
Des Sud-Africains font la queue pour voter
Le 7 mai, les Sud-Africains se sont rendus aux urnes en masse pour exercer leur droit constitutionnel de vote. Dans un pays où la majorité de la population a longtemps été privée du droit de vote et de toute participation au processus de prise de décision politique, les élections sont une partie intégrante de la démocratie pour une grande partie de la société.
Malgré vingt ans de démocratie chèrement disputée, l'Afrique du Sud continue de lutter avec les séquelles de l'apartheid et s'efforce d'atteindre le niveau de croissance économique nécessaire pour stimuler l'emploi et réduire la pauvreté et les inégalités. Si le pays a fait de grands progrès en augmentant l'accès aux services de base tels que l'électricité et l'assainissement, trop de personnes dépendent encore de subventions sociales pour s'en sortir. Pour beaucoup, ce n'est pas suffisant, et les populations marginalisées manifestent régulièrement leur frustration par le biais de manifestations souvent violentes.
Lors des fougueuses campagnes électorales, chaque candidat ne tarde à promettre des emplois, de meilleurs services et une meilleure vie. La plupart des analystes et des économistes, et même les partis politiques eux-mêmes, s'accordent à dire que le gouvernement n'est pas en mesure de fournir seul des emplois. Cette tâche exige un effort concerté de la nation. L'emploi apparaît toutefois comme le principal argument de vente auprès de l'électorat.
Une victoire attendue
Comme prévu, le Congrès national africain (ANC) – parti au pouvoir depuis 1994 – l'a emporté avec 62,15 % des voix, suivi par l'opposition officielle, l'Alliance démocratique (DA), qui a obtenu 22,23 % des voix. Une légère baisse pour l'ANC qui l'avait emporté à 65,9 % en 2009. Dans la province de Gauteng, centre économique de l'Afrique du Sud, le déclin du parti au pouvoir était encore plus prononcé, avec un passage de 64 % à 55 % des voix entre 2009 et 2014.
Bien que les résultats de l'élection et la victoire de l'ANC soient loin d'être une surprise, un certain nombre de commentateurs politiques estiment que le léger affaiblissement du soutien à l'ANC traduit la déception du peuple envers la performance économique du pays et le travail du gouvernement national. Dans ce contexte, la question d'un éventuel changement de politique économique de l'ANC se pose. La réponse à cette question est probablement négative. Peu s'attendent à un changement majeur dans la politique économique de l'ANC. Et pour être honnête, pourquoi serait-ce le cas ? Une victoire si large ne fournit aucune raison au parti de revoir ses positions.
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