Li Mingjiang (au centre) inspecte un centre de production de biogaz à Banha en Égypte

L'aide gouvernementale en matière d'agriculture est une composante importante des échanges sino-africains, dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine. En novembre dernier, une équipe de quatre experts agricoles s'est rendue en Égypte pour un programme d'aide de six mois. Financé par le ministère chinois du Commerce, le programme est mis en œuvre par le Centre de services pour la coopération internationale du ministère de l'Agriculture. L'équipe, qui comprend deux experts en biogaz et deux experts en machinerie agricole, achèvera sa mission en mai. Li Mingjiang, chef de l'équipe et expert en biogaz, a discuté avec le reporter de CHINAFRIQUE Ni Yanshuo de son travail et de son opinion sur les échanges agricoles sino-africains.

CHINAFRIQUE : Comment se passent les projets d'aide agricole en Égypte ?

Li Mingjiang : Le gouvernement chinois a offert 64 lots d'équipements de production de biogaz pour dix projets, et 34 lots de machines agricoles pour neuf projets. Nous avons achevé la plupart des installations et des tests. Après les tests, nous confierons les projets au gouvernement égyptien.

Ces lots d'équipement ont été conçus en fonction des conditions et des besoins locaux. Les experts agricoles, ainsi que les fermes et les centres de machinerie agricole égyptiens qui les ont reçus en ont été très satisfaits. Ce matériel jouera un rôle important dans l'amélioration des ressources énergétiques des zones rurales et dans le développement de la machinerie agricole en Égypte.  

L'aide chinoise en Afrique répond au principe « apprenez à un homme à pêcher, plutôt que de lui donner un poisson ». Qu'avez-vous fait dans ce sens ?

Dans les projets de machinerie agricole, nos experts et ingénieurs ont présenté les technologies qu'ils utilisaient à leurs collègues égyptiens. Il s'agit bien là de leur « apprendre à pêcher ».

Les deux experts en biogaz ont formé plus de 20 professionnels et ingénieurs en biogaz égyptiens. D'ici mi-mars, notre équipe aura formé plus de 70 techniciens à l'usage du biogaz et des machines agricoles.

Outre l'aide gouvernementale, il existe des projets de coopération mutuellement bénéfique entre des entreprises agricoles chinoises et africaines. Ces deux formes d'échange sont-elles compatibles ?

Je pense qu'elles se complètent mutuellement. Les projets d'aide gouvernementaux peuvent offrir des idées et des pistes pour les entreprises qui projettent de mener ces projets dans des pays africains. Les entreprises peuvent également interagir avec le gouvernement pour mettre en place leurs projets.

Certains projets fonctionnent mieux avec l'aide du gouvernement, tandis que d'autres sont plus adaptés aux entreprises. D'autres encore peuvent être lancés avec l'aide du gouvernement puis développés par la suite en entreprise sous forme de projets de coopération mutuellement bénéfique.

Prenez notre programme par exemple. Lorsque nous nous installions et testions notre équipement et nos machines en Égypte, des officiels agricoles égyptiens étaient tellement impressionnés qu'ils ont prévu de venir avec des entreprises égyptiennes en Chine pour acheter plus de matériel agricole.

Quels sont les avantages respectifs de la Chine et de l'Afrique dans l'agriculture ?

Ils ont chacun des avantages respectifs. La Chine a de la technologie et des compétences, tandis que les pays d'Afrique ont de riches ressources et un environnement géographique favorable.

Durant les dernières décennies, la Chine a accompli un progrès immense dans la technologie agricole et l'allocation des ressources dans l'agriculture. Au cours de ce processus s'est créée une main d'œuvre agricole qualifiée à différents niveaux, qui est aujourd'hui le principal acteur de la coopération agricole avec les pays africains.

Prenez par exemple le projet des biogaz. Grâce à la lumière solaire abondante et à la température moyenne élevée en Égypte, la température de fermentation y est plus élevée qu'en Chine, ce qui permet une production beaucoup plus rapide. La technologie chinoise des biogaz a donc tout intérêt à profiter de cette situation favorable.