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La 19ème Conférence des Directeurs généraux des Douanes de la région d'Afrique centrale et occidentale (AOC) de l'Organisation mondiale des Douanes (OMD) s'est tenue à Yaoundé, du 10 au 14 mars 2014 dernier |
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Minette Libom Li Likeng, Directrice générale des douanes du Cameroun |
Le Cameroun a accueilli la 19ème Conférence des Directeurs généraux des Douanes de la région d'Afrique centrale et occidentale (AOC) de l'Organisation mondiale des Douanes (OMD) à Yaoundé, du 10 au 14 mars 2014. Les experts ont ainsi échangé autour du thème « communication en Douane : renforcer la compétitivité des économies de la région à travers le partage de l'information. » À cette même occasion, Minette Libom Li Likeng, Directrice générale des douanes (Dgd) du Cameroun, a été élue vice-présidente de l'OMD pour l'Afrique centrale et occidentale.
Cette conférence avait pour objectif d'améliorer le fonctionnement des Administrations douanières de la Région AOC grâce à un partage d'expériences et au renforcement de leur collaboration. Le Secrétaire général de l'OMD, les Dgd des 23 pays de l'espace concerné, les principaux responsables des structures de cette région ainsi que 45 experts ont participé à l'événement.
D'une manière générale, les économies de l'AOC souffrent de leur faible diversification et de capacités exportatrices concentrées sur un nombre réduit de produits de faible valeur ajoutée. De plus, la faiblesse des infrastructures régionales constitue un sérieux obstacle aux échanges. Toutefois, la marginalisation de la région dans les échanges mondiaux n'est pas une fatalité, puisque ladite région dispose d'énormes richesses – agricoles, industrielles, énergétiques, minières, et touristiques. Un potentiel démesuré qui nécessite des visions économiques et des partenariats ambitieux pour sortir l'ensemble de la sous-région du sous-développement. Dans l'essor de cette perspective, les Administrations douanières régionales ont un important rôle à jouer, notamment en ce qui concerne la facilitation et la sécurisation de la chaîne logistique, la lutte contre les trafics illicites et les menaces transfrontalières, l'attractivité des investissements privés et le développement de l'entreprenariats.
La crainte des APE
Les Accords de Partenariat Économiques (APE) sont définis comme des accords commerciaux visant à étendre le libre-échange entre les pays de l'Union européenne (UE) et les pays d'Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP). À l'origine, ces accords envisageraient la suppression immédiate des droits de douane sur les produits issus des pays signataires entrant dans l'espace de l'Union européenne, ainsi que la suppression progressive des droits de douanes sur les produits provenant de l'UE lors de leur entrée dans les pays ACP signataires dudit partenariat. Ces accords prévoiraient également un volet d'aide au développement par le déblocage de financement dans certains domaines. Cependant les pays ACP restent réticents, et certains économistes africains s'interrogent sur les réelles motivations de ces accords de partenariat alors que l'UE elle-même n'avait pas approuvé un partenariat similaire avec la Chine.
Le sujet des APE s'est invité aux échanges des Directeurs des Douanes de l'AOC. Dans la mouvance actuelle, il est difficile pour les administrations des douanes de discuter de la compétitivité économique sans les aspects APE, a confié à CHINAFRIQUE un expert des douanes. En tout état de cause, les douanes dans leurs rôles de collecteurs de recettes vont perdre quelques plumes avec les APE, mais il faudra les appréhender autrement. Ainsi, le ministre camerounais des finances, Alimine Ousmane Mey, fait savoir que « les métiers de la douane vont poursuivre une évolution vers une mission économique et des missions de surveillance. » Et c'est justement à ce niveau que le partage d'expériences a été pertinent pour garder à l'esprit l'exigence de compétitivité voulue par les administrateurs des douanes de la région en dépit des APE. C'est ainsi qu'un regard a été jeté sur les questions de renforcement des capacités, notamment au Congo Brazzaville dont le directeur de la réglementation et du contentieux a déclaré : « Dans mon pays l'état des lieux n'est pas très intéressant. Il y a beaucoup de défis à relever. Nous comprenons la nécessité d'une modernisation. Nous avons vraiment besoin d'un soutien de l'OMD. Et nous continuons à penser qu'un effort doit être fait. » Des efforts sont pourtant déjà perceptibles du côté du Sénégal, qui a fait de grandes avancées grâce aux échanges d'expérience. « Nous captons des bonnes pratiques en les adaptant au contexte sénégalais » a ainsi déclaré Guidado Sow, Directeur de la réglementation et de la coopération internationale de la Direction générale des douanes du Sénégal.
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