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Vol.5 mai 2015
L'ascension du mont Cameroun
Plusieurs athlètes à la conquête du mont Cameroun
François Essomba

Pour sa 30e édition, l'ascension du mont Cameroun a rassemblé le 14 février dernier plus de 500 athlètes nationaux et internationaux, qui devaient parcourir une distance approximative de 42 km, dont la ligne d'arrivée était établie au stade Molyko dans la ville de Buea, capitale de la province du sud-ouest.

Le ministre camerounais des Sports et de l'Éducation physique, Adoum Garoua, a donné le coup d'envoi de la 30e édition de cette « course de l'espoir ». 25 athlètes y ont participé, originaires de onze pays parmi lesquels la Chine, les États-Unis, la France, le Canada, le Rwanda, le Kenya et le Japon. Les participants avaient été sélectionnés lors d'épreuves préliminaires qui se sont déroulées dans l'ensemble du Cameroun, notamment à Ebolowa (Mont Ebolowa), à Douala (Mont Bédi), Mont Metchou (à l'Ouest) et Mont Bankolo (dans le Centre). Ils se sont affrontés pour l'ascension du Mont Cameroun qui, avec une altitude de 4 100 mètres, est le plus haut sommet de la côte ouest africaine et l'un des plus hauts du continent.

Le montant des récompenses remises aux vainqueurs dans les catégories seniors dames et messieurs était de plus de 20 mille dollars pour le vainqueur, 10 mille dollars pour le deuxième et 6 mille dollars pour le troisième. Notons que ces récompenses ont été revues à la hausse suite au retour, l'an dernier, du sponsor traditionnel de la course de l'espoir, la société brassicole Guinness Cameroon, qui était à l'écart depuis 20 ans. L'entreprise a cette année offert à la course 600 000 dollars, et l'épreuve a pris le nom de « Guinness Mount Cameroun Race of Hope » pour la remercier de son soutien.

À l'issue de l'édition 2015 de la course de l'espoir, l'athlète camerounais Godlove Gabsibilun est monté une fois de plus à la plus haute marche du podium après ses succès de 2012 et 2013. Il a couvert la distance de 42 km en 4 heures 32 minutes 12 secondes, avec un écart de 60 secondes de son challenger Eric Mbatcha, qui a occupé la deuxième place. Samuel Essombe Lyonga est arrivé quant à lui à la troisième position dans cette catégorie masculine.

Dans la catégorie dames, Yvonne Ngwaya, cinq fois gagnante consécutive entre 2009 et 2013, a de nouveau franchi la première la ligne d'arrivée avec un temps de 5 heures 32 minutes 10 secondes. Elle se trouve ainsi à une seule victoire de Sarah Etongue, qui détient le record toute catégorie confondue avec 7 titres dans son palmarès. Yvonne Ngwaya était talonnée par Lisette Ngalim, vainqueur de l'édition 2014. La troisième place chez les dames a été occupée par Fanla Wirngo.

Au-delà de l'aspect sportif, la course de l'espoir constitue également une aubaine pour l'industrie du tourisme à Buea. Sur le célèbre mont, aussi appelé le « Char des dieux », en référence à sa découverte par le navigateur carthaginois Hannon, cette course s'est tenue tous les ans depuis 1973. Elle a été rebaptisée « Course de l'espoir du mont Cameroun » en 1996, à l'initiative du Colonel Kalkaba Malboum, alors président du Comité national olympique du Cameroun.

Ce grand événement sportif, couvert par les médias locaux et internationaux, est traditionnellement précédé par le parcours de la flamme olympique à travers le territoire national. Il s'agit d'une innovation du président de la Fédération camerounaise d'Athlétisme Emmanuel Mbome Motomby, qui explique : « Le concept de la flamme de l'espoir a été créé dans le but d'attirer les compétiteurs. Tenez par exemple, les coureurs de la partie septentrionale du Cameroun qui sont pourtant très compétitifs, n'ont pas toujours l'idée de s'inscrire pour participer à l'ascension du mont Cameroun. Nous avons pensé qu'en allumant la flamme de l'espoir à Ngaoundéré (Capitale de la province de l'Adamaoua), cela incitera un bon nombre d'athlètes du grand Nord à s'inscrire à la compétition. »

La course de l'espoir permet également d'attirer de nombreux touristes à Buea. La capitale de la région du sud-ouest a été durant la période coloniale allemande la capitale du Cameroun, et elle porte encore fièrement les vestiges du passé colonial. La ville de Buea offre ainsi aux visiteurs une vie culturelle très riche et diverse, à l'image du Cameroun.

(Reportage de Buea au sud-ouest du Cameroun)

 

 

 

 

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