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Dans un secteur très peu connu, il est certes difficile de relever avec précision quel peut être l'impact de cette mesure sur l'activité. Néanmoins, de l'avis de certains experts, il serait mieux de mettre l'accent sur la promotion des actions de recyclage plus porteuses pour l'économie, que d'opter pour l'interdiction complète qui risque de tuer des filières ou d'entrainer des coûts supplémentaires sur le produit.
Le commerce des plastiques a toujours été logé en bonne place des activités au Cameroun. Celui-ci s'étend aux usines de production de l'eau en sachet, des liqueurs, etc. Les boulangeries, les grandes surfaces, les vendeurs ambulants prolongent la liste. Cependant, après consommation du contenu de ces plastiques, il est fort probable que ceux-ci finissent leur course dans la nature, causant des dégâts inestimables par la suite.
Certains experts en matière environnementale révèlent que la durée de vie des plastiques varie entre 100 et 400 ans en fonction des conditions. Ces matières plastiques s'incrustent dans le sol et empêchent les eaux de circuler normalement et de descendre jusqu'aux nappes phréatiques. D'autres spécialistes des sujets liés à la nature, à l'instar de Monsieur Abachou Moustapha Brahimi, par ailleurs Premier Conseiller à l'Ambassade du Tchad auprès des Républiques du Cameroun, du Gabon et de Sao-Tomé et Principe, invitent « les populations à ne plus se complaire à humer la fumée issue des sachets plastiques, car celles-ci s'exposent à des infections pulmonaires telles que la pneumopathie. Et lorsqu'elle n'est pas traitée ou passe inaperçue, la maladie aboutit à un cancer pulmonaire. » En conclusion, l'expert tchadien, déconseille aux femmes enceintes d'inhaler ces fumées, au risque de donner naissance à un enfant malformé.
Usage de matériel naturel
Depuis près d'une décennie, le Cameroun a connu un boom spectaculaire des unités industrielles de plastique. Malheureusement son utilisation a été détournée. Maintenant, certains propriétaires de restaurants utilisent des matières plastiques à la place des feuilles de bananier pour conserver leurs produits. S'il est bien connu que le goût des feuilles de bananier donne une saveur particulière, le plastique par contre atténue considérablement la saveur du repas, affirme Sophia, une habitante de Yaoundé qui s'est confiée à CHINAFRIQUE.
Alors que le ministère de l'Environnement va en guerre contre l'utilisation des sacs de plastiques qui dégradent l'environnement, certains citoyens sont aussi engagés dans cette bataille pour protéger la nature. C'est le cas de Mme Ivonne Ngwa, qui a créé une petite unité au Cameroun où elle recycle le plastique et le transforme en divers objets tels que des sacs à mains, des portes clés, des robes, etc. « C'est ma façon de contribuer à la lutte contre la pollution afin de préserver notre environnement », a-t-elle déclaré à CHINAFRIQUE. Ainsi, des mesures concrètes sont en cours pour stopper l'utilisation du plastique.
En réaction à ce phénomène, le ministre de l'Environnement Hélé Pierre, a conclu : « Le Cameroun va décourager l'utilisation de sacs en plastique. Des politiques environnementales plus strictes seront adoptées et plus de fonds seront injectés dans des projets comme l'« Opération Sahel vert ». Il s'agit de montrer que le développement au Cameroun prend en considération la protection de la nature pour les générations futures. En 2011 par exemple, le ministère de l'Environnement a recueilli environ 196 000 dollars, une somme liée à des sanctions contre des auteurs de dégradation de l'environnement. Des mesures similaires ont été prises dans d'autres pays en Afrique, au Gabon, par exemple, les sacs plastiques non-biodégradables sont interdits depuis près de trois ans. Cette année, le ministère de l'Environnement du Cameroun s'est fixé l'objectif d'atteindre un Cameroun plus vert.
(Reportage réalisé au Cameroun) |