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Des chefs d'état et de gouvernement de 54 pays membres de l'Union africaine posent pour une photographie de groupe lors du 25e sommet de l'UA le 14 juin, à Johannesburg en Afrique du Sud |
Résultats
À part les complications dues à la présence de Bashir, et le glamour d'Angelina Jolie, tout s'est déroulé comme d'habitude.
Le financement et les dépenses opérationnelles ont toujours été un challenge pour l'UA. Selon le directeur de l'administration et des ressources humaines de l'UA, Idriss Adoum, l'organisation emploie environ 1 500 employés à temps plein, avec des bureaux dans 35 pays membres ainsi qu'à Washington, New York, Genève et Bruxelles. Le budget de l'UA était d'environ 430 millions de dollars pour 2015, dont 109 millions sont affectés aux salaires et aux dépenses opérationnelles. Le principal du budget va aux opérations de maintien de la paix et aux autres programmes. De façon ironique, les pays membres de l'UA financent l'ensemble du budget opérationnel, mais moins de 5 % du budget des programmes, qui est financé par la Commission européenne, la Banque mondiale et les pays développés.
Un accord a été trouvé pour augmenter la contribution financière des pays membres, ce qui permettra à l'UA de financer 100 % de son budget opérationnel, 75 % de ses programmes et 25 % de ses activités de maintien de la paix.
Les observateurs notent que les opérations de maintien de la paix sont l'un des grands succès de l'UA. Les troupes africaines sont sur les fronts au Soudan, au Burundi et en Somalie, alors qu'une décennie auparavant, des troupes occidentales auraient été envoyées.
C'est l'effort de maintien de la paix et de la sécurité qui permettra aux Africains de se déplacer librement dans leur continent et non pas comme réfugiés comme c'est le cas maintenant. Cette libre circulation des personnes et des biens permettra à son tour l'intégration du continent, qui est l'un des principaux objectifs des dix premières années du Plan de mise en place de l'Agenda 2063.
Dans son discours final et sa conclusion de deux jours de discussions mouvementées, Mugabe a affirmé que ce plan devrait inclure la création d'une zone de libre-échange continentale, d'un réseau ferré à haute vitesse, d'un Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, et d'une université pan-africaine. En outre, un accord a été passé pour accélérer l'établissement d'une force de réserve pour un déploiement rapide dans les zones de conflit.
Les conflits au Mali et au Burundi figurent également en haut de la liste des priorités. Mugabe a dit que signer et mettre en place un accord de paix au Mali entre les rebelles et le gouvernement permettrait d'endiguer les groupes terroristes dans la région, tandis que le président du Burundi Pierre Nkurunziza a été appelé à abandonner le pouvoir après les deux mandats prévus dans la constitution.
Mugabe a appelé les chefs d'État concernés par le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique - un cadre stratégique de l'Union Africaine pour le développement socio-économique de l'Afrique - à se réunir en marge du sommet pour accélérer l'industrialisation et accroître la valeur ajoutée de ses vastes ressources minérales.
« Le peuple africain ne peut pas continuer à être des bûcherons et des porteurs d'eau alors que les autres profitent de leurs ressources, de nos ressources », a-t-il dit.
(Reportage de Johannesburg, Afrique du Sud)
Accord tripartite de libre échange
» Le point culminant du sommet de l'UA a été la nouvelle qu'un accord avait été atteint par les 26 pays pour réaliser un Accord tripartite de libre échange (ALE) entre le marché commun pour l'Afrique de l'Est et du Sud (COMESA), la Communauté de l'Afrique de l'Est (CAE) et la Communauté de développement de l'Afrique du Sud (CDAS), à Shamal Sheik en Egypte, le 10 juin. L'ALE aura une population combinée de 625 millions de personnes et un produit intérieur brut (PIB) de 1200 milliards de dollars, représentant la moitié de l'Union Africaine et 58 % du PIB continental.
» Une stratégie d'intégration régionale s'est développée du Cap au Caire, afin de dynamiser le commerce intra-africain, d'assouplir les restrictions de commerce et d'investissement et de promouvoir la libre-circulation des personnes. L'ALE fait partie du premier plan décennal vers l'Agenda 2063 et du lancement prévu d'une aire de libre échange continental (LAC) en 2017. |