La Chine s'est engagée à soutenir la lutte contre le virus Ebola en envoyant trois équipes d'experts en contrôle des maladies ainsi que des fournitures médicales en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les trois pays ouest-africains les plus touchés par l'épidémie.

Neuf spécialistes ont été répartis dans les trois équipes – chacune possède un épidémiologiste et deux spécialistes de la désinfection et la protection issus du Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CCPM) et d'autres institutions. Ils sont chargés de former les travailleurs médicaux locaux à la désinfection et la protection, et de réceptionner les marchandises de secours et les fournitures médicales données par la Chine.

Le 11 août, trois avions-cargos chinois transportant 80 tonnes de matériel de protection anti-Ebola fourni par la Chine – d'une valeur de 30 millions de yuans (4,9 millions de dollars) – sont arrivés en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

« Les fournitures sont principalement des produits antiépidémiques, y compris des vêtements de protection, des désinfectants, des thermomètres et des médicaments », a déclaré Wang Shengwen, directeur général du département de l'aide étrangère du ministère chinois du Commerce.

« Les pays ouest-africains manquent de médicaments et de connaissances sur la prévention des maladies. Ils ont un besoin urgent de soutien matériel et d'expertise car l'épidémie n'est pas encore sous contrôle », a par ailleurs expliqué Wang Yu, directeur du CCPM.

Dans le cadre de l'action internationale, la Chine a envoyé son premier lot de matériel de secours en Guinée, au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée-Bissau en mai dernier. Chaque pays a ainsi reçu des biens évalués à 1 million de yuans (162 600 dollars).

Monter au front

Aux côtés des neuf experts nouvellement arrivés, les 38 membres des trois équipes médicales chinoises envoyés précédemment en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone restent sur place et continuent de fournir d'immenses efforts pour empêcher la propagation du virus Ebola.

Après 21 jours en quarantaine, Cao Guang, un personnel médical chinois en Guinée, a été déclaré en bonne santé. Cao, qui voit la lutte contre le virus Ebola comme « une guerre », avait touché les paupières d'un patient atteint d'Ebola à mains nues, au cours d'une séance de traitement.

La Guinée a été le premier pays d'Afrique de l'Ouest à souffrir d'une épidémie liée au virus Ebola, et les premiers patients infectés dans sa capitale, Conakry, ont été traités en mars à l'hôpital de l'amitié sino-guinéenne, base de travail de l'équipe médicale chinoise. Neuf travailleurs médicaux ont été infectés dans cet hôpital, et six d'entre eux ont trouvé la mort.

Le gouvernement chinois fournit une assistance médicale à la Guinée depuis juin 1968. L'équipe actuelle est la 23ème et compte 19 membres issus de l'hôpital Anzhen de Beijing.

« Le risque d'infection est très élevé après un contact avec des patients atteints de la maladie. Cependant, le virus se transmet rarement par l'air, l'eau ou la nourriture », a déclaré Kong Qingyu, chef de l'équipe médicale chinoise en Guinée, ajoutant qu'en plus du plan d'urgence pour faire face à l'épidémie, son équipe s'efforce aussi d'expliquer aux populations locales comment prévenir la propagation d'Ebola.

Les membres de l'équipe médicale chinoise au Liberia resteront dans le pays pour aider le gouvernement local, qui a annoncé un état d'urgence national après l'apparition du virus.

Originaire de la province du Heilongjiang, au nord-est de la Chine, l'équipe est arrivée au Liberia en 2013. En avril dernier, ils ont donné des conférences sur le contrôle et la prévention d'Ebola aux travailleurs médicaux locaux avant de se rendre auprès de la population de Monrovia, a dit le chef de l'équipe médicale Zhou Yongjun.

Le virus Ebola a commencé à se répandre en Sierra Leone en mai 2014. La 16ème équipe médicale chinoise du pays compte 10 membres qui travaillent aujourd'hui à l'hôpital Kingharman de Freetown.

« Bien que le gouvernement de la Sierra Leone ait pris des mesures pour lutter contre le virus, il est encore difficile de dire comment la situation va évoluer. En tant que médecins, il est de notre devoir d'aider dès qu'une situation d'urgence est détectée. Nous resterons ici et ferons notre travail », a déclaré le chef d'équipe Wang Yaowen.