
Le président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma
Le président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma, a effectué une visite officielle en Chine début décembre, accompagné d'une délégation de ministres et d'une centaine de membres d'entreprises de différents secteurs. Avec cette deuxième visite du président Zuma en Chine depuis août 2010, il est clair que les relations entre les deux pays sont florissantes.
Dans une interview écrite menée avant la visite, CHINAFRIQUE a demandé au président Zuma quelques précisions sur les principaux points à approfondir dans la relation bilatérale avec la Chine, ainsi que sur les mesures prises pour augmenter les exportations de biens manufacturés depuis l'Afrique du Sud vers la Chine. Voici des extraits de l'interview.
CHINAFRIQUE : La Chine étant le premier partenaire commercial de l'Afrique du Sud, et l'Afrique du Sud étant le principal partenaire commercial de la Chine dans le continent africain, quels sont les thèmes centraux autour desquels seront approfondies les relations d'investissements entre les deux pays ?
Jacob Zuma : La Déclaration de Beijing sur l'établissement d'un partenariat stratégique global, signée en 2010, comprend toutes les facettes de notre relation avec la Chine. Dans le cadre de cet accord, nous nous sommes engagés à :
- travailler à mieux équilibrer la balance commerciale ;
- encourager le commerce des produits manufacturés à haute valeur ajoutée ;
- augmenter le commerce et les missions d'investissement ;
- établir un groupe de travail conjoint sur les statistiques du commerce ;
- encourager les entreprises chinoises à augmenter leurs investissements dans l'industrie manufacturière de l'Afrique du Sud ;
- promouvoir les activités à haute valeur ajoutée à proximité de la source des matières premières ;
- faciliter l'enrichissement à la source ;
- procurer un soutien technique mutuel dans les domaines de l'économie verte, du développement des compétences et du financement de l'industrie ;
- encourager les entreprises des deux pays à explorer les opportunités de coopération dans les projets de construction d'infrastructures, dans des domaines tels que le réseau routier et ferroviaire, les ports, la production d'énergie, les aéroports et le logement.
Ces larges thématiques restent valables dans tous nos engagements.
Comment la Chine peut-elle soutenir l'industrialisation sud-africaine ?
La Chine augmente très rapidement son industrie en Afrique du Sud, et met de plus en plus à profit nos avantages comparatifs respectifs. Des accords seront bientôt passés sur la création de parcs technologiques et scientifiques en Afrique du Sud. À ce stade, l'idée consiste surtout à concevoir des grands centres d'innovation, des zones économiques spéciales et des zones de développement industriel. La priorité sera donnée à l'enrichissement des ressources minières pour les produits qui seront exportés vers la Chine, au secteur automobile, aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), à la production d'énergie et à la production de biens manufacturés. De plus en plus, les discussions permettent de parvenir très vite à des résultats concrets.
Pour la seule année 2014, le fabriquant automobile chinois First Automobile Works a investi plus un milliard de rands (90,4 millions de dollars) pour construire une usine d'assemblage de voitures à Coega, dans la province du Cap Oriental. En 2013, l'entreprise Hisense a ouvert une usine à Atlantis, au nord de la ville du Cap, employant 300 Sud-Africains pour la production de biens destinés à l'exportation vers le marché africain. Le producteur de ciment Jidong Development Group et le Fonds de développement sino-africain (CADF) ont récemment convenu d'établir une usine de ciment à Limpopo, pour un coût de 1,8 milliard de rands (162,7 millions de dollars), et avec une production estimée à un million de tonnes de ciment en période de production maximale.
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