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Vol.4 avril 2014
L'ABC des déchets électroniques
Le pouvoir politique, outil essentiel pour empêcher la transformation de l'Afrique en une décharge pour les « e-déchets »
Shaun Swingler

 

À l'âge de l'obsolescence, caractérisée par l'usage éphémère des ordinateurs, téléphones cellulaires et téléviseurs rapidement remplacés, environ 40 millions de tonnes de détritus numériques sont générés chaque année, et ce chiffre connaît une augmentation annuelle de 4 %. Les « e-déchets », qui englobent tous les déchets électriques et électroniques, affichent la plus forte croissance au monde, et peu de régions en subissent plus les effets que l'Afrique de l'Ouest.

À eux cinq, le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Liberia et le Nigeria produisent chaque année près d'un million de tonnes de déchets électroniques domestiques. En outre, les pays développés exploitent la réglementation laxiste des douanes en Afrique de l'Ouest pour y jeter leurs e-déchets.

L'origine des e-déchets

« Dans le monde développé, nous profitons de ces appareils », a déclaré Jim Puckett, directeur du Basel Action Network (BAN), une organisation non gouvernementale américaine qui vise à prévenir les expéditions de déchets dangereux vers les pays en développement. « Mais quand nos équipements deviennent inutilisables, nous transférons les réels coûts et les passifs environnementaux vers le monde en développement. »

Le groupe tire son nom de la Convention de Bâle et dénonce l'envoi de déchets électroniques vers des pays qui n'y ont pas consenti comme une action illégale, mais sans imposer ni obligation, ni sanction. Il s'agit plus de défendre les principes à faire respecter lorsque les pays élaborent des lois.

La Convention a officiellement reconnu les déchets électroniques comme des matières dangereuses en 1998, mais ne fut pas en mesure de stopper leur écoulement en Afrique de l'Ouest.

Plus de 70 % de tous les équipements électriques et électroniques (EEE) importés au Ghana sont de seconde main, selon un rapport de 2011 publié dans le cadre du projet « Déchets électroniques en Afrique » de la Convention de Bâle. Parmi ces équipements, 30 % ne fonctionnent pas et devraient être classés en tant que déchets, même si près de la moitié pourraient être réparés et revendus aux consommateurs.

Les déchets : une épée à double tranchant

L'afflux de ces déchets est une arme à double tranchant pour la région. D'une part, il entraîne la création d'emplois tout en stimulant la croissance économique dans le secteur du recyclage. À Accra (Ghana) et Lagos (Nigeria), ce secteur emploie plus de 30 000 personnes. Rien qu'au Ghana, les déchets électroniques génèrent chaque année entre 106 et 268 millions de dollars en termes de revenu formel et informel.

Cet afflux de déchets électroniques permet aussi l'acquisition de métaux rares. On trouve par exemple de l'or et de l'argent sur les cartes de circuits imprimés de nombreux appareils électroniques. Avec une exploitation et un recyclage appropriés, les e-déchets pourraient fournir 40 à 50 fois plus de métaux rares que les dépôts équivalents extraits du sol.

D'autre part, les pays ouest-africains ne sont pas en mesure de recycler en toute sécurité et efficacement l'ensemble de leurs déchets électroniques. Sur le continent, seuls le Kenya, le Nigeria et l'Afrique du Sud ont mis en place des stratégies et des moyens appropriés.

Si l'on pèse le pour et le contre, la balance penche vers le négatif : les e-déchets ont un effet désastreux sur l'environnement et sur la santé de ceux qui les traitent de manière informelle.

Agbogbloshie, une banlieue d'Accra et l'une des zones les plus touchées de la région, est un exemple flagrant. Ses habitants sont souvent des migrants pauvres venus des zones rurales du nord du Ghana, qui cherchent à gagner de l'argent grâce aux dizaines de milliers de tonnes de déchets électroniques traversant la région chaque année.

Des chercheurs de l'Université d'Ehime au Japon ont mené une enquête sur la contamination dans la région d'Agbogbloshie à la suite de l'exploitation des composants électroniques par les habitants. Leur étude de 2012 indique que les cendres résiduelles émises lors de la combustion de fils électriques contiennent des niveaux « extrêmement élevés » de cuivre, de zinc, de plomb et d'étain. Ils ont également trouvé des niveaux « modérément élevés » de brome, d'arsenic et de mercure – éléments hautement toxiques qui s'infiltrent dans le sol, l'air et l'eau.

L'étude souligne que ces éléments atteignent « des niveaux toxiques graves » lorsqu'ils sont concentrés sur une même zone, un danger pour les recycleurs. Selon l'Agence américaine de protection de l'environnement, l'exposition à des niveaux modérés de mercure peut entraîner des problèmes neuromusculaires, un mauvais fonctionnement cognitif, ainsi que des maux de tête et tremblements.

Les stratégies relatives aux e-déchets

Parmi les EEE importés au Ghana en 2010, 85 % venaient d'Europe, 8 % d'Amérique du Nord, 4 % d'Asie et 3 % d'autres régions. Dans les ports d'Amsterdam et d'Anvers, les EEE usagés sont souvent déclarés comme des « biens privés », des « biens d'occasion » ou des « biens destinés à des organismes de bienfaisance » afin de contourner les procédures visant à empêcher l'exportation de déchets électroniques.

Outre le Kenya, le Nigeria et l'Afrique du Sud, le Ghana et la Côte d'Ivoire ont également élaboré des stratégies nationales relatives aux e-déchets. Au niveau régional, la Convention de Bamako, établie en 1991 et ratifiée depuis par 33 pays africains, interdit l'importation de tout déchet dangereux sur le continent. Si la Convention de Bâle interdit le déplacement non autorisé de déchets sans le consentement du pays d'accueil, la Convention de Bamako prohibe quant à elle l'importation de déchets électroniques dans les pays membres.

En juin 2013, les États signataires de la Convention de Bamako affichaient leur détermination pour empêcher la transformation de l'Afrique en un « dépotoir », qualifiant l'importation de déchets dangereux en Afrique de « crime contre l'humanité ». La Convention fait de l'exportation de déchets dans un pays africain signataire un acte criminel et impose une responsabilité illimitée et stricte au pays fautif. Si ce traité est bien plus strict que la Convention de Bâle, il compte beaucoup moins de pays signataires. Il est donc moins axé sur la coopération internationale et manque quelque peu de mordant.

Sur le plan international, les pays exportateurs doivent prendre leurs responsabilités concernant la gestion de leurs déchets. En janvier 2012, le Parlement européen a approuvé une loi qui applique des contrôles plus stricts sur l'exportation d'EEE, interdisant notamment aux sociétés européennes de rejeter leurs e-déchets hors d'Europe. Les pays de l'UE se sont engagés à intégrer cette législation dans leur droit national avant février 2014. Ils seront également tenus de recycler 45 % de tous les EEE vendus localement d'ici 2016. Ce chiffre passera à 85 % en 2019.

Le rôle positif que peut jouer la technologie en Afrique est incontestable. Avec une réglementation adaptée, les déchets électroniques peuvent aider à développer l'économie locale et réduire la pauvreté. Mais il faudra une certaine volonté politique pour faire en sorte que la législation soit adoptée et appliquée. Sans strict respect des accords, les nombreuses menaces liées aux e-déchets ne cesseront de croître dans les années à venir, et les enfants d'Agbogbloshie continueront à en payer le prix mortel.

(Cet article est d'abord paru dans Africa in Fact, la revue de Good Governance Africa. Il a été modifié pour des questions de mise ne page.)

 

 

 

 

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