La plaque en béton qui désigne la coopération entre le Tchad et le Cameroun à l'entrée du Pond
La ville de Kousseri,un marché très important pour la capitale tchadienne Ndjamena
La vue de la surface du nouveau pont équipé des lampadaires solaires
Les échanges commerciaux entre Ndjamena, capitale du Tchad, et Kousseri, ville de l'extrême-Nord du Cameroun, connaissent un envol spectaculaire. C'est à la faveur de la mise en activité du pont de Nguéli qui lie ces deux villes sahéliennes. Inauguré il y a environ un an par le Président tchadien Idriss Deby Itno, ce projet a été mené par l'entreprise chinoise CGCOC, pour un coût estimé à plus de 30 millions de dollars US, financé à 81 % par la Banque Africaine de Développement (BAD) et par le Tchad. Le pont de Nguéli est destiné à stimuler les activités commerciales entre le Tchad et le Cameroun, mais peut également faciliter le transit des produits provenant des autres pays de la région à l'instar du Nigéria, du Niger ou même du Soudan.
En décembre 2012, le chef de l'État tchadien, Idriss Deby Itno, procédait à l'inauguration du nouveau pont de Nguéli, situé entre Ndjamena et Kousseri. Ces deux villes aux caractères physiologiques identiques sont désormais liées par un deuxième pont de qualité majestueuse. Cet ouvrage permettra des échanges commerciaux non seulement entre le Tchad et le Cameroun, mais servira également l'ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC).
À ce jour, l'importance de ce nouveau viaduc se fait ressentir au-delà de l'espace CEMAC, puisque l'on observe régulièrement le passage des marchandises issues des pays des régions soudano-sahélo-saharienne. La construction de ce deuxième pont était devenue capitale pour réguler le trafic intense entre les deux voisins. Le volume d'activité des marchandises du Tchad destinées aux importations et exportations s'élève à 80 % et celles-ci transitent sur sol camerounais en empruntant le corridor nouvellement érigé sur le fleuve Logone. Ce nouveau viaduc à double voies constitue un trait d'union entre le Tchad et le Cameroun et vient redonner un coup d'accélérateur aux échanges entre ces deux pays d'Afrique centrale.
En présidant la cérémonie d'inauguration du pont de Nguéli, le Président de la République du Tchad, Idriss Deby Itno, avait manifesté une fois de plus sa volonté de voir le Tchad s'ouvrir sur le monde extérieur. Après avoir sectionné le ruban, le chef de l'État tchadien a déclaré : « Ces deux ouvrages facilitent les échanges commerciaux entre le Tchad et le Cameroun, retissent nos liens et participent à l'intégration sous-régionale. » La construction du nouveau pont à double voies sur le fleuve Logone à Ngueli est l'une des réalisations pharaoniques que le président Idriss Deby Itno a engagées pour changer le visage d'un pays ravagé par plusieurs décennies de guerre civile. Les deux ponts y compris l'ancien, très proche l'un de l'autre, constituent un maillon essentiel pour le développement du Tchad et l'écoulement de ses produits commerciaux vers l'extérieur.
Lors de la cérémonie d'inauguration, le Dr René-Emmanuel Sadi avait tenu à transmettre au Président Idriss Deby Itno le message d'encouragement de son frère et ami camerounais pour les progrès remarquables, pour sa clairvoyance, sa ténacité, son patriotisme et son engagement à conduire le Tchad vers les cimes de la modernité. L'officiel camerounais avait par la suite déclaré: « Je suis venu, au nom du Président Paul Biya, célébrer, exalter et magnifier la fraternité entre les peuples du Tchad et du Cameroun, symbolisée par ce nouvel ouvrage, porteur d'espoirs et de meilleures perspectives d'avenir.» Le Dr René-Emmanuel Sadi a conclu son propos en relevant que ces ouvrages démontrent la vigueur des relations entre le Tchad et le Cameroun. « C'est un bel exemple de coopération sud-sud », a-il-dit.
Un ouvrage stimulant une intégration plus accrue en zone CEMAC
L'intégration en Afrique centrale se met progressivement dans le sens de la marche vers une fusion authentique. Notamment avec la mise en place des instruments de bien-être communs destinés à assurer une union sur plan économique et de développement dans l'espace CEMAC. La mise en place de ces outils de développement vise à favoriser l'élan de mobilité facile des hommes et des biens dans cet espace économique sous régional.
Aujourd'hui, ces dispositifs se mettent graduellement en place, notamment avec la flopée de projets infrastructurels déjà exécutés où en voie de l'être. En ce moment, le pont de Nguéli, constitue l'une des illustrations évidentes de cette nouvelle volonté des décideurs de la zone CEMAC, qui est désormais tournée vers l'intégration totale de l'espace économique concerné.
Construit par les entrepreneurs chinois, celui-ci affiche une mine resplendissante et enjambe solidement les eaux du fleuve Logone qui sépare Ndjamena à Kousseri. Cependant, la construction du pont Nguéli ne peut occulter les problèmes réels d'intégrations vécus en zone CEMAC. Beaucoup reste donc à faire surtout sur le plan des infrastructures de développement et d'intégration. La zone CEMAC est classée au dernier rang, dans le domaine de création des infrastructures devant favoriser l'intégration sous régionale, comparativement à d'autres sous espaces économiques du continent.
Néanmoins, les dirigeants de cette sphère économique du continent africain semblent avoir pris la mesure du retard et sont plus que jamais déterminés à inverser la tendance. Pour y parvenir, certains économistes et chercheurs en relations internationale de l'espace concerné, pensent que les dirigeants de la zone CEMAC doivent d'abord avoir une vision commune axée vers le développement de la région. Ils se doivent également de mobiliser des fonds propres auxquels ils vont associer ceux des partenaires clés pour la réalisation de ces projets d'ensemble. À ce sujet, la BAD, pourvoyeur de la majorité des fonds ayant permis la construction du pont de Nguéli, n'entend pas s'arrêter à ce pont liant le Tchad au Cameroun. Cette institution financière africaine a déjà mobilisé les financements pour les travaux de construction de la voie de contournement de la ville de Kousseri.
Il est important de signaler que la ville de Kousseri est une cité du Cameroun septentrional située sur la rive gauche du fleuve Logone, près de sa confluence avec le Chari, les deux cours d'eau marquant la frontière avec le Tchad. Peuplée de plus de 500 000 habitants, Koussri revêt une importance capitale pour les habitants de Ndjamena. C'est aussi un important marché notamment pour les échanges avec l'ensemble du Tchad. Capitale du département du Logone-et-Chari, dans la région de l'Extrême Nord Cameroun, la ville est située à 10 km à l'ouest de la capitale tchadienne, Ndjamena, laquelle est reliée à Kousséri par un double système de ponts, dont celui de Nguéli sur le fleuve Logone. Kousseri est appelée à se développer davantage pour continuer de jouer son rôle de ville carrefour dans cette zone du Sahel où les échanges commerciaux vont crescendo entre les États de la région.
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