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L'élimination des sacs plastiques à usage unique a constitué ces derniers mois le combat majeur du ministère de l'Environnement du Cameroun. Une décision née de la dégradation profonde de l'écosystème de ce pays d'Afrique, dont la forte utilisation d'emballages plastiques apparait comme l'une des premières causes de ruine de la nature. Une situation qui a conduit à l'interdiction de la commercialisation et de l'utilisation de ce produit nocif sur l'ensemble du territoire camerounais.
C'est précisément le 24 avril 2014 que l'interdiction de la vente est entrée en vigueur, suite à une décision du ministère de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable.
Rappelons que la décision d'interdire la vente des plastiques non-biodégradables au Cameroun avait été prise le 24 octobre 2012. Une mesure qui avait accordé 18 mois aux fabricants, importateurs et distributeurs pour se conformer à la nouvelle réglementation, faute de quoi les contrevenants devaient s'exposer à la saisie et la destruction de leur matériel, et même à des peines d'emprisonnement fermes. Ces sachets d'usage fort répandu, évalués à 10 % des 6 millions de tonnes d'ordures produites quotidiennement à travers le pays, sont rendus responsables de la pollution, d'inondations, et en partie des changements climatiques.
Les mesures répressives mises en place ont suscité des grincements de dents du côté des opérateurs du secteur de production et de vente des plastiques non conformes. Du coup l'on parle des risques de perdre des milliers d'emplois ainsi que des dizaines de millions de dollars dans les milieux de fabrication et de vente. Pourtant, ces circuits de productions locales avaient reçu moult fois les visites du ministre de l'Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, qui lors de ces descentes sur le terrain a toujours exhorté les tenanciers de ces usines à recycler leurs machineries. Lesdits acteurs avaient souhaité obtenir du gouvernement camerounais une prorogation. Une doléance rejetée par le Ministre de l'environnement, Hélé Pierre, qui estime qu'une large sensibilisation avait été suffisamment consentie à ce sujet.
« Nous avons pris des dispositions pour aller de l'avant et confondre ceux qui pensent qu'on va se fatiguer et laisser faire. On ira jusqu'au bout. C'est une action qui s'inscrit dans le durée », a déclaré ce dernier à la presse.
Déchets plastiques et santé
L'usage du sachet plastique est déjà très ancré dans les habitudes de nombreux Camerounais et même Africains. Une matière suffisamment à haut risque pour la santé de l'homme et son environnement. Malgré les multiples campagnes de sensibilisation sur les dangers de cette matière, les populations continuent de l'utiliser, faute de trouver un substitut approprié. Un état des choses qui s'explique également par le fait que la production, l'importation et la vente des plastiques occupent une place de choix parmi les affaires les plus lucratives du pays.
Le gouvernement camerounais va donc devoir ouvrir un nouveau front de combat pour éradiquer ce fléau. Ainsi, soixante jours après l'entrée en vigueur de l'interdiction, plus de 215 tonnes d'emballages bannis ont été saisies par les services de contrôle et de répression du ministère de l'Environnement, qui ont par la même occasion déploré les importations frauduleuses et permanentes des plastiques non-biodégradables en provenance des pays voisins, notamment du Nigéria.
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