Yaoundé et Douala les deux plus grandes agglomérations du Cameroun, seront bientôt reliées par une autoroute longue de 240 km. Cette infrastructure autoroutière sera la première du genre en Afrique centrale. Les travaux de ce projet porteront la marque d'une société chinoise de constructions de grande ampleur, la China First Highway engineering Co. Ltd (FHEC). À ce sujet, le Cameroun a passé un accord de financement le 28 juin 2012 à Yaoundé avec la partie chinoise, à travers Exim Bank China qui a déjà apprêté une somme d'environ 2 milliards de dollars US, suffisante pour la réalisation globale dudit projet.

Pour réaliser ce gros ouvrage, le Cameroun, maître d'ouvrage dudit projet, a jeté son dévolu sur la société chinoise FHEC, qui a même déjà installé son quartier général dans la zone Nkolkoumou, une banlieue de Yaoundé. Malgré quelques zones d'ombres qui entourent encore son opérationnalisation, ce projet de construction qui sera la toute première autoroute du Cameroun et d'Afrique centrale se met progressivement sur la voie de la concrétisation. Les premiers investissements d'environ 572 millions de dollars US ont été versés pour le premier tronçon des travaux représentant une distance de 100 km. Et depuis juin 2013, une avance de ce montant a été versée à la FHEC, maître d'œuvre du projet. En ce qui concerne la deuxième phase des travaux qui couvre environ 140 km, Exim Bank China affirme par la voix de ses dirigeants être prête à débourser un montant estimé à 1,103 milliard de dollars.

Cette assurance a été confiée à Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre camerounais de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du territoire, qui a séjourné en Chine en juin dernier. Un coût qui tient compte des ouvrages d'art sur la Sanaga et sur la Dibamba (deux cours d'eau qui se situent sur le tracé de l'autoroute). En rappel, c'est en juin 2009 que le premier mémorandum d'entente a été signé entre le gouvernement du Cameroun et l'entreprise chinoise. Au niveau du ministère des Travaux publics du Cameroun, tout est fin prêt. L'Exim Bank China elle-même s'est engagée à financer le projet. La Chine fait face à la rude concurrence des autres pays européens qui ont également une offre pour le contrat. Mais les autorités camerounaises ont finalement choisi la Chine dont l'offre semblait plus attrayante pour la construction de l'autoroute.

La distance de la présente route reliant Yaoundé et Douala est de 275 km. Avec le nouveau tracé, la distance entre les deux grandes métropoles du Cameroun sera seulement de 240 km, soit une réduction de 35 km du circuit initial. Les études de faisabilité sont déjà bouclées. Cependant, la construction proprement dite prendra 60 mois (environ 5 ans).

Une superstructure de rêve

L'autoroute qui reliera Douala à Yaoundé a déjà attiré beaucoup de curiosité et d'impatience dans les villages situés sur le tracé du projet. Selon le plan adopté, cette infrastructure à grande proportion va traverser les villages suivants : NkolKoumou (zone périphérique de Yaoundé), Mefomo carrefour, Lobo, l'Ilep, Manganda, Dibang, Bodmon, Bibodi, Bessombé, etc.

Cette superstructure autoroutière présente des caractéristiques technologiques exceptionnelles. Ainsi, la réalisation de celle-ci va inclure les ouvrages ingénieux suivants : 18 millions de mètre cube de terrassement, 9 grands ponts faisant une longueur totale de 2 700 mètres, deux ponts moyen et petit faisant une longueur totale de 100 mètres, 24 ponts-passages de 700 mètres, 130 dalots, 27 passerelles, 3 échangeurs, une aire de service, deux aires de repos, une gare de péage sur l'axe et 3 gares de péages sur les bretelles.

Ces travaux concernent la première phase du projet de construction qui correspond à une distance de 100 km. Rappelons que cette infrastructure d'envergure traverse une immense forêt vierge, ainsi que quelques grands cours d'eau à l'instar du fleuve Sanaga (le plus long fleuve du Cameroun avec une étendue de 900 km). Et d'après les responsables du ministère camerounais des Travaux publics, le projet se détermine par deux grandes voies, soit trois fois la taille de l'axe routier actuel. Selon les autorités de l'Ambassade chinoise à Yaoundé, 24 mois suffiront à l'entreprise chinoise FHEC pour livrer la première phase du projet.