le voir dans la manière dont il a été accueilli dans ces pays africains. »

Bien que Xi n'ait pas eu le temps de visiter d'autres pays africains, il s'est efforcé d'écouter plus de voix africaines. Dans la matinée du 28 mars, Xi a rencontré 14 chefs d'État africains lors d'un petit déjeuner à Durban, en Afrique du Sud, notamment le Président mozambicain Armando Emílio Guebuza et le Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni.

Au cours de cette rencontre, Xi a déclaré: « Je veux mieux connaître les idées des pays africains concernant le développement des relations bilatérales. »

Donner le ton

Les experts disent que la première visite à l'étranger de M. Xi a donné le ton des relations diplomatiques de la Chine au cours de son mandat. Pour He Wenping, directrice de la section des études africaines de l'Institut de recherche sur l'Asie de l'Ouest et l'Afrique relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine, la visite de M. Xi aux trois pays africains montre l'intention de la Chine de poursuivre sa politique d'amitié sino-africaine et l'importance que la Chine accorde à l'Afrique. « La Chine est très préoccupée par ses relations avec les pays en développement, notamment les pays africains », affirme-t-elle.

Dans son discours au Centre international des congrès de Nyerere, Xi a résumé les caractéristiques définissant les relations sino-africaines : sincérité, amitié, respect mutuel, égalité, bénéfices partagés et développement mutuel.

« La Chine a fait de son mieux pour encourager le développement de l'Afrique. Pourtant, elle reste reconnaissante aux pays et aux peuples africains pour leur soutien sans faille et l'aide désintéressée qu'il ont apporté à la Chine pendant des années », a déclaré le Président.

Grâce aux saines relations sino-africaines du passé, la coopération bilatérale entre la Chine et le continent a produit des résultats remarquables. En 2012, le commerce bilatéral avoisinait les 200 milliards de dollars. Les investissements directs cumulés de la Chine en Afrique étaient plus de 15 milliards de dollars à la fin de l'année dernière. En 2009, la Chine a dépassé les États-Unis pour devenir le plus grand partenaire commercial de l'Afrique.

« Dans ce contexte, il est nécessaire que les dirigeants de la Chine et des pays africains se soucient plus de la coopération sino-africaine afin de l'orienter dans la bonne direction », a déclaré à l'agence Xinhua Xu Wei, le directeur de l'Institut de développement asiatique et africain du Centre de recherche sur le développement du Conseil des affaires d'État.