Lin Songtian, directeur du Département Afrique au ministère des Affaires étrangères chinois

Un remarquable progrès a été fait dans de nombreux aspects de la relation entre la Chine et l'Afrique du Sud depuis que les deux pays ont établi des liens diplomatiques en 1998. La visite d'État en Chine du président d'Afrique du Sud, Jacob Zuma, en début décembre 2014, devrait permettre d'approfondir les relations bilatérales, comme l'explique Lin Songtian, le directeur du Département Afrique au ministère des Affaires étrangères chinois. Il a accordé un entretien au reporter de CHINAFRIQUE Ni Yanshuo et a exposé son point de vue sur l'avenir de la coopération entre la Chine et l'Afrique du Sud.

CHINAFRIQUE : Que pouvez-vous dire de la visite du président Jacob Zuma en Chine ?

Lin Songtian : La visite du président Zuma en Chine a été fructueuse et a permis la signature d'une série d'accords, y compris le Plan stratégique de 5-10 ans entre la Chine et l'Afrique du Sud (2015-2024). Des consensus ont été atteints dans les domaines suivants :

» Améliorer la confiance politique mutuelle - Les présidents Xi Jinping et Zuma ont atteint, à l'issue de leur rencontre, un consensus sur la poursuite des relations bilatérales dans les cinq à dix prochaines années. Ils ont convenu que les deux pays devaient joindre leurs efforts pour approfondir leur coopération politique, économique, culturelle et en matière de sécurité.

» Stimuler une coopération économique mutuellement bénéfique

-Les dirigeants des deux pays ont convenu que leurs pays devraient partager leurs expériences dans la création de zones économiques spéciales, de parcs industriels et de parcs technologiques et scientifiques. Une coopération mutuellement bénéfique devrait être également approfondie dans le domaine de la finance, de l'investissement, de l'agriculture, de la construction d'infrastructures, de l'économie maritime et de l'économie verte, afin de profiter aux populations des deux pays. Pendant la visite de Zuma, plus de dix accords ont été signés sur la coopération dans les domaines du commerce, de la santé, de l'agriculture, de la science et de la technologie, de l'énergie nucléaire ou encore des médias.

» Approfondir les échanges culturels et la coopération - La Chine s'est engagée, en réponse aux besoins sud-africains, à offrir plus d'opportunités de formations professionnelles sur des bases bilatérales et multilatérales. Elle aidera à former 2 000 Sud-Africains entre 2015 et 2020. Durant cette visite, Zuma a prononcé un discours important à l'université Tsinghua, qui lui a conféré la distinction de professeur Emérite.

» Intensifier la collaboration sur la sécurité – Les deux parties ont insisté sur la volonté des deux pays d'accroître leur contribution au maintien de la paix et de la stabilité en Afrique et de soutenir l'Afrique dans la résolution indépendante de ses problèmes régionaux. Les deux pays souhaitent renforcer les échanges et la coopération dans des domaines comme le maintien de la paix, la lutte contre le terrorisme, les pirates et le crime organisé. La Chine souhaite en outre apporter le soutien nécessaire à la Force de réaction rapide de l'UA initiée par l'Afrique du Sud.

» Renforcer la coopération face aux questions régionales et internationales - Les deux parties ont convenu de maintenir leur consultation et de renforcer la coordination sur les questions régionales et internationales d'intérêts des deux pays. La Chine et l'Afrique du Sud se sont engagées à joindre leurs efforts pour aider les BRICS à jouer un plus grand rôle dans la croissance économique mondiale, à améliorer la gouvernance internationale et à démocratiser les relations internationales.

Les gouvernements locaux de Chine et d'Afrique du Sud augmentent leurs échanges mutuels. Pensez-vous que cela permettra d'accroître la compréhension réciproque entre les deux peuples ?

Pour l'instant, la Chine et l'Afrique du Sud ont mis en place 28 jumelages de villes ou de provinces, ce qui signifie que les gouvernements locaux et les peuples des deux pays ressentent le besoin d'accroître leur coopération.

Ces jumelages entre la Chine et l'Afrique du Sud devraient se poursuivre à grande échelle. Les gouvernements locaux devraient jouer un rôle de facilitateur des relations et offrir leurs services dans ce sens. Les gouvernements locaux sud-africains devaient également modifier certaines lois concernées par ces projets, mettre en place des politiques préférentielles et offrir des services efficaces en continu pour attirer les investisseurs.