Dans les pays en développement, le besoin d'une source stable d'électricité est vital et le Ghana, en Afrique de l'Ouest, ne fait pas exception. Son besoin d'énergie suit la courbe de l'augmentation de la population, et la hausse tant domestique qu'industrielle pose un défi à l'approvisionnement.
Selon le ministre de l'Énergie, le Ghana possède une capacité installée de 1 960 mégawatts consistant en équipement hydraulique autant que thermique. La demande d'électricité actuelle est de 1 400 mégawatts et augmente d'environ 10 % par année. On estime aussi que le Ghana requiert une hausse de capacité de 200 mégawatts pour rattraper la demande croissante à moyen et à long terme.
Le Dr. Alfred Ofosu Ahenkorah, secrétaire administratif de la Commission de l'énergie, a indiqué que la demande du Ghana devrait croître de 6 900 gigawatts/h en 2000 à 24 000 en 2020. Les installations actuelles ne peuvent générer la quantité voulue vu les limites de combustible découlant de la hausse des prix et de l'incertitude des pluies et apports d'eau dans la production hydroélectrique. De fréquentes coupures de courant dans le pays inquiètent non seulement la communauté d'affaires du Ghana mais aussi le gouvernement du président Mahama. Face à ces défis, les experts en énergie se sont tournés vers des sources alternatives d'électricité.
Le Ghana est bien pourvu de ressources énergétiques renouvelables, particulièrement l'énergie solaire et éolienne. Le développement et l'usage de l'énergie renouvelable et de l'énergie provenant du recyclage peuvent assurer au Ghana la sécurité énergétique et aussi réduire l'impact négatif des changements climatiques tout en résolvant les problèmes d'hygiène nationaux.
Toutefois, un défi important consiste dans le coût élevé du développement de ce type d'énergie vu l'état actuel de la technologie. De plus, le gouvernement a manifesté son intérêt pour l'exploitation des sources d'énergie renouvelable et dans l'amélioration des conditions d'hygiène à travers le pays.
Entre octobre 2011 et juin 2012, 4 300 nouveaux systèmes solaires ont été installés, portant leur nombre dans les régions privées de réseau électrique à 9 536 depuis 2009. Les systèmes solaires permettent la réfrigération des vaccins, l'éclairage, et le fonctionnement du matériel de communication comme la radio, l'ordinateur, le téléphone mobile. Les installations en régions éloignées comprennent les cliniques rurales, les écoles et les postes de sécurité.
À Amoam-Achiase Ejisu-Juaben dans la région ouest, Esther Dompreh travaille aux Services et planification communautaires de la santé (SPCS). Elle est contente de l'installation de lampes solaires au centre de santé communautaire, disant qu'il était maintenant possible de travailler la nuit et de réfrigérer les médicaments.
« Les lampes solaires ont réussi à réduire la mortalité enfantine non seulement dans notre région mais aussi dans d'autres régions du pays qui en sont pourvues », a-t-elle dit à CHINAFRIQUE.
Le gouvernement a aussi développé un programme de remplacement des lanternes au kérosène par des lampes solaires dans les régions éloignées de tout le pays. Le coût-efficacité de ce programme est énorme car la subvention annuelle accordée au kérosène suffit à fournir plus de 400 000 lampes solaires aux foyers ruraux pauvres.
Dans le budget 2014 présenté au parlement, le ministre des Finances, Seth Terkper, a dit que pour faciliter l'atteinte de l'objectif du secteur énergétique d'accroître la proportion d'énergie renouvelable nationale, passant de 0,01 % aujourd'hui à 10 % en 2020, un certain nombre de projets avaient été entrepris. Ils comprennent l'énergie solaire dans le secteur des écoles des régions rurales, l'installation de cuisinières ainsi que de mini-projets hydrauliques.
Amina Fuseni, étudiante de 15 ans au secondaire premier cycle à Kasina-Nankana dans l'est du Ghana, a beaucoup bénéficié de l'installation de lampes solaires dans son village. « Je peux maintenant faire mes devoirs grâce aux lampes solaires que le gouvernement a installées chez nous. Avant, nous devions nous coucher tôt parce que nous n'avions pas de lumière pour étudier », a-t-elle dit à CHINAFRIQUE.
(Reportage du Ghana) |