L'économie collective de l'Afrique a maintenu un bon élan de développement tout au long de l'année 2013. La situation sécuritaire du continent est restée stable. Si la communauté internationale attache plus d'importance à l'Afrique, cette dernière se trouve cependant à un moment crucial de sa transition et a encore besoin de renforcer son développement futur.
La croissance économique rapide
Le taux de croissance économique des pays africains dans leur ensemble est prévu à 4,8 %, selon le rapport Perspectives économiques 2013 en Afrique, publié en août par la Banque de développement africaine. Dans les Perspectives de l'économie mondiale du FMI de juillet, le taux de croissance économique de l'Afrique sub-saharienne a été révisé, passant de 5,5 % à 5,1 %. En outre, un taux de croissance de plus de 7 % est prévu en 2013 pour 12 des 54 pays africains, selon les estimations d'Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire exécutif de l'Agence de planification et de coordination du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD).
Le développement économique rapide de l'Afrique au cours des dernières années est lié à de nombreux facteurs, y compris la stabilité politique globale, les progrès de l'intégration africaine et la coopération avec les puissances émergentes. Les cinq États-membres de la Communauté de l'Afrique de l'Est ont signé un traité le 30 novembre pour établir une union monétaire. Il s'agit d'une étape clé vers la mise en œuvre d'un système de monnaie unique d'ici 10 ans. En outre, l'Afrique du Sud, le Kenya et d'autres pays africains paient plus d'attention au domaine de l'infrastructure. Le 28 novembre, le Kenya a lancé un projet d'infrastructure ambitieux de 13,8 milliards de dollars pour étendre son réseau ferroviaire.
Malgré ces progrès, un déséquilibre subsiste encore dans la croissance économique africaine. Depuis les troubles survenus en Afrique du Nord en 2011, la situation politique dans des pays tels que la Libye et l'Égypte est restée instable, affectant leur développement économique. Le dernier rapport de la Banque de développement africaine affirme que parmi les 10 pays africains jouissant de la croissance économique la plus rapide en 2013, trois sont originaires d'Afrique de l'Ouest, trois d'Afrique australe, deux d'Afrique centrale, l'un vient d'Afrique du Nord et le dernier d'Afrique de l'Est.
La stabilité globale et les tensions locales
En 2013, la République centrafricaine et l'Égypte ont connu un changement de régime non constitutionnel. Le 24 mars, la Séléka, une force rebelle africaine centrale, s'est emparée de la capitale Bangui et a renversé le gouvernement Bozizé. En Égypte, une intervention militaire est survenue suite à l'instabilité politique, et le 3 juillet, le Président Mohamed Morsi a été évincé après avoir gouverné le pays pendant seulement un an et trois jours. En outre, la situation libyenne est restée sombre et la guerre de Libye a détérioré la situation au Mali. L'intervention militaire française a eu lieu au début de l'année 2013 et la guerre subséquente ainsi que la sécheresse persistante ont provoqué une grave crise humanitaire dans la région. Il est estimé par l'ONU que plus de 18 millions d'habitants sont soumis à de graves pénuries alimentaires et plus de 500 000 sont devenus des réfugiés. En plus de l'organisation terroriste « Boko Haram », qui a provoqué une effusion de sang persistante au Nigéria, le Parti de la jeunesse somalienne a lancé une attaque terroriste le 21 septembre dans un centre commercial à Nairobi, au Kenya, tuant et blessant plus de 200 personnes.
Malgré les tensions locales, la situation politique et sécuritaire globale en Afrique s'est avérée être bonne en 2013. Le Kenya et le Zimbabwe ont tenu avec succès des élections, sans aucune agitation post-électorale comme celle de 2008. Les relations entre le Soudan et le Soudan du Sud se sont améliorées lorsque les deux parties ont convenu d'élaborer un calendrier détaillé sur la mise en œuvre des accords de paix. Par ailleurs, l'élection présidentielle de Madagascar qui s'est tenue le 25 octobre fut une étape cruciale dans la résolution de sa crise politique de cinq ans.
Pendant ce temps, certains pays africains ont exprimé leur insatisfaction à l'égard de l'ingérence de l'Occident dans les affaires africaines. Le Président ougandais Yoweri Museveni a critiqué publiquement l'accusation de la CPI (Cour pénale internationale) contre le Président kényan Uhuru Kenyatta. L'Union africaine a également demandé instamment à la CPI de reporter le procès du chef d'État afin de maintenir la stabilité politique. Toutes ces actions montrent la confiance et la détermination des pays africains dans le maintien de la stabilité et de l'unité dans la région.
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