L'augmentation du nombre de médecins chinois survient au moment où la Chine s'est engagée à investir plus de 6 milliards de USD dans les services de santé en Afrique de l'Est au cours des six prochaines années, selon le ministère de la Santé du Kenya.

« Plusieurs hôpitaux sont de propriété chinoise et le personnel de plusieurs services est aussi chinois. On voit aussi se développer la médecine traditionnelle chinoise dans les hôpitaux. Le recours à la MTC a été reconnu par le Conseil des poisons et produits pharmaceutiques relevant du ministère de la Santé du Kenya », a déclaré à CHINAFRIQUE James Macharia, secrétaire du cabinet de la santé.

M.Macharia a dit que les médecins non seulement travaillent dans les hôpitaux gouvernementaux, mais possèdent et dirigent des installations médicales chinoises à travers le pays. « Je dois dire qu'il y a une grande demande de médecins expérimentés dans le pays », a-t-il précisé.

Présentement on compte plus de 3 000 médecins chinois enregistrés au Kenya, selon les statistiques gouvernementales officielles. Ce nombre va augmenter encore cette année car de plus en plus de professionnels kényans cherchent de plus verts pâturages ailleurs. Ces pâturages se trouvent aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Mexique, en Inde et en Australie. Le revenu moyen d'un médecin d'État kenyan est de 700 dollars seulement, mais de 4 000 pour un débutant dans l'Union européenne.

Services moins couteux

« La plupart des médecins chinois ont une clinique privée. Ils sont 218 à travers le pays, dit Macharia, qui estime que les installations chinoises coutent en moyenne 13 % moins cher que les hôpitaux kenyans. « Mais si vous allez dans une clinique privée, vous devrez payer davantage », a-t-il précisé.

Ces derniers mois, la Chine a fourni de l'aide au Kenya dans le traitement du sida et de la séropositivité. Jusqu'ici, les professionnels du pays fournissent conseils et tests et collaborent avec le gouvernement pour distribuer des moyens de prévention comme le condom. « La Chine a aussi beaucoup investi dans les programmes de contrôle des naissances depuis quelques années, et on commence à en voir les effets », dit Macharia.

Des études menées au Kenya montrent qu'on a aussi besoin de gynécologues dans ce pays où les problèmes liés à la reproduction continuent d'augmenter. Il faudrait environ 500 gynécologues expérimentés et spécialisés en infertilité.

« Les cas sont nombreux chez les jeunes couples. Plusieurs optent aujourd'hui pour la technologie de reproduction assistée comme la fertilisation in vitro. Le problème est qu'on manque de spécialistes », explique Macharia.

On estime que 3 à 4 % des couples mariés du Kenya ne peuvent avoir d'enfant, d'où la nécessité de médecins qualifiés dans ce domaine. « La médecine chinoise a aidé ma femme et moi à avoir un enfant », a dit Njagi. Mais la Chine accroît aussi son investissement en médecine en Ouganda, en Tanzanie, au Burundi et au Rwanda.

(Reportage du Kenya)