Appel au soutien international
Le 8 août, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest était une « urgence de santé publique de portée internationale ». Une réponse extraordinaire est donc nécessaire pour arrêter sa propagation.
La directrice générale de l'OMS, Dr Margaret Chan, a qualifié l'épidémie comme étant « la plus grande, la plus grave et la plus complexe » en près de 40 ans d'histoire de la maladie. Elle a exhorté la communauté internationale à fournir un soutien aussi vite que possible sur la base du besoin le plus urgent, car selon elle « les pays touchés n'ont pas la capacité de gérer une épidémie de cette ampleur et si complexe par leurs propres moyens. »
L'OMS a également déclaré que l'inexpérience face aux épidémies « continuera d'être un défi majeur dans certaines communautés », tout comme les perceptions erronées de la maladie, y compris concernant les modes de transmission.
« Nous avons besoin de beaucoup plus de contributions de la part de la communauté internationale, des gouvernements, des ONG, des établissements universitaires, de tous ceux qui peuvent nous fournir des médecins, infirmières et personnels de santé », a déclaré le porte-parole de l'OMS Gregory Hartl.
Après avoir été confrontée au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003 et au virus de la grippe aviaire H7N9 au cours des dernières années, la Chine a acquis une expérience précieuse en matière de contrôle et prévention des situations d'urgence de santé publique. Ces connaissances peuvent également être appliquées à des pays ouest-africains dans la lutte contre le virus Ebola, selon le docteur Keiji Fukuda, directeur général adjoint de l'OMS chargé de la sécurité sanitaire.
Outre les équipes médicales chinoises, un certain nombre d'organisations internationales telles que Médecins Sans Frontières (MSF) se trouvent sur le terrain depuis mars, dans le but de contenir le virus Ebola. Actuellement, ses 66 personnels étrangers et 610 personnels africains travaillent dans les centres de gestion des cas d'Ebola dans les trois pays les plus touchés, selon le docteur Bart Janssens, directeur des opérations de MSF.
Dr Janssens a déclaré que l'organisation avait atteint les limites de ses capacités, appelant au soutien des pays capables de fournir de l'aide. « Tous les éléments suivants doivent être déployés à grande échelle : les soins médicaux, la formation du personnel de santé, la prévention des infections, la recherche des contacts, la surveillance épidémiologique, les systèmes d'alerte et d'orientation, la mobilisation et l'éducation communautaires », a-t-il dit.
Face à la propagation d'Ebola et l'absence d'un remède, l'OMS a approuvé le 12 août l'utilisation de médicaments expérimentaux dans la lutte contre le virus. C'est la première fois que l'organisation donne le feu vert pour l'utilisation sur des êtres humains de médicaments qui n'ont pas encore fait leurs preuves et non homologués. Le Canada et les États-Unis ont fourni des échantillons aux pays africains gravement touchés.
Alors que les deux Américains infectés par la maladie ont vu une amélioration de leur état après avoir utilisé le médicament expérimental ZMapp, ce dernier n'a donné aucun résultat pour le prêtre espagnol infecté. L'utilisation de médicaments expérimentaux dans la lutte contre le virus Ebola attise les débats, non seulement sur ses effets et conséquences, mais aussi concernant les questions éthiques.
« Dans les circonstances particulières de cette flambée et sous réserve que certaines conditions soient respectées, il est conforme à l'éthique de proposer comme traitement des interventions qui n'ont pas encore fait leurs preuves et dont l'efficacité et les effets indésirables sont encore inconnus », a déclaré l'OMS dans un communiqué.
L'OMS a également indiqué que l'épidémie persisterait encore pendant des mois et a lancé un appel à la communauté internationale pour l'envoi de fonds et de personnels médicaux d'urgence supplémentaires.
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