
Des Sud-Africains font la queue pour voter
Plan de développement national
L'un pourrait en effet considérer que la ligne directrice constante de l'ANC est un atout majeur dans le sens où elle permet d'apporter une certaine stabilité dans la planification économique présentée par le Plan national de développement (PND) – le plan de croissance qui a été conçu et adopté par le parti au pouvoir en 2010 et qui porte sur la croissance économique du pays pour les 20 prochaines années. Ce dernier encourage les investissements du secteur privé dans les projets d'infrastructure, le secteur de l'énergie étant le plus prometteur en matière de bénéfices.
Plus précisément, il recommande que 10 % du PIB soit alloué au développement des infrastructures, notamment pour améliorer la production et l'approvisionnement en électricité, ainsi que les transports publics et les télécommunications.
Cependant, alors que l'ANC est dans une situation confortable en termes de soutien électoral, le parti au pouvoir fait face à la pression accrue de ses alliés traditionnels pour soutenir ce plan. Cette pression a été appliquée par les affiliés du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU).
Le syndicat des travailleurs municipaux sud-africains, le syndicat des travailleurs unis de l'alimentation, et le syndicat national des travailleurs de la métallurgie d'Afrique du Sud (NUMSA) ont dénoncé le plan en déclarant qu'il reposait sur des politiques de la DA et sur le « néolibéralisme ».
Cependant, l'étroite alliance du gouvernement de l'ANC avec les syndicats est la raison même de la détérioration de la croissance économique du pays. Après avoir produit un système de travail rigide – un des fléaux des investisseurs étrangers opérant dans le pays – l'Afrique du Sud a connu des pertes importantes en matière d'investissements directs étrangers (IDE), preuve que le système est l'un des plus grands obstacles à la promotion de la croissance économique à long terme.
On s'attend à ce que le gouvernement mise tout sur le Plan national de développement.
Au-delà de cela, il doit également s'efforcer d'apporter une réponse à la grève dans le secteur du platine qui dure depuis quatre mois. À court terme, un renforcement des protestations est à prévoir si l'on se base sur les perturbations causées par des crises antérieures telles que la violente grève survenue suite au massacre de la mine de Marikana en août 2012.
Si le gouvernement ne parvient pas à relever les défis de la pauvreté, du chômage et des inégalités – parfois regroupés sous l'appellation « trinité » – l'ANC risque de perdre le soutien d'un électorat de plus en plus impatient lors des prochaines élections en 2019.
(John de Villiers est un analyste chez Frontier Advisory, Simon Schaefer est un analyste senior chez Frontier Advisory) |