Au début du Nouvel An de 2014, du 6 au 11 janvier, le ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a effectué une visite officielle dans quatre pays africains : l'Éthiopie, le Djibouti, le Ghana et le Sénégal. Depuis 1991, chaque ministre chinois des Affaires étrangères choisit l'Afrique comme premier site de visite officielle à l'étranger. Cette tradition qui a perduré pendant 24 ans montre que la Chine considère toujours la coopération avec l'Afrique comme la base de sa politique extérieure.

Comme ses prédécesseurs, la nouvelle direction chinoise attache encore une attention importante à sa coopération avec l'Afrique. En mars 2013, le nouveau président chinois Xi Jinping a effectué sa première visite étrangère en Afrique. Selon lui, «les destins de l'Afrique et de la Chine sont étroitement liés l'un à l'autre. » Cette fois, la visite du ministre Wang Yi a pour objectif de fructifier les efforts de Xi Jinping et de présenter plus profondément la politique extérieure chinoise à l'Afrique.

Nouvelle valeur sur les intérêts et la morale

Depuis le Forum sur la coopération Chine-Afrique de 2000, surtout après le Sommet de Beijing de 2006, la coopération sino-africaine s'est rapidement développée. Le volume du commerce Chine-Afrique a augmenté, passant de 10,6 milliards de dollars en 2000 à près de 200 milliards de dollars en 2012. Depuis 2009, la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de l'Afrique. Les investissements chinois en Afrique impliquent de nombreux domaines tels que l'exploitation minière, la finance, la fabrication, la construction, le tourisme, l'agriculture, la sylviculture, l'élevage et la pêche. Les investissements chinois en Afrique ont augmenté de 49 millions de dollars fin 2003 à 14,7 milliards de dollars en 2011. La Chine est devenue une force motrice importante pour le développement économique en Afrique, sa contribution au taux de croissance économique annuel du continent dépassant plus de 20 %.

Mais en même temps, le développement rapide de la coopération Chine-Afrique a également apporté de nombreux problèmes. Des employés chinois sont de temps en temps kidnappés par des forces locales et certains sont même forcés de quitter certains pays africains à cause des guerres civiles. Des Africains se plaignent de la concurrence apportée par les hommes d'affaires chinois dans le domaine de la vente au détail. Ainsi, certains médias occidentaux ont qualifié la politique chinoise en Afrique de « néo-colonialisme ».

La Chine accorde une grande attention aux problèmes entourant la coopération sino-africaine et le Président Xi Jinping a immédiatement lancé la nouvelle valeur sur les intérêts et la morale lors de sa visite d'État en Afrique. Wang Yi a expliqué le sens profond de la nouvelle valeur. Le 10 janvier, lors de la conférence de presse après des entretiens avec le ministre sénégalais des Affaires étrangères Ndiaye, Wang Yi a dit : « la nouvelle valeur sur les intérêts et la morale est une bannière de la diplomatie chinoise. » La Chine s'engage à s'entendre avec ses frères africains sous les principes de l'égalité, la sincérité et l'amitié et à sauvegarder les droits légitimes de l'Afrique. La Chine ne suivra jamais la vieille voie coloniale, et les deux parties insistent sur le développement commun et la prospérité commune.

Participation active aux affaires de paix en Afrique

Au cours des dernières années, la situation sécuritaire a été généralement stable en Afrique, mais il existe toujours des conflits dans certaines régions locales. En 2013, la situation au Mali et à l'est du Congo (RDC) n'était pas stable. Les attaques terroristes au centre commercial de Nairobi au Kenya ont choqué le public. La guerre a même éclaté en République centrafricaine et au Soudan du Sud.

Le Soudan du Sud, qui vient de réaliser son indépendance en 2011, est la plus jeune nation d'Afrique. Après une longue guerre interne, le pays avait besoin de paix et de stabilité pour effectuer une reconstruction nationale, mais en décembre 2013, une nouvelle guerre civile a éclaté au Soudan du Sud, surprenant le reste du monde.

Le 6 janvier 2014, lors de sa rencontre avec les représentants respectifs du conflit à Addis-Abeba, Wang a souligné que la Chine était très préoccupée par la dispute survenue récemment au Soudan du Sud. Il a appelé les deux parties à réaliser un cessez-le-feu, à maintenir l'ordre et à entamer des pourparlers de paix dès que possible pour trouver des résolutions convenables. Ensuite, Wang a accepté une interview exclusive d'Al Jazeera au cours de laquelle il a donné quatre propositions pour résoudre les problèmes du Soudan du Sud : premièrement, cesser le feu et entamer des pourparlers de paix pour maintenir l'ordre. Deuxièmement, ouvrir un processus inclusif de dialogue dès que possible pour chercher une solution mutuellement acceptable. Troisièmement, la communauté internationale doit intensifier ses efforts pour promouvoir les pourparlers de paix. Quatrièmement, il faut améliorer la situation humanitaire au Soudan du Sud.

Sur les questions de paix et de sécurité en Afrique, la Chine a toujours joué le rôle d'un grand pays responsable. Elle participe d'ailleurs activement aux affaires de paix et de sécurité sur le continent. Conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies et du droit international, la Chine a envoyé des flottes de sa marine pour effectuer la mission d'escorte dans le golfe d'Aden et les eaux bordant la Somalie. Le pays a également participé à 15 opérations de maintien de la paix des Nations unies en Afrique et y a envoyé un grand nombre de soldats de la paix. Jusqu'à présent, il y a encore plus de 1 800 casques bleus chinois en Afrique. Parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, c'est la Chine qui a envoyé le plus grand nombre de casques bleus en Afrique.

Au cours de la 5ème Conférence ministérielle du FOCAC en 2012, la Chine a proposé un « partenariat de paix et de sécurité sino-africain » pour renforcer sa coopération avec l'Union africaine et les pays africains dans le domaine de la sécurité et de la paix.